La membrane externe ou coque cornéosclérale 

VARIATIONS NYCTHÉMÉRALES DU TONUS OCULAIRE

La pression intra-oculaire (PIO) résulte de l’équilibre de pression entre l’enveloppe cornéosclérale et les structures intraoculaires de l’œil (cristallin, vitré, uvée, humeur aqueuse (HA)). Le rôle essentiel étant joué par l’HA dont la quantité dépend de l’équilibre dynamique entre les processus de production et les possibilités d’éliminations [2]. Cet équilibre dynamique est sous l’influence de facteurs endocriniens, nerveux et vasculaires. La valeur normale de la tension oculaire (TO) a été définie à partir de nombreuses études statistiques effectuées sur une population d’apparence saine [14,42]. Elle a été définie comme étant « normale » entre 10 et 21mmHg avec une valeur moyenne de 15mmHg. Les méthodes de mesure de la TO sont nombreuses avec leurs avantages et limites. [22,37] La technique de référence en pratique clinique reste le tonomètre par aplanation De Goldmann (TAG). Les valeurs mesurées sont influencées par l’épaisseur et la rigidité de la cornée [11]. La stabilité de l’épaisseur cornéenne fait qu’elle n’a aucune influence sur la variation nycthémérale. [44] La PIO n’a pas une valeur constante ; elle varie au cours du nycthémère et sur des périodes de plusieurs mois ou années sous l’influence de plusieurs facteurs aussi bien physiologiques que pathologiques [3, 7 ,39]. Les variations nycthémérales de la PIO sont des variations constatées sur une durée de 24 heures (H) comportant un jour et une nuit. Le rythme nycthéméral se caractérise par une pression moyenne, une amplitude, une acrophase et une bathyphase. Seules des méthodes d’enregistrement continu en prenant soin d’être aussi proche que possible des conditions d’activité le jour et de sommeil la nuit pourrait permettre d’explorer avec fiabilité ces principaux paramètres [9 ,39]. Peu d’études se sont attachées à couvrir l’ensemble du nycthémère . Il en ressort que chez le sujet sain, jeune ou âgé, la TO était plus élevée la nuit et plus faible dans la journée. En pratique courante, la réalisation d’une courbe nycthémérale de la PIO étant difficile il est possible de réaliser une courbe diurne de 8 à 20 H avec au minimum plusieurs mesures à des horaires variable dans la journée, toutes les heures ou toutes les 2 heures, dont une en fin de matinée, où se situe le plus souvent le pic d’hypertonie oculaire (HTO). [22] L’hypertension intra-oculaire est le principal facteur de risque dans la survenue du glaucome primitif à angle ouvert (GPAO). C’est également le seul facteur qui permet d’évaluer à ce jour l’efficacité du traitement anti glaucomateux [2, 31]. Le glaucome à pression normal (GPN) appartient à la famille des GPAO avec une TO faussement normale. Ils soulèvent le problème de la perte du caractère rythmique nycthéméral de la TO [39]. 24 Certains collyres antiglaucomateux ne sont administrés qu’une seule fois la journée. Il est donc essentiel de déterminer le moment d’instillation afin d’obtenir l’effet thérapeutique maximal. La connaissance des variations physiologiques de la PIO est pour cela devenue un sujet d’étude intéressant [24]. Ce travail a eu pour objectif d’évaluer les variations de la PIO chez les sujets mélanodermes non glaucomateux au cours du nycthémère.

Le Globe oculaire

Il comprend un contenant formé de trois enveloppes ou membranes et un contenu. (figure 1)

Le contenant

La membrane externe ou coque cornéosclérale 

 La coque cornéosclérale est la tunique la plus externe du globe et l’entoure sur les quatre cinquièmes postérieures. Elle est constituée en arrière par une coque fibreuse de soutien la sclère, prolongée en avant par la cornée transparente. Sur la sclère viennent s’insérer les muscles oculomoteurs ; la jonction entre la sclère et la cornée est dénommée limbe. La partie antérieure de la sclère est recouverte jusqu’au limbe par la conjonctive. La sclère présente à sa partie postérieure un orifice dans lequel s’insère l’origine du nerf optique appelée la papille..

 La membrane intermédiaire ou uvée 

Elle est constituée d’avant en arrière par :  L’iris, diaphragme circulaire perforé en son centre par la pupille. Le jeu pupillaire est sous la dépendance de deux muscles : le sphincter de la pupille et le dilatateur de l’iris ;  Les corps ciliaires dont la portion antérieure est constituée par les procès ciliaires responsables de la sécrétion d’HA et sur lesquels est insérée la zonule, ligament suspenseur du cristallin, et par le muscle ciliaire, dont la 27 Contraction permet l’accommodation ;  La choroïde, tissu vasculaire responsable de la nutrition de l’épithélium pigmentaire et des couches externes de la rétine neurosensorielle. 

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La membrane interne ou rétine 

 Elle s’étend à partir du nerf optique en arrière et tapisse toute la face interne de la choroïde pour se terminer en avant en formant une ligne festonnée, l’oraserrata. La rétine est constituée de deux tissus : la rétine neurosensorielle et l’épithélium pigmentaire. 

 Le contenu : Il est constitué de milieux transparents permettant le passage des rayons lumineux jusqu’à la rétine.

Cristallin

Le cristallin est une lentille biconvexe, transparente, à focale variable. Il n’est ni vascularisé, ni innervé et les échanges se font par diffusion. Il est arrimé au corps ciliaire par son ligament suspenseur la zonule ciliaire de Zinn. Il appartient au segment antérieur du globe dont il constitue la limite postérieure. Il augmente de volume avec l’âge (72 mm³ à la naissance, 180 mm³ chez l’adulte jeune, 238 mm³ chez les sujets de 80 à 90 ans). Le cristallin a une influence sur la PIO lorsque son volume et sa texture se modifient.

Corps vitré

 Le corps vitré est un gel transparent entouré d’une fine membrane, la hyaloïde qui remplit les 4/5ème de la cavité oculaire et tapisse par sa face postérieure (hyaloïde postérieure) la face interne de la rétine . Il est constitué de 98% d’eau et de 2% de collagènes et d’acide hyaluronique. Il joue un rôle dans l’équilibre pressionnel du fait de sa forte teneur en eau. Il peut être soumis à des variations volumétriques, fonctions de son niveau d’hydratation, qui se répercuteront sur la PIO. 

Humeur aqueuse

L’HA est un liquide transparent et fluide qui remplit la chambre antérieure. Elle est évacuée au niveau de l’angle iridocornéen (AIC) [21]. L’HA assure, avec le corps vitré, le maintien de la PIO et la forme du globe oculaire C’est le facteur déterminant essentiel de la PIO. [38] I.2. Les procès ciliaires : Les procès ciliaires sont des digitations saillantes qui s’insèrent au niveau de la base musculaire du corps ciliaire. (figure 1). Les procès ciliaires sont aux nombres de 60 à 80 et se composent d’un axe conjonctivovasculaire recouvert d’un épithélium bi stratifié. Chaque procès ciliaire est centré par une artériole, branche du grand cercle artériel de l’iris qui se divise en 2 ou 3 rameaux donnant de nombreux capillaires fenêtrés aux 29 quels fait suite un système veineux de retour qui gagne les vortiqueuses. Cette armature vasculaire centrale est au sein d’un stroma conjonctif qui sépare les vaisseaux de l’épithélium ciliaire. L’épithélium ciliaire comporte deux couches cellulaires : une externe faite de cellules cubiques pigmentées et une interne faite de cellules cylindriques non pigmentées. 

Anatomie de l’angle iridocornéen (AIC)

 L’AIC est une zone de transition issue de la réunion de quatre structures oculaires indissociables : la cornée et la sclère en avant, l’iris et le corps ciliaire en arrière (figure1et2). C’est la principale voie d’élimination de l’humeur aqueuse (HA) par l’un de ses éléments essentiels le trabéculum. Le trabéculum est un tissu conjonctif lacunaire en forme de bande triangulaire, à sommet antérieur, prolongeant l’endothélio-Descemet cornéen, parallèle au limbe sclérocornéen, qui tapisse l’AIC sur la totalité de sa circonférence. Ce tissu conjonctif est composé d’un empilement de lamelles, entourées de cellules endothéliales, constituées d’un filtre pluristratifié situé en avant du mur interne du canal de Schlem (rempli physiologiquement d’HA). Il se constitue du trabéculum cribriforme (ou juxta canaliculaire), du trabéculum scléral (ou cornéoscléral), du trabéculum uvéal et des trabécules iriens (ou procès). 

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. Anatomie
1.Le globe oculaire
1. Le contenant
2. Le contenu
2. Les procès ciliaires
3. Anatomie de l’AIC
II. Physiologie
1. L’HA
2. La PIO
III. Variations nycthémérales de la PIO
IV. Influence sur l’état de vigilance
V. Méthode d’enregistrement de la PIO sur 24 heures
VI. Mesure de la TO
DEUXIEME PARTIE : Patients et Méthode
I. Cadre de l’étude
II. Patients
III. Méthode
RESULTATS
I. Age et sexe
II.TO.
1.TO globale
2.TO et âge
3.TO et sexe
4.TO aux 3 temps de mesure
III. Comparaison des courbes tensionnelles
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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