La manufacture un modèle d’industrie rationalisée et uniformisée
Une stricte organisation du travail :un modèle d’industrie
Dans une volonté de l’État d’en faire un modèle d’industrie, tout est organisé dans la manufacture d’Issy Les Moulineaux de façon à favoriser une meilleure productivité des ouvriers. La hiérarchie guide les ouvriers dans leur vie manufacturière qui ne tolère aucune perturbation du bon fonctionnement dans la fabrication des tabacs. Enfin, toujours dans cette obsession du bon fonctionnement de la manufacture, l’emploi du temps, les salaires et les temps de congés de l’ouvrier sont strictement définis par l’Administration et sont communs à toutes les manufactures de tabacs de France. 1.Organisation de la manufacture: regroupement des ateliers en section Les ateliers(voir I.A.2.) de la manufacture de tabacs se rapportant à une même fabrication sont regroupés dans ce qu’on appelle une section. a. La première section: une section non spécialisée Tout d’abord, on a la première section. Le Service général est rattaché a cette section .2 Le Service général regroupe lui même plusieurs services. Le Service des Travaux divers comprend les ouvriers de l’Inventaire, les ouvriers de l’emballage des vieux papiers et les agents détachés(Administration, École d’application…).3 En effet, dans la cour inférieure, bâtiment C, il y a cinq ouvriers des travaux divers: deux ouvriers au déchargement des caisses, deux à l’encarrassage et un rouleur. Les deux hommes déchargeurs chargent les caisses sur la plateforme. Le rouleur apporte la plateforme au magasin du dépôt régional. Les deux encarrasseurs déchargent la plateforme et réparent les cartons endommagés. Le rouleur revient prendre livraison d’une autre plateforme. 4 Le Service général comprend le service technique dans lequel sont classées les Servantes de section. 5 Le Service général comprend également la réception, la pesée après l’arrivage des tabacs en feuilles déchargés dans le hall. Les peseurs sont chargés de déposer dans un caisson un poids correspondant au pourcentage prévu. Le caisson d’un poids de 20 kgs est acheminé par le transrouleur jusqu’à l’introduction. Le décarrassage* , la livraison à la composition, le transport vertical et le déchargement des vielles toiles à retour et des chariots, la réception et déchargement du sel, la démolition des boucauts*, le transport horizontal et vertical des bois à brûler, les fournitures expédiées à d’autres établissements et les emballages des cartons sont tout autant d’opérations confiées aux brigades d’ouvriers du Service général.8 Deux ouvrières au Service des fournitures sont chargées sous les ordres des chefs d’ateliers de vérifier la qualité des diverses fournitures livrées pour la fabrication. Leur travail consiste à : mesurer le poids au mètre carré des papiers et cartons; mesurer leur rigidité avec un appareil approprié; leur mesure de résistance à la perforation; vérifier les quantités livrées ; examiner la qualité des impressions soit par comptage soit par pesée, du repérage, du gaufrage; vérifier du gabarit des dimensions intérieures des coffrets de cigarettes; confectionner des collections pour les vitrines; examiner des fournitures rejetés dans les ateliers pour vérifier qu’il n’y a pas d’abus dans le rejet. Le déplaquage* des tabacs noirs lesquels sont ensuite placés sur des chariots à raison d’une seule variété par chariot intègre cette section général. Il en est de même pour l’écadochage* qui est réalisé exceptionnellement pour des tabacs moisis ou des tabacs présentant des caboches particulièrement fortes Le manoque* est composé de feuillages séparés de la caboche* par un lien, les hommes de la brigade du service général découvrent les enveloppes. Dans le Service général, travaillent également tous ceux qui se chargent des produits fabriqués notamment le servant pour le transport vertical des cartons de produits fabriqués, les remplaçants concierges et les remplaçants garçons de bureau . Toujours dans le Service Général, on trouve le Service du dépôt régional dans lequel travaillent le magasinier et les ouvrières de la dégustation. 13 Le magasinier est un ouvrier qui est chargé du contrôle du magasin de produits fabriqués. (ils effectuent l’inventaire permanent 2 fois par jour à l’entrée et à la sortie), il est chargé en outre de la confection de tous les colis mixtes. l’ouvrière est chargée de la dégustation et du contrôle des retours d’entrepôts: Cette ouvrière effectue tout le service des dégustations qui est particulièrement chargé et elle effectue le contrôle et le triage des produits retours d’entrepôts. La première section n’est pas spécialisée. Outre le Service général, la première section regroupe plusieurs ateliers. On a: la composition*, les masses*, la mouillade*, l’époulardage*, la torréfaction* et le hachage, soit six bureaux dans différents étages. Elle comporte les opérations préparatoires communes à toutes les fabrications. Dans la c omposition, travaillent le servant décollage des cigarettes C.O, Maryland et Ninas et le servant d’époulardage des C.O et Maryland.. Nous avons la composition et le décollage avec 4 types de mise en œuvre: Gauloise Ordinaire et Disque bleu(au début de l’année)Gitane ordinaire et Boyard, Gitane Maryland, Air France et Gauloise Maryland. Le magasin des feuilles livre par balles entières et demi-boucauts les quantités les plus voisines de celles commandées.15 Tout d’abord, les ouvriers de l’atelier du décollage des feuilles de Kentucky*, atelier de décollage occupent le bâtiment B au rez de chaussée. Dans cet atelier, on décolle des feuilles et remplit le chariot et éventuellement on effectue la pesée des appoints.
La 2ème section: fabrication de la poudre à priser Dans la 2e section, on y fabrique la poudre à priser*. Pour la poudre à priser la mouillade s’effectue au cours de la fabrication et non comme toute autre fabrication au cours des opérations préparatoires générales dans la 1ère section. Les ouvrières découpent en lanières avec un hachoir en gros et réunissent en masses. La fermentation méthodique est d’environ 5mois puis le râpage est automatique. On met le tabac en dépôt pendant un mois puis il est versé dans des cases où il subit une fermentation et un transvasement. C’est une tâche difficile, les ouvriers séjournent dans des cases, cela demande une accoutumance au tabac.
La 3e section: fabrication des rôles et des carottes Dans la 3e section, les rôles* et les carottes* (tabac à mâcher) sont fabriqués. La première étape est le filage*. Les ouvriers tordent les feuilles de tabacs, écotées *et assouplies par la mouillade, font des plus ou moins grosses cordes selon si c’est pour un menu-filé ou un rôle ordinaire. Le filage se fait au moyen de rouets mécaniques, ce n’est pas une tâche difficile ni fatigante. Le rôlage consiste a enrouler le fil autour de mandrins. Les hommes chargés de ce travail font un trempage des rôles dans le jus de tabac et compressent au moyen de la presse hydraulique. Suit ensuite une fermentation d’un mois pour passer du filé en carotte, vient ensuite l’aplatissage au moyen d’une pression en moule, puis une mise en lisière, aucune habilité n’est demandée