La Luxation gléno‐humérale

La Luxation gléno‐humérale

La luxation de l’épaule est une perte des rapports entre la tête de l’humérus et la glène de l’omoplate. Il s’agit la plupart du temps d’un accident sportif parfois d’un accident de la voie publique, et plus rarement d’une crise d’épilepsie tonico‐clonique. Le mécanisme peut correspondre soit à une chute sur la paume de la main (membre en rétro‐pulsion rotation externe), soit à une abduction rotation externe forcée, soit à une traction sur le membre en abduction rotation externe, et enfin plus rarement il peut s’agir d’un choc direct sur le moignon de l’épaule.   Epidémiologie Les luxations antérieures de l’épaule représentaient 90 à 95% des luxations de l’épaule en 2017. L’incidence de la première luxation antérieure de l’épaule variait selon les études entre 2010 et 2017 de 8 à 23/100 000 habitants par an et la prévalence était d’environ 2%. Dans 90% des cas, la population concernée est jeune. Il existe deux pics de fréquence dans les deuxième et sixième décennies. Les hommes sont trois fois plus touchés que les femmes et 9 patients sur 10 ont entre 21 et 30 ans. La principale cause de la première luxation est un événement traumatique. Les luxations d’épaule représentent environ 50 % de toutes les luxations des articulations présentées aux urgences.

Clinique  

Les signes fonctionnels de la luxation d’épaule sont marqués par la douleur ainsi qu’une impotence fonctionnelle, le bras soutenu par le membre valide en abduction irréductible. L’examen clinique retrouve une disparition du galbe de l’épaule, appelé également « coup de hache », le signe de l’épaulette, une dépression de la région sous‐acromiale (en rapport à une vacuité de la glène) et un comblement du sillon delto‐pectoral.   Avant de réduire une luxation il est important de s’assurer de l’absence de complication vasculo‐nerveuse en recherchant systématiquement un pouls radial et cubital, une mobilité et sensibilité des doigts ainsi qu’une sensibilité du moignon de l’épaule.   Une radiographie de face est également un prérequis indispensable en cas de premier épisode de luxation antérieure d’épaule afin de confirmer le diagnostic et d’éliminer une fracture associée.   

Complications/lésions associées

 Les lésions associées peuvent être le plus souvent des lésions osseuses comme une fracture de la glène au niveau de son rebord antéro‐inférieur, la tête humérale peut être le siège d’une encoche située à son pôle supérieur appelé l’encoche de Malgaigne, qui correspond à une fracture enfoncement par contact appuyé de la tête humérale contre le rebord antéro‐ inférieur, au moment de la luxation. A noter également l’association d’une fracture du trochiter, ou fracture de la coracoïde ou encore une fracture du col de l’humérus.   Plus rarement, des lésions vasculo‐nerveuses touchant le nerf circonflexe, l’artère axillaire ou encore le plexus brachial peuvent être retrouvées.   Chez le sujet de plus de 40 ans ayant une coiffe dégénérative ayant perdu une partie de son « élasticité », il n’est pas rare de retrouver une rupture associée de la coiffe des rotateurs.

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Les différentes méthodes de réduction  

Traction/contre traction

Le patient est allongé sur un lit dont les roues sont bloquées. Un assistant tire sur un drap replié enroulé autour du thorax du patient. Une deuxième personne tire le membre atteint vers le bas et latéralement en abduction à 45°. Une fois l’humérus libéré, une légère traction latérale sur la partie supérieure de l’humérus peut être nécessaire.  Rotation externe : Le praticien met en adduction le bras luxé, le coude tenu à 90°. Le bras est lentement tourné vers l’extérieur (par exemple, sur une durée de 5 à 10 min) pour laisser le temps aux spasmes musculaires de disparaître. La réduction se produit généralement entre 70 et 110° de rotation externe.

Manipulation scapulaire 

  o Si le patient est assis droit, demander à un assistant de faire face au patient, utiliser une main pour appliquer une légère traction sur le bras affecté tout en le maintenant à 90° de flexion, et utiliser l’autre bras de l’assistant (tendu et avec la main placée sur la clavicule du côté affecté) pour fournir une contre‐ force. o Si le patient est couché, le bras atteint est suspendu sur le côté du lit. Une traction douce vers le bas peut être appliquée manuellement par un assistant ou en attachant des poids. Quelle que soit la position du patient, une légère rotation externe du bras atteint peut faciliter la réduction. o Manipuler l’omoplate : quelle que soit la position du patient, utiliser les doigts d’une main pour stabiliser la face supérieure (base) de l’omoplate tout en utilisant les deux pouces pour appliquer doucement et progressivement une force médiale et dorsale à l’extrémité inférieure de l’omoplate. Tenter de déplacer légèrement la pointe dorsalement tout en la repoussant vers la colonne vertébrale. La réduction se produit habituellement en quelques minutes et peut être subtile ou même passer inaperçue. 

Technique du « meilleur des deux » [6] La technique du « meilleur des deux » (best‐of‐both, BOB) combine la manipulation scapulaire et les techniques de rotation externe.

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