La luxation du coude est fréquente : c’est la deuxième luxation en fréquence après la luxation de l’épaule. [1] Elle s’associe souvent à des fractures péri-articulaires comme les fractures de l’épicondyle huméral, les fractures de la tête radiale ou les fractures du processus coronoïde. [2] Les fractures luxations du coude associent une luxation du coude à une fracture de l’ulna et ou du radius proximaux. [4] L’association d’une luxation de la tête radiale à une fracture ulnaire constitue la fractureluxation de Monteggia [3] : ces lésions représentent uniquement 2% des fractures de l’avant bras [5].
Cependant, l’association d’une luxation du coude à une fracture de la diaphyse radiale avec ou sans fracture ulnaire associée est rare : seuls quelques cas ont été rapportés dans la littérature.
– le premier cas recensé a été rapporté par Maynard en 1966 : il s’agissait d’une luxation postérieure du coude associée à une fracture médio diaphysaire du radius chez une femme de 87 ans suite à une chute [6].
– Six articles rapportant un cas unique de fracture diaphysaire du radius associée à une luxation de la tête radiale isolée ont été recensés .
– un article rapportant un cas unique de fracture diaphysaire du radius associé à une luxation huméro-ulnaire isolée à été recensé dans la littérature [13].
– Deux cas de luxation divergente du coude associée à une fracture diaphysaire du radius ont été retrouvés .
– Onze cas de luxation postérieure postéro-médiale [20] ou postéro latérale [25]du coude associée a une fracture de la diaphyse radiale ont été recensés, parmi elles : Six associaient une fracture de l’ulna .
La plupart des auteurs ont rapportés des cas survenus chez des patients jeunes et actifs . Yadu et Al. [26] rapportent le cas le plus jeune : celui d’un garçon de 7ans présentant une luxation divergente du coude associée à une fracture décollement épiphysaire du Radius distal suite à une chute de 10 m. Maynard [6] rapporte celui de la patiente la plus âgée ; une femme de 87ans. L’âge de nos patients se situe entre 10 et 48ans avec une moyenne d’âge de 31,1 ans .la tranche d’âge dominante est celle des 20-40 ans ce qui concorde avec les cas rapportés par la majorité des auteurs.
Mécanisme des luxations du coude
La majorité des luxations du coude surviennent typiquement à la suite d’une chute sur la main, coude en extension ou en légère flexion. Trois mécanismes ont été décrits comme pouvant être à l’origine de la luxation .
Mécanisme par hyperextension :
L’hyperextension du coude est l’hypothèse classique, avec déchirure du plan capsulomusculaire antérieur et effet de levier du bec olécranien sur la fossette olécranienne entraînant le processus coronoïde en arrière. La lésion du complexe ligamentaire ulnaire constitue la lésion ligamentaire initiale . Cette théorie est basée sur la présence d’une instabilité en valgus systématique après réduction d’une luxation, ou à l’existence de lésions du LCU lors de l’exploration chirurgicale .
Mécanisme en valgus-supination-compression axiale :
Plusieurs études ont démontré que lors du mouvement luxant il se produit une combinaison de valgus du coude, supination de l’avant-bras, et compression axiale . Cette association induit une atteinte séquentielle des parties molles péri-articulaires qui progresse du compartiment radial vers le compartiment ulnaire du coude.
Mécanisme en varus-supination-compression axiale :
Dans certains cas, lors d’une chute sur la main, coude en extension ou en légère flexion, un mouvement de varus induit une instabilité rotatoire postéro-médiale entraînant une fracture/ tassement de la facette antéro-médiale du processus coronoïde ou une lésion du LCR ou une fracture de l’olécrane ou une fracture du processus coronoïde à sa base .
Mécanisme direct :
Un traumatisme direct survenant au niveau du coude peut être à l’origine d’une luxation, avec ou sans fractures associées.
Mécanisme des fractures diaphysaire radiales
Les fractures diaphysaires des os de l’avant-bras sont beaucoup moins fréquentes chez l’adulte (moins de 4 pour 10 000 par an [37, 38]) que chez l’enfant (près de 40 pour 10 000 par an [39] ). La plupart des fractures du radius isolées sont dues à une chute directe sur le poignet ou un traumatisme direct avec fracture au point de rupture de l’élasticité radiale (sommet de sa convexité). Elles peuvent donc se produire lors de traumatisme à haute ou basse énergie. Les fractures des deux os de l’avant-bras sont, quant à elles, dues chez l’adulte jeune à des traumatismes à haute énergie, par mécanisme indirect ou direct tel un écrasement. Pour cette raison, des lésions associées générales ou locorégionales doivent être recherchées.
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