LA LUTTE CONTRE L’INSECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE
GENERALITES SUR L’INSECURITE ALIMENTAIRE
Ce sont les pays en voie de développement (PED) qui subissent les conséquences néfastes de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Madagascar fait partie des pays les plus pauvres du monde. L’économie de la grande île se dégrade de plus en plus depuis son indépendance, et le niveau de vie de la population ne cesse de baisser, ainsi ce dernier mène jusqu’au problème d’accès à l’alimentation. Cette situation nous pousse à approfondir les caractéristiques de l’insécurité alimentaire afin de mieux dresser des stratégies de lutte. Dans ce chapitre on s’intéressera sur la notion de l’insécurité alimentaire et ensuite leurs principales sources.
Notion de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle
La sécurité alimentaire et nutritionnelle est une problématique beaucoup plus vaste qui touche à l’environnement, à la politique, à l’économie et au bien-être d’une société. Dans cette section nous aborderons d’abord des définitions simples de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Ensuite, on s’intéressera sur la facette de l’insécurité alimentaire.
La sécurité alimentaire
Pour être en situation de sécurité alimentaire (SA), il faut que « toute une population ait accès, en tout temps et en toute dignité, à un approvisionnement alimentaire suffisant et nutritif, à coût raisonnable et acceptable aux points de vue social et culturel, que les individus aient un pouvoir d’achat adéquat et qu’ils aient accès à une information simple et fiable qui confère des habiletés et qui permet de faire des choix alimentaires éclairés. L’atteinte de la SA est donc un objectif qui nécessite le concours de diverses disciplines. Concernant le droit, plusieurs instruments juridiques nationaux ou internationaux participent à sa réalisation progressive et à son respect. Pour une meilleure efficience, il convient toutefois d’éviter toute sectorisation en la matière.
L’insécurité alimentaire
L’insécurité alimentaire, quant à elle, se définit comme l’absence ou l’insuffisance de sécurité alimentaire et elle est associée à un mauvais état de santé général, bien qu’il soit souvent difficile de dissocier les effets particulier de l’IA de ceux d’autres facteurs de risque également plus fréquents dans les populations précaires (consommation de tabac, d’alcool, etc.). Aux degrés les moins sévères, l’IA se traduit par des compromis sur le plan de la qualité des aliments choisis et consommés. Mais, lorsque les individus sont soumis à de trop fortes contraintes, budgétaires notamment, des restrictions d’ordre quantitatif se font jour et laissent place à la faim, la manifestation la plus grave étant la privation absolue de nourriture. On parle d’insécurité alimentaire lorsque la disponibilité d’aliments sécuritaires et appropriés sur le plan nutritionnel et la capacité de se procurer les aliments désirés d’une manière socialement acceptable sont limitées ou incertaines.
La sécurité nutritionnelle
Le concept de sécurité nutritionnelle complète celui de SA en y ajoutant la disponibilité de services de santé et de la connaissance par la population des bonnes pratiques nécessaires à une bonne santé des membres du foyer, indispensables au plein développement de leur potentiel. La sécurité nutritionnelle inclut également l’élimination des principales carences en minéraux et vitamines, qui sont souvent associées et s’aggravent mutuellement [MATERNE M., 2012]. Le besoin d’inclure aussi la nutrition dans la SA a évolué au fil du temps. Le qualificatif nutritionnel joint des aspects de pratiques de soins, de services de santé et d’environnements sains à cette définition et au concept. Ces objectifs, plus précisément appelés « Sécurité nutritionnelle », peuvent être définis comme l’état nutritionnel adéquat en termes de protéines, énergie, vitamines et minéraux de tous les membres du ménage à tous moments [IFPRI, 1995,12] et cela est ainsi plus que la sécurité alimentaire. La question alimentaire a connu, à l’instar du développement des sociétés, une évolution importante allant de l’autosuffisance à l’ouverture vers les mondialisations : économique, environnementale et sociétale. De même, le concept de SA a suivi la progression du concept de développement durable et, à l’heure actuelle, une politique de SA efficiente doit pouvoir ordonnancer les paramètres du développement durable. Juxtaposés, ces deux concepts préconisent, en amont, une production alimentaire qui respecte la capacité de renouvellement de la ressource afin de parvenir à un niveau d’approvisionnement durable et reconnait, en 5 aval, l’importance d’un commerce des denrées alimentaires juste et équitable qui prendrait notamment en compte les besoins des pays en développement.
Les facettes de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle
Dans la majeure partie de la littérature consacrée à la sécurité alimentaire, on fait la distinction entre l’insécurité alimentaire chronique c’est-à-dire l’incapacité à satisfaire les besoins de manière continue et l’insécurité alimentaire transitoire, lorsque l’incapacité à satisfaire les besoins alimentaires est de nature temporaire.
L’insécurité alimentaire chronique
La pauvreté, le manque d’éducation, l’accès insuffisant à la santé et la mauvaise gouvernance sont les causes principales de l’insécurité alimentaire chronique. Sur le milliard de personnes souffrant de la faim, la majorité vit en milieu rural. Les ruraux pauvres (comme le petits paysans, l’ouvriers agricoles sans terre) sont particulièrement vulnérables à l’insécurité alimentaire. Ils souffrent des inégalités dans l’accès aux ressources financières et productives et aux marchés ainsi que du déséquilibre des échanges internationaux. La croissance urbaine limite les ressources alimentaires, augmente la demande et accentue les inégalités de revenus. Elle a ainsi un impact négatif sur la sécurité alimentaire des populations urbaines pauvres
L’insécurité alimentaire transitoire
L’insécurité alimentaire transitoire (ou temporaire) est une diminution temporaire des possibilités d’accès d’un ménage à une nourriture suffisante. Elle est fréquemment le résultat d’une instabilité du prix des denrées alimentaires, d’une diminution de la production alimentaire ou d’un déclin du revenu des ménages: sous sa forme la plus néfaste, elle produit la famine . On parle d’IA transitoire lorsque des populations se trouvent temporairement incapables de répondre à leurs besoins alimentaires en raison, par exemple, d’événements imprévus ou saisonniers. Elle résulte des stress (comme les catastrophes dues aux aléas naturelles, conflits, variation des revenus et volatilité des prix) et des changements à court ou moyen terme dans la disponibilité et l’accès aux aliments.
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