La gestion des ressources en eau et ses acteurs dans un bassin versant

 La gestion des ressources en eau et ses acteurs dans le bassin versant de la Mandaratsy 

Les entités touchées par la gestion de l’eau à Madagascar A Madagascar, la gestion de l’eau est cadrée légalement par un code de l’eau établi en 1999 (loi N° 98-029). D’après ce code de l’eau, les eaux de surfaces font partie du domaine public et l’ANDEA5 est l’organisme ayant le pouvoir de coordination de toute activité du secteur de l’eau au niveau national. Cet organisme a comme mission d’assurer la mise en place et l’optimisation de la gestion de l’eau selon le processus de la GIRE, à Madagascar. L’ANDEA est sous tutelle du ministère en charge de l’eau et fonctionne en collaborant étroitement avec les autres départements ministériels concernés par les ressources en eau. Les communes urbaines et rurales sont les maîtres d’ouvrage pour tout programme de l’eau et de l’assainissement dans leurs territoires respectifs, mais elles peuvent déléguer la gestion à un opérateur privé ou communautaire. A ce titre, les communes ont la responsabilité d’assurer la qualité du service de l’eau et de l’assainissement fourni aux utilisateurs. A travers le Conseil communal, elles ont le devoir d’approuver les investissements liés aux systèmes d’approvisionnement en eau potable et doivent être consultés sur les programmes de développement du service public de l’eau et de l’assainissement les concernant. La JIRAMA est une société d’État en charge de l’électricité et de l’alimentation en eau potable à l’ échelle nationale. Sous tutelle du Ministère de l’énergie et des Mines, elle a été créée en 1975 en vue de réaliser les objectifs nationaux dans les secteurs de l’eau et de l’électricité. Une de ses activités principales est d’effectuer les opérations relatives à la production, au transport et à la distribution de l’eau potable. 

La gestion des ressources en eau dans le bassin versant de la Mandaratsy

Dans le bassin versant de la Mandaratsy, plusieurs acteurs et projets sont ou ont été impliqués dans la gestion des ressources en eau. On peut citer : ➢ la JIRAMA en tant qu’exploitant industriel de l’eau en amont du barrage d’Antarambiby depuis 1940, ➢ l’OPCI Vohitraina Antarambiby, une collectivité locale pour l’intérêt des habitants riverains au bassin versant, ➢ l’APMM pour la mise en place de plan d’aménagement du périmètre de reboisement et bassin versant de Mandaratsy/Antarambiby en 2004, ➢ la coopération décentralisée du Grand Lyon et de la région Matsiatra Ambony pour la mise en place de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) dans la région Matsiatra Ambony, y inclus le bassin versant de la Mandaratsy. 5 L’ANDEA ou Autorité Nationale de l’Eau et de l’Assainissement est une institution sous la tutelle du Ministère de l’eau. Elle a comme mission d’assurer la bonne gouvernance de l’eau à Madagascar selon le processus de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE). 23 Les premiers aménagements liés aux ressources en eau sont effectués par la Société Malgache des Eaux quand celle-ci exploite le bassin hydrologique à partir de 1940 pour alimenter en eau une partie de la ville de Fianarantsoa. En 1956, le premier barrage est construit et la production d’eau commence en 1958. L’exploitation de l’eau est transmise à la JIRAMA en 1975. En 1984 la JIRAMA amenage les treize canaux de captages en vue d’augmenter la quantité d’eau captée au niveau du lac de retenue d’Antarambiby. Un premier rehaussement de 50 cm du barrage de retenue est effectué en 1994 pour augmenter la capacité du lac de retenue d’eau. Un autre rehaussement de 1 m de la hauteur du barrage est effectué en 2007. Ce rehaussement est une mesure prise suite à un tarissement du lac en novembre 2006, dû à l’insuffisance de précipitations des deux années successives 2005- 2006, et qui a engendré une crise d’eau à Fianarantsoa. Il permet d’augmenter la capacité de stockage du lac de retenue et d’assurer l’approvisionnement en eau potable de Fianarantsoa plus longtemps en période d’étiage et quand l’insuffisance des pluies retarde la recharge du lac. L’OPCI Vohitraina Antarambiby est une collectivité créée en avril 2003 et représente l’intérêt des habitants riverains au bassin versant. Cette OPCI regroupe les sept communes touchées par le périmètre de reboisement de Mandaratsy où se trouvent les sources d’alimentation en eau du lac d’Antarambiby (Andrainjato Centre, Andrainjato Est, Mahasoabe, Alakamisy Itenina, Vohibato Ouest, Magneva et Talata Ampano). Cette collectivité a reçu une délégation de quelques compétences des communes rurales telles que l’aménagement de l’espace et l’élaboration des schémas d’urbanisme intercommunaux, et les activités de développement économique intéressant l’ensemble de la communauté. Depuis 2011, l’OPCI Vohitraina Antarambiby est présidée par le maire d’Andrainjato Centre. La JIRAMA, l’ANDEA et la Direction Interrégionale du Ministère de l’eau (aujourd’hui la DREAH) travaillent depuis 2010 sur la mise en place des périmètres de protection des zones de captage d’eau du lac Antarambiby, afin de préserver en qualité et en quantité les ressources en eau du bassin hydrologique. La délimitation des périmètres de protection ont été validées mais la JIRAMA n’a pas encore techniquement mis en œuvre l’établissement de ces périmètres. Le périmètre de protection immédiate est dans une bande de 25 m de la berge des marais, 1 m de chaque côté des canaux de captages et 2 m autour des sources de résurgences issues des bas-fonds. Ce périmètre a pour fonction de protéger les ressources en eau, d’empêcher la détérioration des ouvrages de prélèvement et d’éviter le déversement de substances polluantes qui se produisent aux proximités immédiates du captage. Le périmètre de protection rapproché quant à lui est délimité par les lignes de crêtes voisines au captage et a pour fonction de protéger le captage contre les migrations souterraines de substances polluantes. (Source : DREAH Matsiatra Ambony).

Conditions naturelles et ressources en eau dans le bassin versant de la Mandaratsy 

Propriétés physiques et morphologiques du bassin versant de la Mandaratsy La connaissance des propriétés du bassin versant est indispensable pour l’évaluation en quantité et l’étude de la variabilité temporelle et spatiale des ressources en eau superficielle et souterraines. Ce chapitre évalue quelques propriétés du bassin versant de la Mandaratsy : la planimétrie (superficie, périmètre, longueur des cours d’eau), l’hypsométrie (répartition des altitudes), et les indices morphologiques comme l’indice de compacité de Gravelius et la densité de drainage. V.1.1. Planimétrie et hypsométrie La délimitation du bassin versant se fait sur un SIG, à l’aide du modèle numérique de terrain. Avec la délimitation ainsi obtenue, on peut extraire directement les mesures de base du bassin versant que sont la superficie et le périmètre. Le SIG calcule également les lignes d’écoulement qui permettent de mesurer la longueur des thalwegs. Pour le bassin versant de la Mandaratsy, on a les valeurs suivantes : ➢ Superficie = 4242 ha = 42,4 km² ➢ Périmètre = 39,3 km ➢ Longueur totale des cours d’eau = 46 km ➢ Longueur du plus long thalweg = 14 km L’hypsométrie d’un bassin versant s’observe sur une courbe qui représente la superficie (ou le pourcentage de la superficie) du bassin versant où l’altitude est supérieure à une cote donnée, appelée courbe hypsométrique. Cette courbe donne la dispersion des altitudes et permet alors de déduire la pente du bassin versant, une composante importante de la vitesse du ruissellement. La courbe hypsométrique de la figure 1 montre que la pente est assez faible dans la plus grande partie du bassin versant de la Mandaratsy. 25 L’analyse de la courbe hypsométrique permet de dégager quelques altitudes caractéristiques du bassin versant : ➢ Altitude maximale = 1432 m ➢ Altitude minimale = 1070 m ➢ Altitude moyenne = 1287 m ➢ Altitude médiane = 1304 m On déduit l’indice de pente global du bassin versant comme suit : Ig= D L où Ig est l’indice de pente global D la dénivelée entre les altitudes correspondant à 5 % et 95 % de superficie L la longueur du plus long thalweg Ig= 1355−1100 14 =18,2 m/km ou 18,2 ‰ ou 0,018 Cet indice de pente global est ensuite utilisé pour calculer le dénivelé spécifique, qui permet de classer le bassin versant par son relief. Le dénivelé spécifique a comme valeur : Ds=Ig×√A où A est la superficie du bassin versant en km².

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