La géologie et le relief
Le modelé actuel de la région est le résultat des fluctuations climatiques qui ont affecté le substratum géologique durant le quartenaire.
La géologie
La vallée du Saloum s’étend sur un vaste ensemble géologique, connu sous le nom de bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien d’âge secondaire tertiaire. Ce bassin qui couvre la plus grande partie du pays, repose en discordance sur les formations primaires (Maignien 1965). Son histoire géologique est marquée par une succession de cycles de transgressions et de régressions ou les fluctuations eustatiques et les oscillations climatiques du Quaternaire récent ont joué un rôle très important dans sa mise en place. Les données stratigraphiques, montrent que le bassin abrite des étages marins affleurants et sub-affleurants qui ont été formés du Maestrichtien au Miocène lors des transgressions marines (Michel 1973).
Le Maestrichtien peut être rattaché au déblaiement de la première surface d’érosion et les formations détritiques du Continental Terminal proviendraient du déblaiement des produits d’altération de cette deuxième surface. Ainsi les séries marines de l’Eocène, de la cuvette du Sénégal central ont été recouvertes par des épandages successifs de matériel détritiques sablo-argileux d’âge Pliocène (Tessier 1952), mio-pliocène (Michel 1960) cité par Fauck (1972). Ces dépôts qui couvrent la majeure partie du Saloum sont constitués de sable argileux à argilo-sableux avec la présence de niveaux gréseux à ciment ferrugineux.
« Le faciès dominant est un gré hétérométrique, argileux, bariolé et azoïque. Les dépôts contiennent aussi des bancs d’argile kaolinique et des passés de gravillons ferrugineux » (Elouard, 1977). Avec des épaisseurs croissant d’Ouest en Est, elles avoisinent les 150m dans le Ferlo central. Elles sont souvent coiffées par des cuirasses ferrugineuses dans les parties supérieures notamment au Sud de la vallée sur l’axe Kaffrine -Nioro mais aussi à l’Ouest de l’axe Paffa-Khounakh. Ces différentes formations cuirassées sont datées du Pliocène supérieur (Michel 1960) et du Villafranchien (Elouard 1962) cité par Fauck (1972). Mais aujourd’hui le démantèlement de ces cuirasses par les différents éléments du climat est à l’origine de l’évolution du relief.
Le relief
Le relief est relativement plat avec quelques bas plateaux et des bas-fonds et cuvettes peu profondes. Il résulte de la morphogénèse du bassin sénégalo-mauritanien et de l’action de l’érosion. Les bas plateaux du Continental Terminal ont été fortement incisés par un réseau hydrographique fossilisé marqué par des remblaies colluvio-alluviaux (CRDI 2005). La morphogénèse peut être considérée comme le résultat des fluctuations climatiques du 24 Quaternaire ancien.
Le réseau hydrographique du Saloum s’est constitué lors de la phase humide (13000-8000 ans BP) qui a suivi la période sèche post Inchirienne, dite Ogolienne (21000-13000 ans BP) (Thiam, 1986). Les lits des cours d’eaux se sont creusés lors des périodes sèches. De vastes glacis se sont mis en place, alors que l’altération des matériaux s’est produite pendant les périodes humides. L’incision du modelé d’aplanissement par un réseau hydrographique peu dense et peu hiérarchisé résulte des grandes variations du niveau marin au Quaternaire récent. De ce fait les différentes unités géomorphologiques rencontrées sont :
-Les plateaux : la vallée fait partie intégrante des vastes plateaux gréseux du Continental Terminal. Selon l’Atlas du Sénégal (1977), ces plateaux très uniformes du bassin SecondaireTertiaire, dérivent de la surface de remblaiement du sommet du Continental Terminal qui a été abaissé par l’érosion et entaillé par le réseau hydrographique pendant le Quaternaire. Avec des altitudes relativement faibles dépassant rarement 50 m, ils présentent une cuirasse affleurant à la périphérie et en bordure des plateaux notamment à l’Ouest de l’axe Paffa-Khounakh (carte 2). La zone interne est un modelé légèrement ondulé, avec des pentes généralement très faibles (<1%) (CRDI, 2005). Malgré la faiblesse des pentes, le ruissellement conserve une compétence suffisante pour provoquer l’érosion des horizons superficiels.
-Les glacis de raccordement : ce sont des surfaces entaillées dans les altérites gréseuses du Continental Terminal. Sur cette topo-séquence la partie amont est recouverte d’un épais manteau sableux recouvrant l’horizon gravillonnaire en profondeur. Ils présentent des profils convexoconcaves ou convexes, sensibles à l’érosion hydrique. -Les terrasses sont des formations de colluvionnements et d’alluvionnement épaisses, principalement sableuses, plus limoneuses en surface et argileuses en profondeur. Ce sont des zones d’accumulation relatives des produits transportés par l’érosion.
Le modelé est localement marqué par des traces d’érosion linéaire, et même par un ravinement intense notamment le long des pistes. Cette terrasse est presque entièrement cultivée et comporte des sols ferrugineux tropicaux. -Les bas-fonds sont des lits de vallées fossiles et de l’ancienne vallée du cours principal du fleuve Saloum dont l’altitude maximale dépasse rarement 2m. Ces surfaces alluviales, temporairement inondées ; subissent une érosion régressive. Le régime hydrologique de ces anciennes vallées est caractérisé par des écoulements saisonniers intermittents.