La forme urbaine comme expression du rapport conflictuel de l’urbanisation à la sauvegarde du PNEK
Les composantes de la macroforme en 1972 : Examiner de près l’espace urbain Kallois de l’année 1972 (carte n°19), nous permet de décortiquer les composantes majeurs qui par leurs agencements définissent la macroforme urbaine comme présentée sur la photo ci-dessus : Salah-Salah H. 2009 La macroforme générale de la ville d’El-Kala se compose alors de trois composantes essentielles : o Un tissu colonial compact et homogène qui se présente sous forme de tâche dense et qui constitue la moitié du tissu urbain, le tissu s’étend plutôt selon une direction Est-ouest et ce pour bénéficier des terrains plats longeant la côte. La formation de ce tissu s’est opéré par remplissage d’un parcellaire agricole. Carte n° 19 : Les composantes de la macroforme d’El-Kala en 1972 Deuxième partie La forme urbaine comme expression du rapport conflictuel de l’urbanisation à la sauvegarde du PNEK o Les constructions rurales se trouvant aux alentours du tissu colonial, se présentent sous forme d’agrégats d’habitat rural entourés par le parcellaire agricole formant de petites tâches. Dans l’espace agricole, on voit également des constructions isolées. Ces franges du tissu urbain se positionnent aux abords des routes (La RN 44 et le CW 109) et semblent témoigner d’une forme de croissance discontinue même si les éléments de bâti tendent à se répondre. o Les programmes d’urbanisation postcoloniaux ont commencé à voir le jour à cette époque (l’hôtel El-Manar actuel El-Morjane, les programmes de logements collectifs) sous forme de petites tâches urbaines au Nord-ouest de la ville sur les terrains plats bordant le littoral. La macroforme de 1972 indique le déclenchement d’une dynamique d’extension qui privilégie l’occupation de l’espace agricole.
La macroforme en 1993, une incursion timide dans la PNEK
La configuration spatiale de la ville : une macroforme digitée en construction : En 1993 la macroforme a beaucoup évolué (carte n°20), la tâche urbaine a connu une grande dilatation, la ville franchit les barrières topographiques et continue de s’accroitre au détriment des terrains agricoles qui l’entourent. Le petit tissu colonial se développe le long des axes routiers (RN 44, et CW109) qui deviennent de véritables axes structurants du tissu urbain Kallois. On remarque également que la tâche urbaine s’étend surtout vers le côté Sud-ouest où elle prend une forme digitée avec un contour sinueux qui s’explique par le fait que l’urbanisation essaye d’éviter l’espace forestier même si quelques construction s’incrustent dans le maquis dense et sur la lisère de la forêt.
Composantes de la macroforme
Le tissu urbain contient de plus en plus de composantes (carte n°21) qui se présentent ainsi : • Le tissu colonial devient le noyau de la ville. • Les agrégats de bâti rural éclatés ont fonctionné en pôles de croissance et à partir duquel l’urbanisation a pris essor. • Les zones d’habitat individuel : elles forment la majorité des extensions de la ville. La carte n° 20 : La macroforme d’El-Kala en 1993 Deuxième partie La forme urbaine comme expression du rapport conflictuel de l’urbanisation à la sauvegarde du PNEK • Les zones d’habitat collectif : elles sont minoritaires et s’incrustent au sein des zones d’habitat individuel. • Les zones d’activités : elles s’incrustent entre les zones d’habitat collectif et individuel. • Les routes : le CW 109 et la RN 44 se joignent par un carrefour à l’entrée de la ville pour pénétrer dans la ville et structurer l’urbanisation. Cette phase se distingue ainsi par un processus d’extension/sédimentation, le bâti continu à remplir le parcellaire agricole. Salah-Salah H. 2009
La macroforme de 1993 et la sauvegarde du PNEK
La carte ci-dessous place la macroforme urbaine de 1993 dans son environnement naturel qui est le PNEK. D’après la carte en haut on constate que malgré les acrobaties faites au niveau du contour de la macroforme, celle-ci commence déjà à faire une incursion timide dans les zones sauvegardées du PNEK par une urbanisation qui s’accélère tentant en vain d’éviter l’empiètement sur l’espace naturel. La ville atteint donc une barrière de croissance. LAC OUBEIRA LAC TONGA LAC Mellah LAC OUBEIRA Les lac (Réserve intégrale) Cordon dunair (zone sauvage) Foret du Boulif (zone sauvage) Protection des lacs (zone tampon) Maquis sauvegardé (zone sauvage) Bande littorale Zone du bassin versant (zone à faible croissance)
La macroforme de 2009, une urbanisation de plus en plus agressive
La configuration spatiale de la ville : l’affirmation d’une macroforme organique (digitée): La macroforme actuelle continue de se développer sous forme digitée (carte n°23) qui tend à remplir les poches vides, ce qui confère une certaine densification au tissu urbain qui s’étend et occupe des parcelles agricoles. En remontant sur les versants qui entourent l’ancien tissu colonial, l’urbanisation grignote, tantôt sur la forêt, tantôt sur le maquis. La ville se développe dans les trois directions (Est, Ouest, Sud) sans acquérir la lisibilité de la forme. Il est donc clair que la macroforme de la ville d’El-Kala n’a pas une configuration qui la classe dans une catégorie précise parmi les formes urbaines, c’est une forme indéfinie qui se cherche encore.