La Fondation Louis Vuitton

La Fondation Louis Vuitton

Le jardin d’acclimatation : Historique d’une entité parisienne

Dès les prémices de l’institution, le projet architectural de la Fondation Louis Vuitton émergea et le soucis d’un lieu adéquat à sa construction fut pensé. Du fait du caractère imposant des conceptions de Frank Gerhy, il parut évident qu’un lieu vaste, se détachant du paysage urbain, était nécéssaire, afin que l’architecture puisse pleinement s’y déployer. L’intérêt d’une surface « vierge » devait permettre à Frank Gerhry, de concevoir la fondation Vuitton, sans qu’il ne soit contraint par des normes urbanistiques ou des espaces d’exploitation restreint. C’est ainsi que le Jardin d’Acclimatation s’affirma comme l’emplacement idéal149 à la construction du bâtiment de la fondation Vuitton. Il s’affirme à la fois comme un emblème de la capitale, mais aussi comme un terrain de jeu adéquat à la délectation de l’imaginaire du Nobel d’architecture. De plus, le jardin s’acclimatation s’affirme comme le point névralgique de l’empire Arnault.

L’histoire du Jardin d’Acclimatation : de Napoléon à Boussac

Le jardin d’acclimatation s’établit dans l’entité parisienne du Bois de Boulogne. Son histoire s’aborde selon les usages symptomatiques des époques dont il fut témoin, à commencer par celle de son institutionnalisation sous le second empire. Inauguré par Napoléon III et l’impératrice Eugénie, le 6 octobre 1860, le Bois de Boulogne était en proie à de profondes métamorphoses depuis déjà une décennie. L’ambition de ces travaux prenait pour modèle les jardins anglais dont les qualités esthétiques étaient très en vogue et particulièrement appréciées chez les artistes0. Loin du système géométrique rigoureux des jardins classiques dit « à la française », ces jardins s’organisent selon des cheminements sinueux où la végétation, en apparence non « domestiquée », donne une impression de pleine nature. Dans ce contexte de transformation, fut crée en 1854, le jardin zoologique d’acclimatation2. A l’initiative d’Isidore Geoffroy Saint-Illaire, ce jardin devait présenter une large variété d’animaux1 car la ménagerie du Muséum du Jardin des Plantes s’avérait trop étroite pour que cette collection évolue4. En 1866, le jardin comptait plus de 5600 animaux mais sa dimension zoologique fut interrompue quatre ans plus tard lors du conflit franco-prussien de 1870. Le jardin d’acclimatation a longtemps gardé une dimension de loisirs scientifiques et pédagogiques, mais a aussi été témoin d’expositions dites ethnographiques initiées par le naturaliste Saint-Hilaire5. En quête de « nouvelles attractions » pour dynamiser son établissement, ce dernier organisa des d’expositions qui avait pour but d’exhiber des êtres humains dans ces zoos, à une époque où on tenait pour acquise l’existence de races humaines6. « Kalmouks, Nubiens, Esquimaux, Peaux-Rouges …» A partir de 1877 et jusqu’à la première guerre mondiale, le Jardin d’acclimatation offre aux Parisiens le spectacle de «sauvages » : C’est la recherche d’attraction populaire capables de susciter l’intérêt du public qui explique l’exposition d’un nouveau genre présenté au Jardin zoologique d’acclimatation au mois d’aout 1877. Elle rassemblait des animaux venus de Somalie et du Soudan, contrées situées dans la corne de l’Afrique. Quatorze Africains- des nubiens comme on les appelaitaccompagnaient ces animaux. Le fait que le jardin d’acclimatation ait pu être le théâtre de ces cruautés reste aujourd’hui, méconnue d’une grande partie du public et seuls les clichés de l’époque en sont les archives compromettantes. Suite à la Première Guerre Mondiale, le jardin fut pleinement touché. Les  animaux disparurent progressivement suite au non-entretient des serres et sa fréquentation s’effondra. Sa dégradation fut considérable et un rapport de la ville de Paris de 1925 souligna son aspect déplorable. Pour autant le jardin tenta de remédier à cette situation alarmante en axant son activité sur l’amusement. S’écartant de sa fonction pédagogique et éducative, le jardin d’acclimatation perdit son qualificatif de « zoo » au profit d’activités portées sur les loisirs. Le conseil de Paris, exécrant le fait que le jardin dénature son caractère premier, imposa comme référence le modèle de parc de loisirs danois de Tivoli7. On le délimita sur une zone de huit hectares qui furent animés par une quinzaine de concessions à nouvelles attractions. Cette nouvelle organisation permit au jardin de retrouver les faveurs du public puisque la fréquentation annuelle dépassait le million d’entrées. Dans les années 60, le musée national des arts et traditions populaires (MATP8 ) fut installé dans le Jardin d’Acclimatation lui apportant sa première entité culturelle. 

Le jardin d’acclimatation

Les origines de l’empire Arnault Comme nous l’avons évoqué, la ville de Paris a organisé la gestion du Jardin d’Acclimatation grâce à un système de concessions qui étaient renouvelées à intervalle relativement réguliers mais gérées principalement par le même titulaire : la société impériale zoologique d’acclimatation. Cette dernière conserva la concession pendant 86 ans, de 1866 à 1952 puis légua son mandat à la Société du jardin d’acclimatation (SJA) à l’initiative de la société Boussac-Saint-Freres pour les soixante-et-une années suivantes. On constate que l’acquisition de l’exploitation du jardin par Bernard Arnault agglomère de nombreux enjeux et il s’affirme comme le point névralgique de son empire. En effet, la société de Marcel Boussac qui détenait le jardin d’acclimatation était une entreprise française spécialisée dans le textile et était un incontournable du paysage entrepreneurial. D’ailleurs, en 1953, le quotidien l’Express le classait parmi les « 100 français qui porte l’avenir ». Donnant sa chance à l’homme du New-look9, Christian 7 Inspection générale, Marie de Paris, Rapport Audit du jardin d’acclimatation Octobre 2013 n°12-11, p 5-8 8 En 2005, les collections du MATP furent transférées au musée des civilisation de l’Europe et le la Méditerranée (MUCEM) à Marseille. 9 Lamm Patrick, « Histoire du siècle :Marcel Boussac », Les Echos, Le 6 aout 1999 (Consulté le 36 Dior, la réussite du chef d’entreprise concerne aussi bien l’industrie textile que l’élevage équin. Surnommé le « tycoon français » 0, Marcel Boussac acquiert la concession, du jardin d’acclimatation en 1952. Seulement, les difficultés financières1 s’accumulèrent et la société éponyme perdit la main mise sur l’industrie nationale dès 1962. Le groupe Boussac passe sous le contrôle des frères Willot en août 1978, avec une offre de rachat estimée à 700 millions de francs2. Le jardin d’acclimatation fut donc placé sous leur tutelle du fait de leur acquisition du fond Boussac (annexe). Seulement, avec la gauche incarnée par Mitterrand, (arrivée au pouvoir en 1981), la place bancaire solde son crédit aux frères Willot. En effet, devant les acrobaties financières des responsables industriels notamment dans « les aventures américaines », de nombreuses sociétés sont sujettes à des mise en règlement judiciaire3. A cette époque, Bernard Arnault s’était justement expatrié aux états-unis afin de convertir l’entreprise familiale de BTP vers la promotion immobilière sous l’appellation « Férinel » 4.Faute de renouvellement et d’investissements, le Jardin d’Acclimatation essuie le désamour du public: le compteur tombe à 600 000 visiteurs par an. Le parc abandonne sa gestion à quelques sous-concessionnaires secondaires. Le premier ministre de l’époque, Pierre Mauroy administre la société des frères Willot « in bonis » (Bon Marché, Dior, Conforama) et les sociétés à très lourde perte du fond Boussac comme le jardin d’acclimatation. Il s’agissait du plus gros dépôt de bilan depuis Panama5, cumulant des créances de plus de 3,7 milliards de francs. Alors ministre du budget, Laurent Fabius, remplace le premier ministre Pierre Mauroy le 17 juillet 1984, suite à son échec de projet de reforme de l’éducation.  La scène industrielle est en proie à de grands changements dans ce contexte des « 30 glorieuses » (1945-1973), les frontières s’ouvrent avec le marché commun, la décolonisation renchérit la matière première, et Marcel Boussac refuse de reconsidérer sa stratégie de marché. 2 Archives le Monde, Organigramme simplifié du groupe Agache-Willot, Le Monde le 26 juin 1981 (Consulté le 5/01/2019, qu’il est le plus jeune premier ministre de la république, il se trouve en charge du dossier des frères Willot et du fond Boussac, ainsi que cette volonté d’en « finir avec cette affaire héritée de 1981 » 6. Assurant d’éviter le démantèlement du groupe, Bernard Arnault, convainc Fabius, qu’il est le plus à même de sauver cette société en faillite. Au prix de promesses importantes7, Bernard Arnault est nommé administrateur directeur général de la compagnie Boussac-Saint-Frères, le 20 décembre 1984, et devient, trois ans plus tard, un des hommes le plus riches de France avec une société cotée à 8 milliards à la bourse de Paris. Suite à ce succès, le raid boursier est aussitôt tenté sur Moet-Hennessy, (revendu par la société Boussac) car Bernard Arnault veut reprendre le contrôle exclusif de la marque. Alain Chevalier, président de le Moet-Hennessy, avait fait prospéré la filiale en agrégeant des marques telles que Parfum Dior, Cognac, Ruinart, ou Cosmétique Roc, grâce aux conseils avisés de Henry Recamier, président de Louis Vuitton. Le 3 juin 1987, les deux associés créent le leader mondial du Luxe, LVMH, une société à 13 milliard de francs de chiffre d’affaire. Par la suite, Bernard Arnault joue des divisions des deux clans ainsi fusionnés et s’affirme comme un actionnaire essentiel à l’avenir du groupe. Suite au lancement d’une OPA (offre publique d’achat), l’homme d’affaire devient le premier actionnaire de LVMH en juillet 1988 et actionnaire majoritaire le 6 janvier 1989. 3. Embellissement par LVMH : « l’esprit du lieu » Conclue pour une durée de cinquante ans, la concession du Jardin d’Acclimatation par le groupe Boussac en date du 20 novembre 1952, arrivait à expiration le 25 février 1993. Le groupe LVMH fut candidat au renouvellement de concession organisé par La ville de Paris qui exigeait au repreneur, un niveau important d’investissement pour réhabiliter le parc et lui rendre son dynamisme. « Dès cette époque, le projet de la Fondation Louis Vuitton-Moët Hennessy 6 Bélorgey Gerard , Inventaire du Fond Boussac Saint-Freres, Fondation nationale des sciences Politiques, Archives d’histoire contemporaines Paris, 1994, p. 4 (Consulté le 22/11/2018, Disponible sur: http://chsp.sciences-po.fr/sites/default/files/inventaire) 7 Commission de 0,75% sur le chiffre d’affaire de Boussac et rachat de ses actions 20% au-dessous du prix des offres 38 était évoquée, son implantation sur le site étant alors envisagée dans le cadre d’une sous-concession8 . » Pour une durée de vingt ans, Le groupe de Bernard Arnault bénéficie de la concession moyennant une redevance de 10 000 francs par mois, ainsi qu’un plan d’aménagement fidèle aux principes fondateurs du jardin. Bernard Arnault obtient aussi, dans des conditions contestées, l’autorisation de la construction d’un bâtiment dédiée à sa fondation pour l’art contemporain dans le jardin d’acclimatation. Cette autorisation de construction s’inscrit dans une convention d’occupation du 1er janvier 2007, d’une durée de 55 ans, additionnée à une redevance annuelle de 100 000 euros, et au terme de laquelle, le bâtiment reviendra à la ville. Finalement, La fondation Vuitton verse une redevance annuelle d’un montant proche de 1 M€ depuis l’ouverture de la Fondation au public. L’organisation et l’exploitation du parc implique la création et le développement d’un ensemble d’attractions culturelles et éducatives comprenant notamment : jeux et activités foraines, sportives, initiation à la nature et au animaux, activités musicales, théâtrales ou cinématographiques et autres, production de spectacles vivants, exploitation d’un centre équestre, restauration, ainsi que toutes opérations commerciales, financières, mobilières et immobilières pouvant se rattacher directement ou indirectement à l’objet social ou en faciliter le développement En octobre 2014, le jardin d’acclimatation a accompagné l’ouverture de la fondation Vuitton, et plusieurs hectares de prairies et clairières ont été réaménagées pour entourer le bâtiment9. Deux ans plus tard, la concession est à nouveau reconduite pour 25 ans, jusqu’en 2041, et c’est dans ce contexte que LVMH engage de lourds travaux de rénovation pour un budget de 60 millions d’euros. Equipé de nouvelles attractions familiales, la rénovation du parc doit accueillir un public plus large, avec un esthétique dit « Steampunk » 170 rappelant les prémices du jardin. Le 8 Yves Carcelle, La Fondation Louis Vuitton par Frank Gehry : Une architecture pour le XXIe siècle, Paris, éd. Flammarion, 2014 9 Annexe 3.3 p.111 170 Steampunk adj. : L’expression steampunk, qui signifie littéralement « punk à vapeur », est un terme 39 jardin d’acclimatation ainsi rénové, est présenté au public le 1er juin 2018171. Jusqu’ici, le groupe LVMH investissait annuellement 2 millions d’euros totalisant, en une décennie, un investissement de 25 millions d’euros. Le fait que la fondation Vuitton prenne place dans un lieu si symbolique, atteste de la volonté du groupe de participer au positionnement de Paris sur l’échiquier culturel et artistique internationale. Aussi, la réalisation du bâtiment est confiée à un architecte de renom, ayant déjà oeuvré dans les domaine des structures muséales : Frank Gehry. « Parce qu’il est l’un des plus grands architectes de notre époque, je savais que Frank Gehry relèverait ce défi et créerait un projet emblématique de l’architecture du XXI é siècle.172 » B. Le geste poétique de Frank Gehry C’est de la culture Greco-romaine, que nous provient le terme « architecture ». Sa conception liait art et artisanat considérés comme indissociables, de par la dextérité technique leur étant nécéssaire. Aussi issu du grec, poiesis, la poésie a d’abord signifié « fabriquer, produire ». De même, teknè, se rapportait à l’art et à la technique. La qualité d’architecte réside donc en celui qui manifeste la forme la plus juste de l’alliance entre l’inspiration artistique, et le savoir faire technique. Bernard Arnaud, intimement conscient qu’il fallait risquer la rupture voire une certaine déviance des codes et des formes, voulait pour la fondation Louis Vuitton, un édifice emblématique et visionnaire173. L’appel au Pritzker Price, Frank Gehry, marque la volonté de l’homme d’affaire, de constituer un bâtiment à la hauteur de son projet culturel. inventé pour qualifier un genre de littérature né à la fin du siècle (même si des origines peuvent être trouvées dans des récits de Jules Verne), dont l’action se déroule dans l’atmosphère de la société industrielle du XIX siècle. (annexe) in. Arian Karimi, « Paris : 60 millions d’euros de travaux au jardin d’acclimatation pour devenir le 2e parc d’attractions français », 20 minutes le 29 aout 2017 171 Bocelli Sarah, « le steampunk, entre fantaisy et science-fiction », Mademoiselle le 4 mars 2014 (Consulté le 3/03/2018, Disponible sur: http://www.madmoizelle.com/steampunk-fantasy-sciencefiction-235802) 172 Bernard Arnaud in coll. Auteurs, La fondation Louis Vuitton par Frank Gehry : une architecture pour le Xxi siècle, Paris, éd.Flammarion, 2014, p.1 173 Annexe 4.1 p.112-113 40 « Dès notre première rencontre, nous avons partagé ce même rêve : poser sur le sol du jardin d’acclimatation, à Paris, dans le bois de Boulogne, un édifice à nul autre pareil qui saurait respecter son voisinage de foret et de jardin tout en se projetant dans le futur, par des formes inédites174 . » Le projet de la fondation Louis Vuitton concéderai aussi, un changement radical dans l’oeuvre de mécénat exercé par la société de Bernard Arnaud depuis vingt-cinq ans ; puisqu’elle permettrai au groupe d’affirmer sa responsabilité d’acteur culturel et artistique à part entière175 .

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L’architecte des fondations : de Bilbao à la Fondation Louis Vuitton

Les constructions de Frank Gehry sont souvent assimilées à un processus de « déconstruction » architecturale. En effet, ses conceptions revêtent souvent des formes atypiques, qui l’ont affirmé comme un architecte hors du commun176. L’un des projets l’ayant participé à son statut de « starchitecte » reste celui du musée Guggenheim à Bilbao, en 1997. Outre les caractéristiques esthétiques de ce projet novateur, la conception du musée espagnol dépasse l’architecture et endosse un programme d’expansion urbaine qui a participé au rayonnement de la ville, à échelle nationale et internationale. Accompagné du vice-président exécutif de Louis Vuitton, Yves Carcelle, Bernard Arnaud découvre le musée Guggenheim à Bilbao , le 24 novembre 2001. « En ce samedi matin où le soleil perçait sa brume légère venant de l’océan, Bernard Arnault découvrait le bâtiment tout de titane et, sous le choc, j’eus la sensation d’assister à une sorte de conversion. Je l’entends encore s’exclamer « Mais comment quelqu’un a-t’il pu imaginer quelque chose d’aussi incroyable ? Et surtout le réaliser ? » 177 Un mois plus tard, L’homme d’affaire rencontre Frank Gehry à New-York, et lui fait part de son projet de fondation d’art privé, pressenti pour prendre place dans le jardin 174 Bernard Arnaud in coll. Auteurs, La fondation Louis Vuitton par Frank Gehry : une architecture pour le Xxi siècle, Paris, éd.Flammarion,  d’acclimatation. Tout deux décidèrent d’une ligne générale pour la réalisation du bâtiment. Frank Gehry vint à Paris en février 2002 pour découvrir le site du jardin d’acclimatation. L’architecte connaissait bien la capitale française car il y avait exercé deux ans dans les années 60, dans l’agence d’André Remondet178 . L’architecte fut marqué par les influences historiques du site, qui lui évoquait Proust et les conceptions relatives à la révolution industrielle, comme le Grand Palais179. Afin de s’imprégner du lieu, et de ne composer qu’en sa faveur, l’architecte refusait l’influence architecturale du reste Paris, en mettant en parenthèses, toutes autres curiosité. Cette échange entre le concepteur et le paysage est inspirée du concept du « non-vouloir-saisir » établit de Roland Barthes180. D’après l’architecte, le paysage s’exprime en volumes et en lignes, et Gehry voulait posséder ce dernier, en proposant une conception en harmonie avec le site. Pour moi, chaque jour est une chose nouvelle. J’aborde chaque projet avec une nouvelle insécurité, presque comme le premier projet que je n’ai jamais fait. Et je frissonne. J’entre et je commence à travailler, je ne sais pas où je vais. Si je savais où j’allais, je ne le ferrai pas. 181 Durant son vol retour de onze heures, il esquissa ses premières réponses au dialogues avec le bois de Boulogne182. Le dessin a une importance primordiale dans le travail de l’architecte183. Aux premiers abords, les dessins préparatoires de Gehry ressemblent à des gribouillages, qui semble induire la forme globale de l’édifice telle que nous la connaissons aujourd’hui. Pour appuyer ses esquisses, il réalise aussi une multitude de maquettes conceptuelles, à échelle variables184. Grace à ce procédé, il a successivement agencé théoriquement, l’espace interne et externe de la fondation Vuitton et les formes primitives du projet montrent deux ensembles qui s’imbriquent réciproquement et qui surplombent deux bassins. Certaines de ses maquettes retracent l’évolution de la façade, qui est tantôt retranscrite de manière opaque, tantôt de manière.

Table des matières

Résumé
Avant-propos : Les relations de la maison Louis Vuitton avec Bernard Arnault
Introduction
Présentation de la Fondation Louis Vuitton
La Fondation Louis Vuitton, un lieu d’exposition affirmé à Paris
Les fondation d’art privé : Un nouveau modèle culturel ?
Les stratégies organisées autours de la Fondation Louis Vuitton
PARTIE 1 : Influences et enjeux institutionnels liés à la création de la fondation d’art privé
Louis Vuitton
A. Bernard Arnault, LVMH et l’art contemporain : de la collection personnelle à la fondation d’art privé
1. les origines du collectionnisme de Bernard Arnault
2. mécénat d’entreprise de la société LVMH: le marketing d’image de Bernard Arnault
3.La fondation à fond d’entreprise Louis Vuitton : concrétisation des actions menées
B. Les liens étroits de la maison Louis Vuitton avec le monde de la création contemporaine: l’arketing du Monogramme
1. L’ « Artketing »: principes appliqués à la marque Louis Vuitton
2. De la démultiplication de l’objet commercial au produit unique : le cas du « Medical Cabinet » de Damien Hirst
3. L’appropriation de l’espace muséal par l’enseigne Louis Vuitton : la maison de luxe à la conquête des musées
C. Le Chantier architectural: le rôle de la puissance publique dans l’avènement de la Fondation Vuitton
1. Optimisation fiscale : le régime particulier des fondations (loi Aillagon 2003)
2. Financement du bâtiment de la Fondation Vuitton : investissements privés et participation publique
3. Le cavalier législatif, origine du statut d’utilité publique de la Fondation Louis Vuitton
PARTIE II : La matérialisation de la Fondation Louis Vuitton : L’architecture comme vecteur
A. Le jardin d’acclimatation : Historique d’une entité parisienne
1. L’histoire du Jardin d’Acclimatation : de Napoléon à Boussac
2. Le jardin d’acclimatation : Les origines de l’empire Arnault
3. Embellissement par LVMH : « l’esprit du lieu »
B. Le geste poétique de Frank Gehry
1. L’architecte des fondations : de Bilbao à la Fondation Louis Vuitton
2. Un ovni architectural.
Les façades
Les bassins
L’ossature
Le site
3. Agencement : Sémiotique du « White Cube »
La lumière
C. L’aménagement de la fondation Vuitton :Innovations techniques, technologiques et urbaines
1. Un chantier titanesque aux spécificité novatrices
2. Une révolution technique et technologique.
3. Une architecture contemporaine : l’écologie comme mot d’ordre
4. La Fondation Louis Vuitton, un nouvel effet Bilbao ?
EPILOGUE : Quand l’architecture se suffit à Elle-même : Daniel Buren et son « Observatoire de lumière »
Conclusion
La Fondation Louis Vuitton : les stratégies d’une institution privée
L’architecture de la Fondation Vuitton, le vecteur promotionnel des valeurs portées par LVMH
L’ubiquité de la Fondation Louis Vuitton : vers de nouvelles stratégies culturelles ?
Bibliographie
Sources primaires
Sources secondaires

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