La finition des ouvrages bois

TEINTES A BOIS

La mise en teinte d’un bois relève davantage de préparation que de sa finition à proprement parler. En effet, la vocation première d’une teinte est de modifier la couleur naturelle du bois.
Contrairement au vernis et aux peintures, qui déposent sur le support une pellicule superficielle transparente ou opaque, incolore ou pigmentée, les teintes imprègnent profondément les fibres et sont donc pratiquement irréversibles, sauf à vous résoudre à un blanchiment vigoureux ! En outre, elles ne protégent pas le bois et doivent être complétées par une finition compatible.
On trouve dans le commerce une gamme très variée de teintes, prêtes à l’emploi, concentrée ou en poudre. Leurs caractéristiques sont dictées par la nature du solvant et du colorant: les pigments translucides en suspension dans la solution se fixent sur la fibre et rechaussent davantage le veinage que les colorants intimement liés au médium, qui «accrochent» moins. Essayer plusieurs produits prêts à l’emploi sur un échantillon de même essence que votre meuble pour apprécier leur mordant. Passer en plusieurs application une teinte pigmentée fonce la couleur du bois,alors qu’une teinte à base de colorants ne l’accentue que très peu.

Teintes à l’huile

Diluées dans du white spirite ou des solvants à base d’hydrocarbures, on les appelle encore teintés «aux solvants» ou teintes «au gras». Elles pénètrent bien la fibre sans la relever, sèchent rapidement et assurent une coloration uniforme.
Elles existent dans pratiquement tous les tons de bois, que l’on peut mélanger pour trouver la nuance appropriée. L’alliance de certains solvants et de pigments translucides leur confère une grande stabilité à la lumière.

Teintes à l’alcool

Fabriquées à partir de couleurs d’aniline dissoutes dans de l’alcool méthylique (ou alcool dénaturé), elles s’évaporent très rapidement. Cette propriété les destine davantage aux amateurs avertis qui auront assez de doigté pour éviter les traînées et les tâches sombres.
Si les teintes prêtes à l’emploi ne vous conviennent pas, dosez votre propre mélange à partir de poudres d’aniline mélangées dans de l’alcool méthylique et liées avec un vernis gommelaque dilué. Ces poudres aux couleurs vives sont surtout utilisées pour teinter le vernis au tampon.

Teintes à l’eau

Proposées dans de nombreuses tonalités imitant les essences courantes, ces teintes sont les plus faciles à utiliser. Elles se présentent sous forme de solutions prêtes à l’emploi ou de poudres ou de cristaux solubles dans l’eau tiède et miscibles à volonté. Leur séchage lent est un atout pour le débutant qui aura tout loisir d’unifier et de rattraper la teinte. Revers de la médailles : elles redressent la fibre.
Le liquide accrochant moins bien sur les aspérités, il est essentiel d’humidifier le bois et de l’égrener avant mise en teinte. Attendez que le bois coloré soit parfaitement sec avant de lui superposer une finition.

Teintes acryliques

De la famille de teintes à l’eau, ce sont des émulsions formulées à partir de résines acryliques qui déposent une pellicule colorée en surface. Plus stables que les précédentes, elles relèvent également beaucoup moins la fibre.
Aux tons de bois classiques, leur nuancier ajoute un assortiment tentant de couleurs pastel. Ne vous fiez cependant pas trop à cette fantaisie, tant les résultats sont imprévisibles sur les bois foncés. Sur les bois durs à texture fine préférez diluer les teintes acryliques à 10% dans l’eau.

QUELLE FINITION CHOISIR ?

Toutes les teintes d’une même famille sont miscibles entre elles et peuvent être rehaussées, atténuées et diluées à loisir. Gardez-vous toutefois de superposer à une teinte fût-elle parfaitement sèche, une finition comportant un solvant de même nature : au premier contact, il ferait dégorger ou « saigner » la couleur sur le fini.
Ne négligez jamais la compatibilité des teintes et des produits de finition. En cas de doute, bloquez tout d’abord la teinte avec un fond dur compatible, bien entendu ! Effectuez un essai préalable sur un petit échantillon ou une partie cachée du meuble.

Teintes à l’huile

L’application de vernis ou encaustique solubles dans le white spirit, l’essence de térébenthine ou un diluant cellulosique sera précédée d’une pellicule de fond dur ou d’une fine couche de vernis gomme-laque.

Teinte à l’alcool

A proscrire sous le vernis au tampon, les teintes à l’alcool sont compatibles avec toutes les autres finitions. Seule précaution : nettoyer le bois au chiffon propre après séchage complet de la teinte.

Teintes à l’eau et acryliques

Laissez sécher au moins deux jours avant de recouvrir un teinte à l’eau ou acrylique d’un produit à l’huile. La moindre trace d’humidité suffit à former un voile laiteux de condensation sous le fini. Les teintes à l’eau ne bougent normalement pas sous une finition à l’eau, mais pour plus de sécurité, commencez par un petit essai sur une partie dissimulée.
Si vous oubliez de relever la fibre avant la mise en teinte, poncez très légèrement le bois coloré au papier abrasif fin (n° 220). Dépoussiérez soigneusement à l’aide d’un chiffon huilé avant de passer la finition.

MISE EN TEINTE

Pour apprécier l’aspect que prendra le bois sous une finition incolore, mouillez la surface ou faites un essai sur une partie cachée du meuble. Si la profondeur de teinte ne vous satisfait pas pleinement, avant d’entreprendre la mise en teinte, étudiez plusieurs possibilités sur un échantillon de même essence.

Elément en série

Pour respecter l’unité de ton des divers éléments d’un meuble démonté, teintez-les tous en même séance. Ainsi, pour une série d’étagères, enfoncez sur les chants courts de chacune deux vis longues qui les soutiendront sur des tasseaux latéraux. Alignez toutes les étagères surélevées sur votre établi et teintez-les tour à tour sur la première face. Retournez-les et renouvelez l’opération. Enfin, relevez-les à la verticale et appuyez-les contre un mur jusqu’à séchage complet.

Application

Les teintes à bois peuvent être étendues au pinceau queue-de-morue ou au tampon souple non abrasif. La répartition sera plus homogène avec un applicateur en peau de mouton ou un chiffon doux non pelucheux. Si votre atelier est équipé d’une hotte d’aspiration optez pour la pulvérisation au pistolet. Dans tous les cas, portez des gants étanches en PVC et de vieux vêtements ou un tablier de protection.

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EESAI DE PROFONDEUR DE TEINT

Il est souvent difficile d’imaginer la tonalité que prendra une teinte après séchage et finition.
Pour éviter toute surprise, effectuez quelques essais sur un échantillon de même essence.Poncez-le aussi finement que le meuble, car un bois mal dégrossi absorbe davantage de teinte et fonce plus facilement.
Les teintes à bois éclaircissent au séchage. Appliquer une première couche et laissez sécher; chevauchez une autre passe pour évaluer la différence de teinte. Au-delà de deux applications, le liquide imprègne moins uniformément le bois et dessin des taches sombres. La superposition d’une même teinte non pigmentée n’accentue que très peu la tonalité. Pour la rehausser, couvrez-la d’une autre teinte de même famille.
Lorsque l’échantillon est bien sec, habillez-le, sur la moitié de se longueur, de la finition destinée au meuble pour voir à quel point elle modifie la teinte de base.

BOIS TEINDRES

Très poreux, ils boivent beaucoup plus que les bois durs. Passez de préférence la teinte au chiffon ou à la mèche de coton, car à peine posée sur le bois, la touffe d’un pinceau très chargé forme une petite flaque qui pénètre immédiatement les fibres et forme une tâche sombre. Le bois de printemps absorbe plus vite les teintes que le bois d’été, faisant ainsi ressortir sur le veinage des striures de tonalités différentes. Très décoratif sur certaines essences, ce contraste n’est pas toujours du plus bel effet. S’il vous déplaît, habillez plutôt le bois d’une cire ou d’un vernis teintants.

FINITIONS TEINTANTES

Vous hésitez à teinter définitivement un bois dans la masse ? Optez pour une lasure, une cire ou un vernis teintant. Ces revêtements décoratifs jouent également un rôle protecteur mais sont plus opacifiant qu’une teinte à bois. Une pellicule légère camoufle joliment une finition ancienne défraîchie, mais plusieurs couches masquent le veinage. Les vernis et lasures se passent au pinceau, alors que les cires teintantes s’appliquent au chiffon, comme les encaustiques.

Cires teintantes

Vendues toutes prêtes en différentes nuances, sous forme de pâtes ou de liquides, ces cires sont directement applicables sur le bois nu ou sur une finition existante. Elles n’ont toutefois pas l’éclat des teintes à bois. Les ébénistes y ont surtout recours pour accentuer la profondeur de teinte d’une finition ou rattraper des différences de ton. A l’état brut, les cires teintantes paraissent plus sombres qu’elles ne le sont en réalité. Ainsi, un ton «chêne foncé» confère au pin une belle coloration brun-doré, sans dissimuler le dessin du fil.

Lasures

Conçues pour les boiseries extérieures, les lasures sont des produits microporeux assurant une protection efficace des supports: elles forment un revêtement translucide plus ou moins pénétrant, résistant aux intempéries et qui laisse respirer le bois. Appliquées en une ou plusieurs couches, elles ont une excellente tenue et ne risquent ni des s’écailler ni de craqueler.
Outre les tons de bois classiques, elles existent en divers coloris, vifs ou pastel. La lasure incolore est idéale pour rafraîchir des surfaces teintées sans en altérer la couleur. Appliquée par temps humide, une lasure à l’eau sèche difficilement, préférez-lui une lasure à l’huile.

Vernis teintants

Il s’agit en fait de vernis polyuréthanes ou acryliques additionnés de pigments translucides finement broyés ou de teintes à l’huile. Ils permettent de raviver un vernis terne ou de rehausser un bois peu décoratif. Bien que relativement résistants, il est préférable de les recouvrir d’un vernis, incolore, car une rayure profonde révélerait la finition d’origine. Veillez à les passer en couche régulière en estompant traces de pinceau et traînées.

PREPARATION DES FONDS A LA GOMME-LAQUE

Parmi ses multiples vertus, la gomme-laque constitue un excellent isolant des supports. Un vernis gomme-laque ordinaire remplit toutes les fonctions d’un fond dur, formant une pellicule superficielle imperméable aux résidus de préparation qui risqueraient de dégorger sur la finition. Passé sur les nœuds et le bois de bout des essences résineuses, l’enduit de gomme-laque à prise rapide neutralise les remontées de sève qui régiraient sous un vernis. Sous un produit à catalyseur, employer impérativement un produit à base de gomme-laque décirée.

GOMME-LAQUE CLAIRE DECIREE

Le procédé de décoloration modifie les propriétés de la gomme-laque, qui ne demeure soluble dans l’alcool que deux ou trois jours. Pour pallier cet inconvénient, les fabricants ne la proposent que sous forme de vernis au tampon blanc prêt à l’emploi. Si son aspect laiteux ne vous convient pas, préparez votre propre vernis en faisant dissoudre dans l’alcool, fin des écailles de gomme-laque clair décirée.

LE VERNIS AU TAMPON TRADITIONNEL

Finition par excellence de tous les meubles en bois précieux, massifs ou plaqués, le vernis au tampon ne tolère aucun compromis. Les vernisseurs d’antan mettaient un point d’honneur à « faire monter » inlassablement le vernis jusqu’à ce que leur pièce miroite sous la transparence d’un irréprochable brillant « miroir ». l’avènement des vernis synthétiques nous a si bien habitués à des méthodes d’exécution rapides et simples, que nous n’osons plus aborder la technique ancienne du tampon, subtile alliance de patience, courage et minutie. Ce savoir-faire demeure certes l’apanage du professionnel, mais l’amateur ne risquera rien à essayer ses talents sur un panneau ou un placage ordinaire… avant, peut-être, de se lancer dans une œuvre plus ambitieuse.
Aux XVIIe et XIXe siècles, cette finition suscita un tel engouement qu’elle revêtit pratiquement tous les types de meubles. Sa finesse n’a pourtant d’égale que sa fragilité : tout à fait adaptée à une console Louis XV, un coffret de bois précieux ou une élégante desserte, elle ne résiste pas aux assauts répétés de l’eau, de l’alcool et de la chaleur sur un plateau de table ou un plan de travail.
D’un extrême raffinement sur des essences à texture fine au veinage décoratif, le vernis au tampon a moins d’intérêt sur les meubles rustiques et les bois tendres. Ses surfaces de prédilection sont l’acajou, le palissandre et le noyer ; le chêne, le frêne et le pin y sont beaucoup moins sensibles.

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