La fête notions et représentations

La fête notions et représentations

La fête ne peut échapper à la réalité quotidienne d’un individu. En effet, c’est une notion qui ne lui est pas inconnue et qui fait partie de son existence. Depuis toujours les hommes se divertissent; la fête rythme leur vie et participe de la vie en société. Néanmoins, c’est une notion qui reste assez vaste et riche en définitions. Nous allons délimiter notre champ d’étude aux fêtes publiques. Car il existe différentes manières, différentes formes et différents lieux pour la fête. Une manifestation festive est toujours collective mais elle ne se déroule pas toujours dans un espace public et, de surcroît, ouvert. Il y a des fêtes qui se déroulent dans des lieux fermés, comme par exemple les fêtes de cour. Ces dernières, qui sont originaires d’un héritage médiéval assez riche, vont être complétées de conceptions et d’images du monde antique. Au XVIIème siècle le faste de la cour était exhibé lors de grandes fêtes somptueuses qui étaient organisées à la cour et auxquelles étaient conviés les nobles, les courtisans, les gens de lettres…en somme le monde de l’élite. Sous Louis XIV, les fêtes de Versailles, qu’on appelait des « divertissements », connurent un grand succès. Il y a aussi les fêtes qui se donnent dans des lieux fermés, certes, mais privés (les fêtes mondaines, les salons par exemple). Ces fêtes sont destinées à exalter le savoir et les bonnes manières. Sorte de réunions, rassemblements, ces fêtes se font en comité restreint et accueillent des hôtes accoutumés à la maison. A côté de ces manifestations, il existe d’autres fêtes privées et qui se déroulent dans des lieux fermés, qui sont les fêtes de famille que l’on organise à différentes occasions (naissances, baptêmes, mariages…). Les fêtes que nous envisageons d’étudier sont d’ordre public et se célébrent à l’extérieur. Ce sont des manifestations festives qui se passent dans un espace ouvert, contrairement aux fêtes que l’on a citées précédemment . Les fêtes publiques occupent un espace moins réduit. Elles ont lieu dans une rue, une place, voire dans la ville entière. La ville est un excellent champ d’exploitation pour notre étude car c’est un espace ouvert qui permet la rencontre des différentes classes sociales; c’est là où tout se passe, c’est un grand pôle d’attraction qui peut rassembler un bon nombre de personnes. Ainsi nous projetons, dans notre étude, de nous pencher sur les fêtes populaires et institutionnelles en Provence au XVIIème siècle . Le carnaval et les fêtes dites « carnavalesques » sont les fêtes populaires que nous avons choisi d’étudier; quant aux fêtes institutionnelles, on s’attachera à analyser les fêtes politiques qui servaient à exhiber le roi et que l’on appelle les entrées royales. Elles sont très importantes au XVIIème siècle. Siècle de l’ordre, des apparences et du paraître en société, le XVIIème siècle ne manque pas de nous intéresser en ce qui concerne notre sujet. Il nous semblait nécessaire d’examiner comment, en dehors de la cour qui détenait le monopole des réjouissances, on pouvait se divertir et comment était reçu le roi hors de son domaine. Notre attention se fixera donc sur cet objectif. L’étude des entrées royales et du carnaval nous permettra d’analyser comment se confrontent les différentes catégories sociales, et, de ce fait, d’observer le point de contact qui se crée au sein du peuple lui-même mais également entre le peuple et le roi. Et tout cela dans un espace public et ouvert, qui implique une certaine réglementation des comportements et de l’organisation en ce qui concerne l’entrée royale et une totale liberté pour la carnaval. Ce qui nous intéressera d’avantage c’est de pouvoir établir un rapport entre le carnaval et l’entrée royale qui paraissent, au premier abord, deux fêtes assez différentes mais qui se révéleront posséder des traits similaires afin de saisir la particularité de la fête au XVIIème siècle. Après avoir délimité notre champ d’étude, il nous faut maintenant préciser la notion et la définition même que l’on attribue au mot « fête ». Nous allons dans un premier temps nous intéresser à son usage au XVIIème siècle et voir la définition que les dictionnaires nous en donnent; on remarquera que ce soit dans le dictionnaire de Furetière ou bien dans celui de Richelet qu’on retrouve presque les mêmes acceptions. En effet, le mot se définit d’abord par rapport à la religion. Son emploi semble restreint au domaine de l’Eglise. On peut citer les Que ce soit dans un dictionnaire du XVIIème siècle ou dans un dictionnaire contemporain, on sera d’accord pour dire que la fête est d’abord une solennité à caractère commémoratif qui célèbre un saint ou un événement sacré. Cependant elle revêt également un sens profane, qui est plus courant aujourd’hui, mais qui existait déjà au XVIIème siècle et même bien avant. Car la fête, en tant que divertissement, réjouissance, a toujours fait partie de la vie des hommes. C’est un moment exceptionnel qui nous extirpe d’un quotidien ordinaire et qui célèbre un événement (religieux, social ou politique).

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