LA FERTILITE DEFINITION, IMPORTANCE ET EVALUATION

LA FERTILITE DEFINITION, IMPORTANCE ET EVALUATION

La fertilité peut-être définie chez les femelles comme leur capacité à être fécondée suite à une mise à la reproduction. Pour les mâles, la fertilité directe représente leur capacité à féconder des femelles ; elle ne peut être mesurée qu’au travers des résultats individuels des conjointes (Bodin et al., 1999). Les critères de fertilité demeurent l’une des composantes majeures de la rentabilité des troupeaux laitiers. L’indicateur de fertilité, tout particulièrement la réussite à l’insémination, semble intéressant à optimiser quelque soit le système d’exploitation choisi (Michel et al., 2004). La fertilité est un caractère composite difficile à mesurer et qui implique des processus physiologiques variés. Elle est appréciée par la probabilité de réussite lors d’une mise à la reproduction ou, pour un lot homogène, par le pourcentage de femelles fécondées. Que ce soit en monte naturelle ou en insémination artificielle, les deux sexes doivent participer à la fécondation de telle sorte que l’expression de la fertilité pour un animal dépend aussi fortement de la fertilité de son ou de ses conjoints ou conjointes (Bodin et al., 1999). 

LES FACTEURS DE VARIATION DE LA FERTILITE

L’alimentation

La production des animaux d’élevage et son efficacité dépendent largement des performances de reproduction. Celles-ci ont des interactions étroites positives La fertilité peut-être définie chez les femelles comme leur capacité à être  et négatives avec l’état nutritionnel du sujet. Tous les stades de la reproduction peuvent être affectés par un régime alimentaire inadéquat entraînant un faible poids corporel, ainsi que par des carences, des excès ou des déséquilibres spécifiques d’éléments nutritifs (Smith et al., 1994). Une bonne alimentation peut conduire à une puberté précoce alors qu’une sous-nutrition retarde la puberté (Kamga, 2003). Le cycle oestral est également influencé par l’alimentation car une suralimentation favorise l’engraissement de la bourse ovarienne résultant ainsi en une perturbation de l’ovogenèse. En effet, Vasconcelos et al. (2003) ont montré qu’une suralimentation diminue de façon aiguë les concentrations circulantes de progestérone. Cet engraissement de la bourse ovarienne est également à l’origine des chaleurs silencieuses et des ovulations retardées (Trail et al., 1986) cité par Gatsinzi (1989). Chez les vaches sous-alimentées, la carence énergétique est en rapport direct avec leur état d’hypoglycémie qui déprime l’activité nerveuse et inhibe ainsi la sécrétion des gonadolibérines hypothalamiques (GnRH) entraînant un ralentissement ou arrêt de l’activité ovarienne (Gatsinzi,1989). De même, il a été observé une perturbation de la gamétogenèse et même une kératinisation de l’endomètre chez des femelles sous-alimentées (Kamga, 2003). La fertilité post-partum est également influencée par l’alimentation qui y joue un rôle majeur. La période post-partum est délicate pour l’animal car les nutriments présents sont sollicités par divers processus physiologiques (lactation, involution utérine, entretien, réinitialisation de l’activité ovarienne). Si la femelle est sous-alimentée, ceci se traduit par une infertilité postpartum et un allongement de l’intervalle vêlage-vêlage (Smith et al., 1994). 

L’état sanitaire

Les causes d’infertilité liées au mauvais état de l’appareil génital sont nombreuses. Elles peuvent être d’origine ovarienne ; Yenikoye (1994) note que des anomalies de la fonction ovarienne telles que les corps jaunes persistants limitent la fertilité de la brebis en milieu sahélien. Chez la vache laitière, les kystes ovariens et les infections du tractus génital sont parmi les pathologies post-partum ayant des effets négatifs sur la fertilité (Hanzen, 1996). Certaines maladies infectieuses comme la brucellose sont responsables d’un taux d’infertilité élevé (Blood, 1983) cité par Kondela (1994). En zone intertropicale où le climat est favorable au développement et à l’entretien des parasites, l’incidence des entités pathologiques sur la reproduction est dominée par les parasitoses (Kamga,2003). Les maladies métaboliques chez les vaches laitières hautes productrices qui sont une conséquence de l’intensification de la production affectent la reproduction des vaches. En effet, Djalal (2004) a montré que la cétose entraîne une baisse de fertilité chez la Jersiaise à la ferme Wayembam.

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L’inséminateur et le protocole de synchronisation des chaleurs

Le taux de fertilité varie en fonction de la technicité de l’inséminateur et de la régularité de son activité (Anzar et al., 2003). Ainsi, les faibles taux de fertilité obtenus dans les campagnes du PAPEL sont imputables à la faible maîtrise de la technique par les jeunes inséminateurs nouvellement formés (Laminou, 1999 ; Gueye , 2003) Smith et al. (1971) ont montré que le protocole de synchronisation des chaleurs a une influence sur la fertilité. Après avoir utilisé trois protocoles de synchronisation ; les venues de chaleur étaient variables d’un protocole à un autre, de même que les taux de fertilité obtenus à partir de ces trois protocoles. Mbaye et Ndiaye (1993) ont obtenu un taux de fertilité réelle de 57,1% avec des vaches Gobra traitées aux spirales et de 33,33% pour celles traitées aux implants après insémination artificielle.

La détection des chaleurs et le moment de l’I.A

La détection des chaleurs apparaît comme un problème essentiel de la reproduction dans la pratique de l’insémination artificielle. En effet, les éleveurs utilisant l’I.A chez la vache laitière ont des taux de fertilité bas, ceci étant largement dû à la mauvaise détection des chaleurs (Nkya et al., 1999) cité par Lyimo et al. (2004). Horak (1960) cité par Rollinson (1971) a montré dans les conditions de ranching en Uganda que le taux de fertilité était de 20% lorsque la détection des chaleurs était confiée au bouvier ; alors qu’il est de 84,7% lorsque la détection des chaleurs est confiée à un technicien bien entraîné et expérimenté à cet effet. Le moment idéal pour l’I.A est largement tributaire d’une bonne détection des chaleurs ; ce moment conditionne une meilleure fertilité. L’objectif est d’avoir un maximum de spermatozoïdes vivants et féconds juste à l’ovulation. Grimard et al. (2004) rapportent qu’il est possible d’inséminer des génisses à l’aveugle lorsqu’on utilise des traitements à base de progestagènes (intervet, protocole crestarR , ceva, protocole PRIDR ) après le retrait des dispositifs relaxant le principe actif. Selon Ndiaye (1992), le moment optimum de l’I.A se situe dans la seconde moitié de l’œstrus, mieux, vers la fin des chaleurs. Ouedrago et al, (1996) observent des variations du moment d’I.A en fonction des races.

Le stress thermique et la saison

Les températures élevées affectent négativement la qualité de la semence avec une diminution du pourcentage de spermatozoïdes mobiles et de leur motilité, ainsi qu’un accroissement des formes anormales (Rollinson, 1971). Chez la femelle, les hautes températures entraînent une inhibition de l’activité ovarienne avec absence de maturation folliculaire et ovulation totale. Chez la femelle, il est généralement décrit une réduction de la durée et de l’intensité des chaleurs (Moudi, 2004). Le taux de fertilité varie en fonction des saisons, en effet la notion de saison s’étend au disponible fourrager, au stress thermique qui sont responsables de la variation du taux de fertilité. Les comportements des animaux face aux effets de la variation des saisons présentent des différences en fonction du type génétique. Chicoteau et al. (1990) ont montré que la repartion nycthémérale des comportements d’œstrus varie selon les saisons chez les vaches Baoulé au Burkina Faso.

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