LA DYNAMIQUE ET SES IMPACTS

LA DYNAMIQUE ET SES IMPACTS

 Étude diachronique

 La lecture de cette carte révèle une forte régression de la végétation, et de la mangrove. Elle révèle aussi une extension des vasières dénudées, un élargissement des cours d’eaux et une perte importante des superficies de sable. Cette lecture montre également une situation alarmante due au fait que les normales pluviométriques accusent un recul significatif passant de 1522 mm en 1969 à 114,9 en 200. Ce recul de la pluviométrie est l’un des principaux facteurs de dégradation des unités morphologiques des iles Karones et Bliss mais aussi l’appauvrissement de la biodiversité dans ces îles. Cette baisse de la pluviosité s’est aggravée par le fait que les années avec une haute pluviométrie (plus de 2000 mm) étaient assez fréquentes avant les années 1970-80 dites années de sècheresse et non existantes après ces années. Parallèlement la fréquence des années avec moins de 1200 mm de pluies a augmenté. Toutes ces circonstances combinées avec la péjoration climatique drastique qui sévie dans le monde, donnent moins de possibilité à la nature de se recouvrir après une période de sécheresse extrême. La mangrove s’est fortement dégradée avec une perte significative de sa surface. En effet, estimée à plus de 300 km² avant 70 elle se retrouve avec 208.395 km² en 1986. Il en est de même pour les autres formations végétales. La lecture de la carte montre également une activité d’érosion qui s’illustre par l’énorme perte de sable (plage) dont les chiffres sont en chute libre. Avant les années 1970 la superficie de sable estimée dépassait de loin celle estimée en 1986 et qui s’élève à 432,464 km². Cependant la situation inverse est observée en ce qui concerne les cours d’eau. Contrairement à la végétation, la mangrove et le sable, les cours ne cessent de s’agrandir. Ce qui révèle l’avancée de la mer à l’intérieur des terres dans la zone. Tous ces paramètres mettent en évidence l’acuité du phénomène d’érosion qui sous 80 l’influence des facteurs naturels et anthropiques affecte les unités morphologique des îles Karones et Bliss.

La situation en 1990 à 2005

L’étude de cette carte diachronique de 2001 met en évidence une situation positive qui tend vers un recouvrement des écosystèmes (hormis les cours d’eau) à leur état d’avant sécheresse. Ainsi on note un retour de la végétation par régénération. De 84,2112 km² en 1986, elle passe à 133, 975 km² en 2001 soit un taux de régénération de 15 à 16%. Cette situation s’explique par le fait que de 1990 à 2001, excepté l’année 1992 qui a enregistré 968.8 mm, la pluviométrie était en hausse avec une moyenne de 1364,5 mm. Et parfois des années excédentaires sont enregistrées comme ce fut le cas de l’année 1999 qui a connu une pluviométrie de 1946,1 mm. Ce retour à la normale de la pluviométrie a fait ralentir le rythme de dégradation des écosystèmes constaté auparavant dans les îles Karones et Bliss comme dans le reste de la Casamance. Aussi la mangrove qui était estimée 208 395 km² en 1986, a vu sa surface de développement s’accroitre et passé à 284 606 km² en 2001. Ce phénomène trouve son explication dans le fait que le retour de la pluviométrie à pondéré le processus de salinisation déclenché par la sécheresse des années 70-80 et qui a fait périr des surface non négligeable de mangrove au profit des vasières et tannes nus. La pluviométrie de ces années a aussi compensé la forte évaporation qui en 1986 était à 1936 mm. Cependant l’érosion reste très vivace avec des pertes de sable énorme et une extension en continue de réseau hydrographique. Ainsi de 432, 464 km² en 1986, la superficie de sable baisse et passe à 277, 943 km² en 2001 soit une perte de 64,2 % de sa surface de 1986. Cela est due à la dynamique marine très présente dans la zone mais aussi et surtout à l’extraction de sable abusive (notamment le zircon extrait dans la zone par un privé à des fins industriels) noté dans notre milieu d’étude. Ce qui rend encore plus vulnérable le littoral et accélère l’avancée de la mer. Les cours d’eau avec la fragilisation des écosystèmes, érodent facilement, et s’agrandissent d’avantage au cours des années aux dépends des vasières dénudées. De 1364,82 km² en 1986 l’étendue de la surface de l’eau passe à 1401,54 en 2001. Cette évolution contradictoire du couvert végétal et de l’eau et du sable, établit une dynamique des unités morphologique des îles Karones et Bliss à deux niveaux. Un niveau d’accroissement du monde vivant (le couvert végétal) et un niveau de régression du sable (plage et tannes). Sur la carte ci-dessus la surface occupée par les tannes est quasiment envahie par les eaux. 82 II. La situation de 2005 à nos jours. Carte 8 : situation en 2014 Tableau 5 : Superficies et périmètres occupés par les unités morphologiques en 2001. Nom Superficie en km² Perimetre Végétation 63,54068 712,0723 Sable 278,1652 1290,001 Eau 1579,083 2153,038 Mangrove 169,8019 1197,934 Cette montre un état des lieux différent de celui de la carte précédente. Sur cette carte la mangrove est fortement dégradée. De 277, 943 km² en 2001, elle passe à 169,802 km² en 2014. Cette nouvelle estimation qui est en dessous de toutes les estimations noté dans ce travail révèle une situation alarmante de l’état de cette unité morphologique de notre zone. Cela peut s’expliquer de deux manières. D’abord l’action anthropique qui conduit à une coupe 83 abusive des palétuviers par les récolteurs d’huitre et aussi par l’exploitation du bois de mangrove pour les besoins de la construction et comme bois de chauffe. Ensuite le déficit pluviométrie a provoqué une salinisation des eaux de surface et de l’aquifère. Cette situation associée à la forte évaporation et à l’acidification des sols engendre la régression de la végétation naturelle de mangrove. L’acidification s’explique par le fait que les racines de mangrove (surtout le rhizophora) favorisent l’accumulation de sulfure dans les sols et engendre après une exondation prolongée, une acidification forte (pH 7 à 3) et irréversible qui conduit à la disparition progressive de la mangrove au profit des sols, vasières dénudées et tanne. Cette dégradation de la mangrove est estimée à 0,8% et se répercute négativement sur les diverses écosystème. La progression de l’eau quant à elle ne cesse de s’accroitre. En effet l’eau gagne plus de surface. De 1986 à 2014 sa progression est continue et soutenue. Mais en 2014 on note sur la carte diachronique une accrétion du sable. On voit nettement que la surface du sable a augmenté.

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