LA DYNAMIQUE DE LA POPULATION DE RUFISQUE
Pour mieux comprendre les problèmes d’une société, il nous a semblé judicieux d’analyser sa population. Raison pour laquelle, dans cette partie de notre recherche, nous allons étudier la composition, la structure et la répartition spatiale de la population de Rufisque, ville centenaire, ainsi que leurs activités socio-économiques. L’agence nationale de la statistique et de la démographie nous a fourni les données brutes, nous les avons dressées en tableaux et converti en diagramme pour mieux en faciliter la compréhension. Ainsi donc, ce chapitre traite, exclusivement, des données démographiques.
La structure de la population
La population du Département de Rufisque est estimée à environ 312.222 habitants (projection 2008 de la direction de la prévision et de la statistique). Actuellement, elle est estimée à 411.935 habitants. Elle représente 2,6% de la population nationale, et 12,6% de la population régionale. Rufisque représente le deuxième département le moins peuplé et le moins dense de la Région de Dakar, malgré sa plus grande superficie. Nous avons dans la Région de Dakar : ❖ Le Département de Dakar : 39,9% de la population régionale, et une densité avoisinant 12 612 habitants / km2. ❖ Le Département de Pikine : 35,5% de la population régionale, et 10 166 habitants / kin2 de densité. ❖ Le Département de Rufisque : 12,6% de la population régionale, avec une densité de 840 habitants / km2. ❖ Et enfin le Département de Guédiawaye : 12% de la population régionale et une densité exceptionnelle de 23 072 habitants / km2 (A.N.S.D). La population de Rufisque est généralement composée de 50,6% de personnes de sexe masculin contre 49,4 du genre féminin. Mais cette composition est inégalement répartie. La Stratégies d’adaptation au changement climatique sur le littoral de la Commune de Rufisque Est (Keury Kao — Bata) structure par âge montre que, dans son ensemble, la population de Rufisque est jeune. En effet, plus de 57% de la population à moins de 25 ans, d’après les résultats du recensement de 2002. Cela est visible sur la figure ci-après. La structure de la population de la Commune de Rufisque. Figure 1 La jeunesse de la population serait sûrement à l’origine de beaucoup de mesures prises par les pouvoirs publics, depuis bien longtemps, aidés en cela par des partenaires au développement (jumelages avec la Ville de Nantes, Hénin-Beaumont France…) dans le but d’accroître les infrastructures scolaires, culturels, de même qu’encourager la création d’emplois, entre autres. Les résultats seraient l’augmentation du potentiel d’accueil des secteurs de l’éducation, de la formation, dans le but de faciliter l’insertion des jeunes dans la population active, mais aussi de dissuader les potentiels candidats à l’émigration clandestine. On note une très grande diversité ethnique avec une prédominance des wolofs estimés à 60% de la population. Mis à part eux, il est noté lé présence de certaines communautés (peulh, sérère, mandingue, soninké, diola, mankagne, mandjake, balante etc.), (ANSD). Certains quartiers connaissent une forte concentration et sont occupés généralement, en majorité, par une seule ethnie. Il faut aussi noter une assez forte colonie d’étrangers (libanais, guinéens, mauritaniens etc.). Il faut signaler que. dans l’ensemble, le brassage entre les ethnies, le cousinage à plaisanterie rend la cohabitation plus facile, sociable, et solidaire Stratégies d’adaptation au changement climatique sur le littoral de la Commune de Rufisque Est (Keury Kao — Bata)
La répartition spatiale de la population
Le Département de Rufisque compte quatre Communes (Rufisque, Bargny, Diamniadio, et Sébikhotane) et 2 Communautés Rurales (Sangalkam et Yenne) sur une superficie totale de 371,8 km2. Parmi celles-ci, la Commune de Rufisque totalise le plus d’habitants (53,5 %), suivi par celle des Communautés Rurales Sangalkam – Yenne (22,1 %), ensuite arrive la Commune de Bargny (13,3 %), celle de Sébikhotane (6,6 %), et enfin celle de Diamniadio avec 4,5 %. Les deux dernières sont de loin les moins peuplées du département. La Commune de Rufisque malgré son étroite superficie, est plus peuplée que les cinq autres communes et Communautés rurales réunies. La supériorité de la population de la Commune de Rufisque s’explique par le fait qu’elle est la capitale départementale, et de ce fait, concentre l’essentiel des structures administratives et des infrastructures (quai de pêche, hôtel de ville départemental, marché central…). Toutefois, les Communes de Diamniadio, Sébikhotane, et les deux Communautés Rurales constituent des réserves foncières, là ou celles de Rufisque – Bargny épuisent les réserves foncières. La légère supériorité du nombre des hommes sur les femmes du département, peut être expliquée par le fait que Rufisque est la première terre d’accueil des migrants (généralement de sexe masculin) de l’intérieur du pays et des pays limitrophes. Elle est aussi une ville relais vers Dakar. Les quartiers de Keury Kao, Mérina, et Thiawlène (Boute et Digue) concentrent 17,8% de la population Est. Les 13 autres quartiers se partagent les 82,2% restants (fig. 5). Ces quartiers totalisent 553 concessions et 985 ménages (tableau 3).
L’évolution de la population
En 1998, la population s’élevait à 137 149 habitants avec un taux d’accroissement de 3,32%. Elle est inégalement répartie dans l’espace. Les plus fortes concentrations humaines se retrouvent dans le noyau central (Keury Souf, Keury Kao), autour des quartiers centraux (Dangou) et dans certains quartiers non structurés qui concentrent la pauvreté et la population de provenance rurale (Gouye Mouride par exemple). La densité de la population de Rufisque n’est pas très élevée (840 hbts / km2 en 2008). Elle est variable selon les arrondissements, mais aussi selon les quartiers. La Commune de Rufisque compte 92 quartiers (ANSD). Ainsi l’essentiel des données est résumé dans les annexes. Le tableau ci-après traite de la densité, par Commune d’arrondissement, de la Commune de Rufisque.