Dermatite de contact allergique aux cosmétiques ANNEE 2016 N° chez les malades atopiques
La dermatite de contact allergique ou encore eczéma de contact est une réaction allergique de type eczéma secondaire à l’application sur la peau d’une substance exogène. Elle réunit avec la dermatite irritative le concept de dermite de contact .La dermatite atopique (DA) par contre, encore appelée eczéma atopique est une dermatose de type eczéma qui survient dans un contexte d’atopie. L’eczéma est une dermatose inflammatoire prurigineuse chronique évoluant par poussées et remissions en quatre phases (érythème, vésicules, suintement et desquamation) plus ou moins systématisées. L’atopie est un trait héréditaire polygénique très polyvalent regroupant des manifestations cutanées, respiratoires à type de rhinite et d’asthme et oculaire à type de conjonctivite allergique..
Si ces deux affections sont de principe différent, elles sont le plus souvent associées. L’altération de la barrière cutanée, primum movens de la DA favorise le passage transcutanée de nombreuses substances exogènes à l’origine de dermatite de contact allergique comme irritative [1]. Les dermites de contact sont secondaires à un produit cosmétique dans 1/3 des cas [2, 3, 4, 5]. Ce produit cosmétique se définit comme « une substance ou préparation, autre que les médicaments, destinée à être mise en contact avec les diverses parties superficielles du corps humain ou avec les dents et muqueuses en vue de les nettoyer, de les protéger ou de les maintenir en bon état, d’en modifier l’aspect, de les parfumer ou d’en corriger l’odeur » [6]. Les sujets atopiques, plus que la population générale en consomment beaucoup du fait de l’hydratation cutanée nécessité par la xérose Très peu de travaux en dermatologie ont été centrés sur l’induction de dermatite de contact par les cosmétiques chez les sujets atopiques alors que la sensibilisation à ces produits pousse la majorité des patients victimes à ne plus en utiliser.
Les explorations allergologiques
Les explorations allergologiques étaient effectuées à distance de l’épisode aigu, sur une peau saine, une semaine après arrêt des antihistaminiques et des corticoïdes. Elles avaient pour objectif de confirmer la nature atopique de l’eczéma et la nature de l’allergène cosmétique impliqué. Il s’agissait de pricks tests respiratoires et de patch-tests
Les pricks tests respiratoires
Ils ont été faits pour confirmer l’atopie et pour réaliser des mesures d’éviction. – La technique du prick test Le principe était de reproduire une réaction urticarienne sur la peau après pénétration d’allergène par des piqures. Ces dernières étaient faites par des stallerpoint des laboratoires stallergene et les allergènes étaient fournis en extraits commerciaux par le même laboratoire. Ces extraits étaient : Blomia, Dermatophagoides pteronyssinus, Dermatophagoide farinaé, Alternaria alternata, Poils de chien, Poils de chat, Latex, Histamine (témoin positif), sérum salé (témoin négatif) Des gouttes de ces extraits d’allergènes étaient déposées sur la face antérieure de l’avant-bras à 4cm du pli du coude et du poignet, avec un intervalle de 2cm entre elles pour éviter que les éventuelles réactions ne se superposent. On fait une piqure au centre des gouttes d’allergènes avec les Stallerpoint. La lecture des tests était effectuée à 20 minutes après l’introduction de l’allergène. – L’interprétation du prick test Le prick-test était considéré comme positif si le diamètre de la papule obtenue était supérieur à 3mm ou lorsque le diamètre de la papule était supérieur ou égal à la moitié du témoin positif. En cas de positivité du témoin négatif, la lecture du test est considérée comme ininterprétable car témoin d’un dermographisme.
Les patch-tests
Ils ont été faits pour confirmer l’eczéma de contact aux cosmétiques et la nature de l’allergène aux cosmétiques, en utilisant la batterie standard européenne et les produits personnels apportés par le malade Nous avons obéi aux recommandations de l’ESCD (European Society of Contact Dermatitis) en 2015, les tests épicutanés ou patch tests ont été réalisés en peau saine non traitée depuis au moins une semaine, au niveau du dos, ou à la face externe des bras, à distance d’une poussée d’eczéma. Les traitements corticoïdes systémiques ont été contre-indiqués. La Batterie standard Européenne a été composée de 30 produits (annexe 3) établies par L’International contact dermatitis research group (ICDRG) avec 14 produits cosmétiques identifiés : il s’agissait de Fragrance mix I, PPDA, Formaldéhyde, Colophane , Baume de pérou, Lanoline, Paraben mix, Fragrance mix II, Quaternum 15, Cloromethyl isothiasolinone/ methylisothiazolinone, Sesquiterpènes lactone mix , Dibromidicyanobutane, Lyral, Méthylisothiazolinone . Les fractions parfumés étaient constitués du FMI, du FMII, du Lyral , du Baume de Pérou et du colophane Les conservateurs étaient formés par le Paraben, CMI/MI, le MI, le formaldéhyde et le Quaternum15 et le dibromodicyanobutane.
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