La dégradation des ressources naturelles dans la Basse Vallée du Ferlo

La dégradation des ressources naturelles dans la Basse Vallée du Ferlo

Les forages 

Ils captent les nappes aquifères et assurent la fourniture en eau potable aux populations. Ces trois ouvrages implantés dans la CR sont : les forages de Mbeuleukhé, de Ngouille Diéry et de Yang-Yang.

Le forage de Mbeuleukhé

 Il a été réalisé en 2000 grâce à l’aide financière non remboursable offerte par le gouvernement de la république du Japon comme symbole d’amitié et de la coopération entre le Sénégal et le Japon. Il substitue l’ancienne installation réalisée depuis 1983, qui était agonisante. L’ouvrage est constitué d’un moteur électrique et d’un groupe électrogène, d’un réservoir de 100 m³, d’un réseau d’abreuvoir en eau potable. Sur une profondeur de 18 m, le forage capte la nappe du CT et remplit le réservoir avec un débit d’exportation de 25 m³/h. En plus de Mbeuleukhé, il assure, également, depuis 2003, l’alimentation du village de Kalossy (3 Km au Sud-est) grâce à la réalisation d’une adduction d’eau par le Programme d’Aménagement et de Développement Villageois (PADV). 

 Le forage de Ngouille Diéry 

C’est un forage de près de 50 m de profondeur captant la nappe du CT. Son fonctionnement est assuré par un groupe électrogène avec une durée d’exportation de 4 h 30 mm pour un réservoir de 100 m³. Il a été réalisé en 2004 par le gouvernement du Sénégal. En plus de Ngouille Diéry, il assure l’alimentation des villages de Ndiané (3km au Sud), de Nguer Wendou Diaby (3-4 km au Nord), de Dakhar Mboudou (1-2 km au SW) et de Ngouille Diéry Peulh (2 km au Sud). 

Le forage de Yang

 Yang Financé par le PADV et la FIDA, il a fini d’être réalisé en 2008. Il s’agit d’une réalisation d’un château d’eau de 150 m³ de Yang Yang et d’un réseau d’abreuvoir en eau potable de 10 000 mètres. Il a un débit d’exportation de 18 m³ et capte le CT avec une profondeur de 36 m. Il desservit, en plus de Yang Yang, les villages de Thissé (2 km à l’Ouest), de Diabo Sapo1 (6-7 km SW), de Ongo1 et 2 (3 km NE) et de Yeugue Thieungue (4 km au Nord).Cet 85 ouvrage, comme celui de Mbeuleukhé, vient relayer l’ancienne installation qui était entrée en agonie. A l’image des forages, les puits constituent, également, un mode d’approvisionnement en eau des populations de la CR de Mbeuleukhé

Les puits 

Ils constituent le mode d’exploitation le plus traditionnel des eaux souterraines dans la CR de Mbeuleukhé. Cependant, leur nombre s’est, fortement, réduit au fil des années et seuls trois puits fonctionnels sont rencontrés dans la CR. Ils s’agissent du puits de Mewel et ceux de kalossy et de Yang-Yang. Le puits de Mewel assure âprement l’alimentation des villages (Mewel Wolof, Mewel Peulh et Dongantou) depuis près de 100 ans, tandis que ceux de Kalossy et de Yang-Yang font l’objet d’un usage intense en cas de panne de forage (phénomène récurrent). Ce qui explique que la fréquentation des puits, bien qu’ayant nettement baissé dans la CR au profit des forages a considérablement affecté les aquifères. Dans la CR de Mbeuleukhé, la nappe du CT, dépendante d’une pluviométrie aléatoire pour sa recharge, subit une forte exploitation humaine à travers les forages et les puits. 

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L’exploitation de la vallée et des mares

 Les eaux d’inondation des mares et celles de la vallée, durant l’hivernage, font l’œuvre du bétail, plus particulière des troupeaux Peulh. Ces eaux sont également utilisées par les Peulhs pour les travaux ménagers (cuisson et linge), la boisson des hommes et l’abreuvement du cheptel resté au campement. Ces actions contribuent, ainsi, à l’assèchement précoce des eaux d’inondation. Cependant, la réduction de la fréquentation des mares (ou de la vallée) par le cheptel, liée à l’implantation des forages, peut, d’après des témoignages recueillis, contribuer à la régression de l’étendue et du nombre de mares. En effet, selon eux, leur fréquentation par le cheptel est un élément important dans la dynamique de leur évolution. 86 Durant la période où elles sont en eau, l’augmentation des effectifs animaux contribue à leur agrandissement par les effets du piétinement. Par contre, la diminution des effectifs va favoriser un ensablement qui sera d’autant plus rapide que la mare est proche d’un milieu à sol sablonneux. A l’égard de la dégradation des ressources naturelles en eau, l’appauvrissement des sols de la CR de Mbeuleukhé revient, entre autres, aux activités humaines. 

Les facteurs anthropiques de la dégradation des sols 

Le sol est une ressource vitale dans la CR de Mbeuleukhé. En effet, les populations en font plusieurs usages dont les plus importants sont l’agriculture et l’élevage. Cependant, leurs méthodes de mise en œuvre ont engendré un déclanchement ou une amplification de la dégradation de cette ressource fragile.

Les pratiques culturales 

Malgré la faible densité de la population (19 habitants /km² en 2002 ; RGPH, 2002), une forte pression est exercée sur les sols par la pratique d’une agriculture de subsistance. Elle est la deuxième activité socio-économique de la CR. Ainsi, les sols « Dior » à 54,1 % et « Bardial » à 45, 9% sont exploités durant chaque hivernage. Cependant, le système de mise en valeur qui intègre l’utilisation d’outils occidentaux (semoir et houe), les pratiques monoculturales et l’extension des terrains de culture sont autant d’éléments qui contribuent à l’appauvrissement des sols.

 Le système 

Le système de mise en valeur est basé sur l’utilisation des machines « occidentales » (semoirs et houes). Mais, celle-ci nécessite, au préalable, un défrichement effectif du champ. Ainsi, la couverture ligneuse est complètement enlevée pour permettre une semence effective. Puis, le sarclage, qui facilite pour eux la croissance des cultures, arrache complètement les herbes qui devraient en se décomposant servir d’humus.

Table des matières

Liste des sigles et abréviations
Introduction générale
Bilan et synthèse des travaux antérieurs
Problématique
Méthodologie
Première partie : Présentation du milieu
Chapitre I : Le cadre physique
Chapitre II : Le cadre humain
Chapitre III : Les activités socio-économiques
Deuxième partie : Analyse de la dégradation
Chapitre I : Les facteurs
Chapitre II : Les manifestations
Troisième partie : Problématique de la lutte contre la dégradation101
Chapitre I : Les stratégies de lutte
Chapitre II : Les limites des stratégies
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes

 

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