LA DECANTATION
Lors de la campagne de prélèvement, nous avons remarqué que les quatre (04) usines de traitement qui nous ont donné l‟autorisation d‟analyser leurs eaux de rejet disposent toutes des vases de décantation. Cependant, les résultats de mesures obtenus ont témoigné que ces vases ne sont pas toujours efficaces à 100%. Il y a nécessité d‟aménager un bassin d‟épuration comme ce fut le cas pour l‟une des quatre usines qui faisait d‟abord passer ses eaux usées dans une mare à roseaux avant de les déverser dans le fleuve. Effectivement, les analyses ont montré que très peu d‟éléments polluants parviennent au fleuve. Par contre, pour les trois autres usines, après le vase de décantation les eaux sont directement déversées dans une rivière pour l‟une, dans les rizières environnantes pour l‟autre et dans un lac d‟utilité publique pour la dernière. La rivière est polluée par le chrome total et le plomb, les rizières sont contaminées par le soufre et le cuivre et le lac renferme beaucoup de plomb et ce généralement à un taux largement supérieur à la limite recommandée par l‟OMS.
Toutes les analyses ont été rendues possibles grâce aux variantes de la méthode par fluorescence X qui présente entre autres l‟avantage d‟être simple, rapide et précise. C‟est un atout majeur en effet car elle nous a permis de multiplier le nombre d‟échantillons à analyser pour pouvoir étudier l‟évolution de la pollution dans le temps et dans l‟espace. Il importe de remarquer qu‟à une usine sujette aux études a été soumise à 5 prélèvements espacés d‟une semaine pendant la durée de l‟étude. De plus, nous ne nous contentions pas seulement des eaux d‟évacuation mais aussi celles du milieu récepteur. L‟étude envisagée visait alors à déterminer le taux de particules solides transportées par l‟air ambiant : identifier et quantifier les éléments constitutifs de ces particules et par la suite définir leur destination finale. Pour ce faire, quatre sites de prélèvement que nous jugions pollués ont été choisis à savoir les tunnels d‟Ambohidahy et d‟Ambanidia, le carrefour d‟Antsahabe et le bord de la rue qui mène vers le tunnel d‟Ambanidia (côté OMNIS Ambohijatovo). Le prélèvement journalier a débuté le 10 juin 1996 et a duré un mois. Contrairement aux intoxications par voie orale (aliments et boissons) où l‟élimination se fait surtout par voie urinaire et fécale, les intoxications par les métaux par voie respiratoire sont toujours plus dangereuses du fait qu‟ils peuvent se déposer dans les organes cibles qui sont le poumon et le système nerveux central. Même à doses faibles, ces métaux sont susceptibles, à l‟image du tunnel lui-même de former une couche noire le long des voies respiratoires.
La recherche post doctorale
Dans le domaine de l‟enseignement et de l‟encadrement A l‟issue de la thèse, nous avons été admise à la Faculté des Sciences de l‟Universitéd‟Antananarivo en tant qu‟enseignant vacataire habilitée à enseigner et encadrer/ co-encadrer les étudiants en DEA, option Physique Nucléaire et Physique Appliquée. Depuis 1997, nous avons encadré 24 étudiants (cf. détails dans le tableau 5) pour un stage de DEA, de Masters sur des sujets directement liés à nos actions de recherche. Durant cette période post-doctorale, nous avons travaillé sur des sujets qui seront présentés brièvement dans le chapitre 2 et repris plus en détail dans le document de l‟Ensemble des Travaux. Ces sujets de recherche ont permis tout à la fois de poursuivre nos travaux dans le champ de notre thèse de doctorat (la pollution de l‟environnement physique), de nous investir dans de nouveaux champs connexes, notamment une contribution à l‟étude d‟impacts sur la santé publique. Cela nous a permis d’acquérir une vision plus globale et plus intégrée des questions scientifiques et techniques relatives à la pollution environnementale.
A l‟INSTN, les actions de recherche ont été conduites principalement dans le cadre des projets dont nous avons été chargés, notamment pour leur conception, leur gestion, et leur mise en œuvre. Nous sommes toujours directement responsable de l‟ensemble de projets confiés au département de Fluorescence X et Environnement de l‟INSTN. La liste des projets principaux du département est indiquée dans le tableau 6. Avant de poursuivre, la lecture du tableau 6 appelle quelques commentaires. D‟une part, on peut noter, depuis la fin de la thèse en 1996, la continuité de certains thèmes de notre recherche sur plusieurs années. D‟autre part, il nous a paru pertinent de travailler sur le thème «Management de Qualité» après la thèse en vue de l‟amélioration de la qualité des services offerts. Il a été inscrit dans notre programme à partir de l‟année 1997 mais la mise en place n‟a été effective qu‟à partir de 2003 pour des raisons liées aux diverses priorités scientifiques et budgétaires.
A l‟issue de notre thèse, notre supérieur hiérarchique nous a confié la tâche de responsable de l’animation scientifique du laboratoire d’analyses XRFE. Il s‟agissait tout d’abord de contribuer à la performance du laboratoire : recrutement, formation spécialisée du staff, modernisation des méthodes et outils, acquisition d’instrumentation. Ainsi, une large part de notre activité visait, d’une part, à orienter l’organisation interne au laboratoire pour améliorer les pratiques et les compétences et, d’autre part, à développer des collaborations (en interne et en externe) et à participer au montage et au pilotage de projets de recherche (multipartenaires) type national ou international.