La Création du Groupe SAIDAL (non affilée à une SGP)
Des Expériences de Groupes Industriels
Il est de coutume chez les spécialistes économiques, chaque fois que le secteur public est l‘objet de réformes et de reconfigurations de son système de gestion et de fonctionnement ainsi que de son schéma organisationnel, de chercher des similitudes ou des modèles de références à travers les expériences d‘autres pays dans ce même domaine. La même tentative a été faite lors de l‘apparition des holdings publics en 19952 . La presse nationale, par le biais de quelques articles de spécialiste dans le domaine des entreprises publiques ont d‘une part insinué que la constitution des groupes industriels en Algérie, cherche à lancer le secteur public marchand sur la voix du modèle de développement issu de l‘expérience coréenne des Chaebols3 dans les années 90. D‘autre part on a décelé par la volonté étatique dans la recherche d‘une politique industrielle performante bâtie autour de groupes publics, une forme de similitude avec la vague de nationalisations qui a touché la France dans les années 80 et qui a abouti à la constitution de la majorité des groupes industriels qu‘on connait actuellement. Qu‘en-t-il réellement de ces modèles de relance des économies de ces 2pays à des époques fort différentes par rapport au cas de figure de notre objet d‘étude qu‘on relaie depuis déjà 4chapitres et qui concerne une époque encore plus différente ? Nous allons examiner cela succinctement. Le modèle coréen Le développement de l‘économie coréenne s‘est appuyé sur de grands groupes industriels (chaebols) soutenus par la politique de croissance gouvernementale. La plupart des analyses économiques ont montré que l‘organisation de type coréen a favorisé la croissance économique de la Corée (Amsden, 1997). Cependant, après la crise financière de 1997, les déficiences de la gouvernance d‘entreprise et la diversification excessive des activités des chaebols sont jugées responsables de la crise, et les chaebols font l‘objet de réformes. Les groupes industriels (business groups) sont considérés comme une collection de firmes, qui constituent des entités indépendantes au niveau juridique et comptable. Toutefois, dans un groupe, les firmes sont liées entre elles par différents moyens formels et informels et elles sont gérées sous la coordination d‘un entrepreneur unique, ce qui exclut de cette catégorie les firmes simplement liées par des alliances stratégiques à court terme, de même que les entreprises à structure parfaitement intégrée (Granovetter, 1998). Ces groupes sont souvent présents dans les pays en développement (Guillén, 2000). Le chaebol est un groupe industriel coréen, dont l‘actionnariat est dominé par le chef d‘un groupe (chairman) et sa famille (plus précisément, la famille du fondateur), et dont les activités sont très diversifiées. La famille des chaebols bien que possédant directement un faible pourcentage de capital, contrôle les entreprises du groupe par le biais d‘une structure pyramidale, d‘actions avec des droits de vote différenciés et de participations intra-groupe. Elle gère chaque entreprise du groupe comme une division d‘une firme multidivisionnelle (M-form) (Williamson, 1985). Les activités des chaebols se développent souvent dans des secteurs qui n‘ont aucun lien avec l‘activité d‘origine1 . La diversification des activités du groupe peut être expliquée par la recherche d‘économie de coûts de transaction, d‘économies d‘échelle et d‘économies d‘envergure dans une certaine mesure. En particulier, l‘entreprise peut chercher à économiser les coûts de transaction au moyen de l‘intégration verticale. Toutefois, dans la mesure où les chaebols se diversifient verticalement et horizontalement dans des activités variées, et de plus dans des secteurs sans lien les uns avec les autres, nous avons besoin d‘une explication qui aille au-delà de l‘explication classique en termes d‘économie des coûts de transaction, d‘économies d‘échelle et d‘économies d‘envergure (Guillén, 2000).
Le modèle français
On parle de néo colbertisme ou dirigisme pour qualifier les politiques d’interventionnisme menées par les gouvernements français dont le but recherche est de faire émerger à partir de la masse des petites entreprises françaises de grandes entreprises qui pourront reconstruire les infrastructures économiques et réaliser des économies d’échelle .le gouvernement français au sortir de la guerre qui des secteurs entiers de l’économie(énergie, transport ferroviaire, secteur bancaire…)dans le prolongement des premières nationalisation de l’avant-guerre avec la volonté de former des champions nationaux( EDF, SNCF…….).l’Etat lance de grands projets TGV industrie nucléaire airbus etc… avec la mise en place du marché commun et la disparition des tarifs douaniers ales entreprises françaises sont confrontées à des concurrents étrangers et l’état favorise les grandes entreprises, avec la volonté qu’augmenter le profil économique des entreprises les aiderait à gagner des marchés à l’exportation. la plupart des grands groupes français que nous connaissons sont nés de cette politique SNCF ,EDF ,Alcatel ,A lstom ,Areva etc… 1 Les principes qui conduisent aux nationalisations de 1982 sont différents. Les nationalisations ont un caractère stratégique et interviennent dans des secteurs qui ne sont pas en difficulté, à l’exception de quelques secteurs comme la sidérurgie. En nationalisant simultanément des segments clés de l’appareil productif et du système financier, l’Etat se donne les moyens d’intervenir massivement et directement dans le fonctionnement de l’économie. Il s’agit d’orienter plus facilement les choix industriels et de réduire le poids des contraintes de court terme dans les décisions des entreprises. Ainsi, la loi transfère à l’Etat la propriété de 5 sociétés industrielles parmi les plus importantes du pays (CGE, Pechiney, Rhône-Poulenc, Saint-Gobain et Thomson), de 39 banques et de 2 compagnies financières (Paribas et Suez). D’autres dispositifs permettent à l’Etat de prendre le contrôle de plusieurs autres sociétés, dans des secteurs de base en crise (Usinor et Sacilor, par conversion de créances de l’Etat en actions) et dans des industries de pointe ou de technologie avancée, par des prises de participations ou le rachat de filiales (Matra, Dassault, Bull, filiales d’ITT en France). Les implantations sectorielles opposent l’ancien secteur public d’entreprises, concentré dans l’énergie et dans les transports, et le nouveau, davantage implanté dans la banque, les biens intermédiaires et les biens d’équipement. Cependant, le secteur public reste faible, voire marginal, dans les industries agricoles et alimentaires, les biens de consommation courante, les services marchands, le commerce et le BTP. Pendant la période 1982-1985, le secteur public d’entreprises contribue au soutien de l’investissement et à la progression de la recherche industrielle. L’investissement des entreprises publiques représente ainsi en 1985 près de 35% de celui de l’ensemble des activités hors agriculture et leur valeur ajoutée atteint presque 20% de cet ensemble. En revanche, le secteur public d’entreprises voit ses pertes augmenter, en raison notamment des difficultés de la sidérurgie, de Renault et de CDF-Chimie.