La contagion financière

La contagion financière

Définition de la contagion

La notion de contagion ne fait pas encore l’objet d’une définition unique. Certains économistes considèrent une contagion dès qu’il y a une influence mutuelle et que les voies de la contagion sont celles de l’interdépendance. Dans cette veine, Masson (1998) distingue deux types de contagion, ce qui lui permet de faire ressortir une forme de contagion non mécanique la «pure» contagion. D’autres auteurs rejettent cette définition et n’acceptent l’idée de contagion que si elle est associée à une augmentation exceptionnelle et transitoire de l’intensité des dépendances économiques pendant une crise. Introduite par King et Nadhwani (1990), elle a été appelée shift contagion par Forbes et Rigobon (2000). Forbes et Rigobon (2001) distinguent deux grandes catégories d’approches de la contagion : L’approche contingente aux crises d’une part, connu dans la littérature anglosaxonne sous le nom Crisis Contingent Theories, qui traite l’effet du stress sur les interdépendances structurelles. Dans ce cadre le mécanisme de transmission durant la crise ou juste après est fondamentalement différent de celui qui prévalait avant la crise. Cette dernière provoque un changement structurel de telle sorte que les chocs se propagent par l’intermédiaire d’un canal qui n’existe pas durant les périodes de stabilité financière (Marais et Bates (2004). L’approche non contingente aux crises d’autre part, connu dans la littérature anglo-saxonne sous le nom Non Crisis Contingent Theories, traite les transmissions de chocs par les canaux des interdépendances stables. Marais et Bates (2004) expliquent que dans le cas de la contagion non contingente les mécanismes de transmission après un choc ne sont pas significativement différents de ceux avant la crise.

Les théories de transmission de crises

Les approches de non contingence des crises

Cette approche est la résultante de l’interdépendance économique de plusieurs pays. L’émergence d’une crise dans une économie, génère la modification des fondamentaux macroéconomiques des autres économies. Cet effet systématique de la simultanéité des chocs est la conséquence des canaux existants avant le choc, tels les liens économiques qui entretiennent les pays.Calvo et Reinhart (1996) et Kaminsky et Reinhart (2000) appellent ce type de propagation de Crise, contagion basée sur les fondamentaux. 1 BRANA Sophie, Mars 2004, Les facteurs de propagation des crises financières : La crise asiatique a t’elle été discriminante ?

Chocs idiosyncratiques : 1er canal : liens réels : liens commerciaux et dévaluation compétitive 

Les liens réels permettent aux pays d’entretenir des relations appuyées sur des fondamentaux économiques similaires. Ainsi, une crise affecte un groupe d’économies étroitement liées par des liens externes tel que le commerce international ou les relations financières qui assurent un rôle prépondérant dans la propagation des crises et l’étude de la contagion. Masson (1999) qualifie la contagion, par le moyen des liens commerciaux, de l’interdépendance normale entre les pays. L’auteur considère que le canal commercial est un facteur de dévaluation lors d’une crise dans un pays, suite à une dévaluation dans sa monnaie locale. Il bénéficie de sa compétitivité et pénalise ces partenaires commerciaux internationaux. En conséquence, la dévaluation entraîne deux effets nocifs. Un effet direct, relatif à la détérioration de la balance commerciale des partenaires suite à la chute de leurs exportations vers le pays en crise. Le deuxième effet est indirect, associé à la dévaluation compétitive des exportations des produits concurrents, ce facteur engendre des pressions monétaires sur les économies en question qui se verront obliger de dévaluer leurs monnaie et ainsi maintenir leurs niveaux d’exportations et conserver leurs devises ; (Gerlach et Smets (1994), Corsetti et al. (2000) et Kaminsky et al. (2003)), Connu dans la littérature anglosaxonne sous le nom fundamentals based contagion. 2ème canal : les liens financiers Dire qu’un certain nombre de pays sont interconnectés à partir des liens commerciaux, laisse supposer l’existence d’interactions financières, notamment, à partir des conventions financières mises en place entre les pays dans le but de faciliter l’échange des différents biens et services, ils sont donc reliés par un même système financier et international qui fait intervenir différents investisseurs internationaux. Masson (1999) explique: en cas de survenance d’une crise dans un pays, les investisseurs sont conduits à débalancés leurs portefeuilles dans l’espoir de compenser leurs pertes et réduire leur exposition au risque. D’où l’importance des interdépendances financières dans la transmission des chocs entre les pays. Par ailleurs, en cas de crise, les appels de marges poussent les investisseurs à liquider leurs positions dans d’autres économies n’ayant pas encore subies de chocs pour gérer le 83 risque ou pour des raisons de liquidité (Kaminsky et Reinhart (1999), Kaminsky et Reinhart (2000),Van Rijckeghem et Weder (2001) et Broner et Gelos (2003)). 

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Chocs communs et Monsoonal effect

Les chocs communs (globaux, aléatoires, exogènes), qui sont aussi spécifiés à l’effet de Mousson, affectent d’une manière simultanée les fondamentaux d’un bon nombre de pays (Dornbush et al. (2000)). En conséquence, des séries des perturbations sont conjointement déclenchées et affectent l’intégrité du système financier international. D’après Masson (1999), la crise est généralisée et pour ne pas toucher de premier pays. Il justifie que la contagion des crises financières est assurée par la corrélation des variables macroéconomiques fondamentales. Suite à un choc commun, les crises concomitantes dans les marchés d’un bon nombre de pays, inhibent la croissance de ces derniers. On assiste donc à une forte corrélation des marchés et des fluctuations des prix en groupe. Les causes communes peuvent être dues à des modifications dans les politiques des pays industrialisés, générant des dégâts à l’économie mondiale. Selon Marais (2004), ces chocs aléatoires peuvent prendre différentes formes : une augmentation des taux d’intérêts internationaux, une hausse du prix du pétrole, une diminution de l’offre mondiale ou de la demande globale. Moreno et Trehan (2000) étudient la simultanéité des chocs externes sur la base des taux d’intérêt et le taux d’inflation américain. Ils justifient la simultanéité des crises monétaires par une variation supérieure à leurs niveaux de base. 

Learning 

La manifestation d’une crise dans un pays, peut mener à ce qu’on l’appel Wake up call (Goldstein (1998)). Dès lors, les investisseurs réévaluent leur aversion pour le risque et leur perception pour des pays ayant les mêmes structures macroéconomiques. Pour exemple, en cas de défaillance du système bancaire, les investisseurs peuvent changer leurs opinions concernant le système bancaire ou financier dans d’autre pays. Ainsi ils ajustent leurs espérances de crise en fonction de leurs jugements. Il en résulte l’observation d’un changement de comportement des investisseurs qui paraissaient-être irrationnel avant la survenance de la crise puisqu’ils sous estimaient la faiblesse de l’économie. Mais après le choc, leur comportement semble être rationnel (Kodres et Pritsker (2002)). En conclusion, plus un pays est intégré dans le système financiers international et donc dans l’économie mondiale, plus élevé est le risque de contagion. Tous ces canaux jouent un rôle significatif dans le mécanisme de propagation des crises et l’accélération de l’effet de contagion. Cependant, ces fondamentaux peuvent être insuffisants pour expliquer la transmission des chocs. Donc l’influence transfrontière trouve son explication dans d’autres facteurs, soit, l’approche de contingence des crises.

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