La construction du prix FOB et la répartition de la valeur Ajoutée

La construction du prix FOB et la répartition de la valeur Ajoutée

Le prix FOB, est un terme économique utilisé dans le commerce international qui signifie « Free on Bord » ou « Franc à bord », et indique que la marchandise est mise à bord d’un bateau avec tous les frais, les droits et les risques à la charge du vendeur, jusqu’à ce que la marchandise soit montée à bord (frontière), à l’exclusion du transport. Cela impose que le vendeur s’occupe donc de la livraison de la marchandise d’exportation jusqu’au port. La méthode pour obtenir le Prix F.O.B. pour un produit d’exportation commence avec la détermination de tous les coûts en se référant à une unité de cotation, dans ce cas la caisse de banane type 22XU. En plus on doit déterminer le pourcentage des droits de douane à l’intérieur du système andin, afin d’établir : 1) les taxes applicables (droits et taxes à l’exportation), 2) le régime de promotion des exportations (remboursements, paiements) et 3) les interdictions et/ou autres restrictions (quotas, interventions et contrôles avant l’exportation, etc.)Les paiements correspondent aux coûts des consommations annuelles du capital fixe, aux frais intermédiaires du processus productif, à ceux lies à la commercialisation et de l’exportation, à la rémunération de la main d’œuvre dans le processus productif, ainsi qu’à tout ce qui est administratif et commercial, frais d’exportation, impôts et les bénéfices générés. Tous ces coûts sont inclus dans le prix F.O.B. et sont présentés avec des unités monétaires. Dans le cas de la banane équatorienne, la décomposition du prix F.O.B. d’une caisse de banane serait : Prix F.O.B. = CACF138 processus productif + CI pp + rémunération de la MOpp + les intérêts des prêts à rembourser + location de la terre + impôts + revenus du producteur + CACF intermédiation + CI intermédiation + rémunération de la MO139 intermédiation + bénéfice intermédiation + CACF exportation + CI exportation + rémunération de la MO exportation + bénéfice exportation. Sur la répartition de la richesse générée, il est nécessaire de déterminer en premier lieu la composition globale de la valeur ajoutée créée par tout le processus jusqu’à l’exportation, c’est-à-dire jusqu’au port de sortie comme une valeur ajoutée F.O.B. Pour l’analyse on devra prendre en compte les salaires de la main d’œuvre employée, ainsi que la rémunération de la main d’œuvre familiale (incluse comme revenus agricoles). Cette répartition de la richesse permettra de déterminer : 1) la rémunération du travail familial (pour la petite agriculture), 2) la rémunération du travail salarié qualifié et non qualifié (pour les différentes catégories de producteurs), 3) les différents frais intermédiaires, spécifiquement dans les services de transport, 4) les bénéfices et les gains obtenus par les intermédiaires et les exportateurs pour la « gestion administrative » et 5) les valeurs perçues par l’Etat sous forme d’impôts et de contributions et les intérêts perçus par le secteur bancaire (ou équivalent). 

Décomposition du prix de revient de la caisse de banane par type de producteur et comparaison 

Cette section analyse la décomposition et la structure des coûts de production de la banane entre différents types de producteurs, un petit producteur avec une faible superficie de banane et un producteur capitaliste avec de grandes extensions de terrain cultivées de banane. En outre, nous ferons une comparaison des coûts de production, par types, et cela permettra de déterminer quels sont les coûts qui pèsent le plus dans le coût final au niveau du producteur, mais aussi au niveau du prix F.O.B. Concernant la rémunération de la main d’œuvre, on peut souligner que, au cours du processus productif le producteur capitaliste destine 1,13 dollars par caisse à la rémunération du travail, dont 0,98 centimes par caisse sont pour les travailleurs non qualifiés et 0,15 centimes sont pour la main d’œuvre qualifiée, c’est-à-dire 35,48% seulement du prix payé au producteur. Par contre les producteurs familiaux rémunèrent la main d’œuvre non qualifiée 0,93 centimes par caisse (essentiellement pour la station d’emballage). Cette rémunération correspond à 32,27% du prix perçu par caisse. Cependant cette valeur ne prend pas en compte la rémunération du travail familiale du producteur. Si on prendre en compte la rémunération de la force de travail du petit producteur, le revenu agricole, la composante rémunération de la force de travail arrive a l’hauteur de 1,62 dollars par caisse, soit 56% de la valeur de la caisse de banane. La part du prix de la caisse de banane consacrée à la rémunération du travail est donc beaucoup plus importante pour une caisse de banane produite chez le petit producteur. Concernant les frais intermédiaires, nous observons en premier lieu qu’il existe certaines différences selon le type de producteur, même si elles ne sont pas fondamentales. En général, le transport local et le contrôle de la Sigatoka (fongicides) continuent à être deux rubriques comptables qui pèsent de manière importante sur le coût total. En ce qui concerne les intrants agricoles, le thème mérite une attention particulière en raison de l’augmentation des prix de ces produits à partir de l’année 2006. L’augmentation hors de proportion des coûts des intrants agricoles s’explique, selon 362 les producteurs, par le fait qu’en Equateur il n’existe ni guide ni une entité qui contrôle le prix des produits importés. A cela s’ajoute le monopole de l’importation qui existe en Equateur140. Par conséquent, les prix des intrants agricoles sont totalement hors de portée pour de nombreux producteurs modestes. Une solution proposée par l’association des producteurs serait l’intervention de l’Etat pour réaliser des importations directes à moindre coût. Une alternative serait d’ouvrir la libre importation de ces produits, afin que ce ne soit pas seulement quelques-uns qui les importent. Une troisième option serait de créer une loi sur la concurrence et monopole. Au cours de l’analyse en détail, il apparait que le transport est une des rubriques comptables les plus élevées pour le processus productif avec en moyenne 0,37 centimes de dollars / caisse pour le petit producteur et de 0,36 centimes de dollars / caisse pour le producteur capitaliste (sans camion). Le coût du transport dépend beaucoup de la zone où est située la propriété et il touche plus les plantations éloignées avec de mauvaises voies d’accès et des voies de troisième ordre. A titre d’exemple, un producteur du nord des zones bananières indiquait que le transport pouvait lui coûter 250 et 300 dollars/ par camion, alors que ceux qui se trouvent près des ports avec de bonnes voies de communication peuvent payer entre 80 et 100 dollars. Il convient de souligner qu’en général les grandes exploitations se trouvent à côté des routes principales goudronnées alors que les petites exploitations sont situées à proximité des voies de deuxième et troisième ordre peu entretenues et difficiles d’accès en hiver. De même il est nécessaire de mentionner que même si la valeur du transport est similaire pour un petit producteur et un producteur capitaliste, la différence réside dans le fait que bien souvent le petit producteur doit ajouter la valeur du transport de l’intermédiaire, ce qui représenterait en tout 0,61 cents de dollar par caisse tandis que dans l’autre cas ce montant se maintient à 0,36 cents par caisse. 

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