La congruence des réponses et les postulats de Hamblin

 La congruence des réponses et les postulats de Hamblin

Réponses congrues Bien que le terme de réponse congrue2 ait été introduit par [von Stechow, 1990], le concept re monte ` a Hamblin et Karttunen. Une réponse congrue fait partie de l’ensemble de réponses possibles ` a une question donnée.

Cet ensemble est lui-mˆ eme tr` es restreint en comparaison de toutes les réactions 2Dans [von Stechow, 1990] on trouve le terme anglais congruent. Nous suivons la traduction proposée par Jayez dans [Jayez, 2002] qui préf` ere le terme congrue ` a celui de pertinente pour éviter la confusion avec la théorie du mˆ eme nom qui peuvent ˆ etre opposées ` a une question.

Dans l’exemple qui suit (traduit de [Krifka, 2001a]) seules les réponses du type de 8.3.b et 8.3.c sont congrues ` a la question 8.3.a. (8.3) a. b. c. d. e. f. g. h. Qu’a lu Marie? Marie a lu ”Ulysses”. Marie a lu un roman de James Joyce Marie a lu, et apprécié, un roman de James Joyce. Marie a lu, ou peut-ˆ etre juste acheté, ”Ulysses”.

Le copain de Marie a lu ”Ulysses”. Je sais pas. Je ne te le dirai pas. Les énoncés 8.3.d-e sont des réponses ` a la question mais non congrues (8.3.d est ”sur-informative”, 8.3.e est ”sous-informative”) tandis que 8.3.f-h sont des réactions acceptables mais ne constituentpas des réponses. Postulats de Hamblin Les postulats de Hamblin sont encore les principes fondamentaux de la sémantique des ques tions dans l’approche propositionnelle. Ils exigent que toutes les réponses soient des propositions.

Les postulats précisent en plus que les propositions de l’ensemble doivent ˆ etre exclusives et re couvrir toutes les possibilités offertes par la question (exhaustivité). Cet ensemble de proposi tions sera interprété plus tard comme une partition de l’espace logique en différentes alternatives [Groenendijik et Stokhof, 1984]. Enfin les postulats précisent que le sens de la question est cet en semble. Hyp 8.1 (Postulats de Hamblin) d’apr` es [Hamblin, 1958] P1 Uneréponse est une déclaration (statement).

P2 Les réponses possibles ` a une question forment un ensemble exhaustif de possibilités exclu sives. P3 Connaˆ ıtre le sens d’une question c’est connaˆ ıtre ce qui compte comme une réponse ` a cette question. Les postulats de Hamblin ont le mérite de donner une définition précise (une fois définie l’exhaus tivité et l’exclusivité des réponses) mais tr` es stricte. Groenendjik et Stokhof (G&S) soulignent que ces postulats reposent sur deux hypoth` eses trop contraignantes : l’existence d’une réponse pour toute question et l’unicité de cette réponse. Nous reviendrons sur ce point dans la section 8.1.4

Le premier postulat et les catégories sémantiques

Le premier postulat pose que les réponses sont des propositions et appartiennent donc toutes ` a la mˆ eme catégorie sémantique. De ce fait les questions, de mani` ere tr` es séduisante, appartiennent elles aussi toutes ` a la mˆ eme catégorie. Pour tenir cette hypoth` ese dans l’interprétation des prédicats résolu tifs3 (savoir, dire, deviner, …) et des interrogatifs (demander, questionner, …) avec des compléments 3Le travail de Karttunen concerne principalement les questions indirectes,

enchˆ assées dans un verbe et non formulées directement ` a l’aide de l’intonation ou de la syntaxe tantˆ ot interrogatifs tantˆ ot assertifs Karttunen jongle avec des postulats de signification associés aux verbes et qui g` erent les différents compléments. En parall` ele de ces travaux qui tentent de préserver l’unité sémantique des réponses, les approches catégorielles définissent au contraire les questions comme des fonctions qui appliquées aux sens des réponses conduisent ` a des propositions.

Les réponses formées d’un simple constituant jouent un rˆ ole crucial dans cette approche puisque la catégorie de la questionest choisie de mani` ere ` a conduire ` a une proposition quand elle est appliquée ` a la réponse (de type variable). Les théories de la structure informationnelle sous-jacentes L’opposition entre les deux approches que nous venons d’évoqué est issue de deux conceptions de la structure informationnelle.

La structure informationnelle est ce qui dans un énoncé n’est pas le contenu (lexical) de la phrase mais qui influe sur son interprétation. Les travaux sur ce sujet se sont en particulier focalisés sur l’interprétation de l’accentuation de certains mots (spécialement dans des langues comme l’anglais o` u l’accentuation est prédominante), sur des constructions syntaxiques particuli` eres et plus généralement sur l’ensemble des moyens qui permettent de ”mettre en relief” une partie d’énoncé [Lambrecht et Michaelis, 1998, Beyssade et al., 2003].

Dans ce domaine, l’approche catégorielle est indissociable des travaux plus généraux sur les pro positions structurées [Jackendoff, 1972, von Stechow, 1983] qui partitionnent les énoncés entre un premier plan (focus) et un arri` ere plan (background) qui est une-abstraction par rapport ` a l’élément en focus (ex. 8.4). (8.4) [Elo] vient ` a la soirée. Arri` ere-plan : Premier-plan 

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