La conduite du projet
Décision faisant suite à l’étude d’Avant-Projet Après présentation de l‟étude d‟Avant-Projet, le comité de pilotage a acté le déclenchement du projet en validant le scénario impliquant l‟utilisation d‟un logiciel Open Source. Ce scénario a été privilégié pour les raisons suivantes : – La Flexibilité : L‟accès au code source permet de personnaliser librement l‟application aux besoins du projet. L‟innovation se faisant sur le management des données à proprement dite, un logiciel Open Source fondé sur une démarche de Web Analytics traditionnelle peut permettre un gain de temps significatif sur les premiers développements. « Les logiciels libres peuvent être adaptés en fonction des besoins alors qu‟une telle flexibilité est absente des logiciels commerciaux » (Sédallian, 2002). Dans notre cas, les plateformes de Web Analytics comportementales sont celles qui sont le plus abouties sur l‟aspect d‟organisation et de traitement de l‟information statistique. Leurs conceptions fondées sur La conduite du projet Sébastien Bruyère – « L‟Intelligence Compétitive 2.0 pour le pilotage des projets e-Marketing » – 2010 336 l‟interrogation de données statistiques au moyen d‟un gestionnaire temporel évolué permettent d‟embrasser n‟importe quel vecteur de communication ayant une période définie ou continue. – Le respect des standards : Les solutions Open Source respectent les standards et proposent dans certains cas, des Framework adaptés à une application. Les solutions les plus populaires dans le domaine (Piwik, Open Web Analytics) proposent un Framework de Web Usage Mining spécifique (Chakraborty, 2009). – Une véritable indépendance : Les logiciels Open Source permettent une indépendance quant à la gestion des données. Rappelons qu‟on peut assimiler « la politique des éditeurs dominants à une cage dorée : ils enferment l‟utilisateur dans des solutions simples, rassurantes et productives… mais qui masquent des problèmes potentiels à plus long terme. Miser sur un logiciel qui n‟utilise pas de formats standards revient à s‟y enfermer » (Beller, 2006). Les solutions de Web Analytics traditionnelles (payantes et gratuites) sont souvent proposées en mode « hébergé » rendant délicat la notion de propriété des données vis-à-vis des clients. De plus, les évolutions ou les décisions de migration peuvent s‟opérer à la guise de l‟entreprise. D‟ailleurs plusieurs entreprises s‟orientent vers le modèle des logiciels Open Source pour ces raisons, c‟est le cas de l‟entreprise CTI qui a fait le choix d‟une démarche d‟utilisation des logiciels libres afin de « garder l‟indépendance et rester maître de la pérennité du système d‟information » (Robert-Nicoud, 2007). – L‟Innovation : La culture « R&D » des communautés de logiciels libres et la dynamique collaborative permettent de favoriser l‟innovation tout en respectant les standards. Quelques travaux sur les apports du logiciel Open Source et l‟Innovation démontre que « la construction de communauté régulée par le don apparaît comme une réponse originale pour innover » tout en ayant le mérite de « circonscrire l‟opportunisme des individus en jouant à la fois sur une intégration électronique et culturelle ». Cela peut d‟ailleurs se mesurer à travers le fait qu‟aujourd‟hui « chacun s‟accorde à reconnaître que ces derniers ont été développés rapidement et sont au moins aussi performants que les logiciels propriétaires » (Loilier, 2002)
Sélection d’une méthode d’évaluation et de sélection d’un logiciel Open Source
Nous avons recensé différentes méthodes ayant pour objectif la sélection et le choix d‟un logiciel Open Source. Ces méthodes n‟ont pas la même approche, certaines sont basées sur un modèle d‟évaluation pragmatique ou scientifique avec des échelles d‟évaluation variables, une documentation plus ou moins abondante. On compte l‟Open Source Maturity Model (OSMM) de Capgemini (Thobie, 2007), l‟Open Source Maturity Model (OSMM®) de Navica, la Méthode de Qualification et Sélection de logiciels Open Source (QSOS), l‟Open Business Readiness Rating (OpenBRR), plusieurs dérivés émergent et il n‟est pas toujours simple de s‟y retrouver. Etant donné nos délais, nos méthodes de travail fondées sur le pragmatisme, les difficultés rencontrées pour mobiliser des acteurs largement occupés par leurs missions, nous avons opté pour un modèle de notation souple permettant une évaluation rapide coordonnable via les réseaux numériques. L‟échelle de notation devait être suffisamment simple compte tenu des critères liés aux besoins du projet. La comparaison des logiciels en fonction des besoins formalisés et des critères pondérés devait être possible afin qu‟une Décision puisse être prise quand à la solution la plus appropriée. Après présentation en réunion de discussion des différentes méthodes, notamment au moyen de l‟encyclopédie libre Wikipédia qui présente un tableau de comparaison des méthodes évolué1 , nous avons retenu la méthodologie « Open Source Maturity Model » (OSSM de Capgemini) pour les spécificités suivantes : – Documentation synthétique mais suffisante et en français : Pour la mise en œuvre d‟une méthode de ce type, il est important de disposer d‟une bonne formalisation afin d‟appliquer le plus fidèlement la démarche. Le fait qu‟OSSM propose la documentation en Français favorise l‟appropriation des différents acteurs plus ou moins alaise avec la langue anglaise. – Modèle d‟évaluation pragmatique : l‟approche pragmatique correspond mieux aux acteurs impliqués dans l‟évaluation, une approche scientifique nécessite une appréhension amont de méthodologies formelles. – Critères adaptables et prédéfinis : Les critères ainsi que les niveaux sont à définir collectivement renforçant l‟esprit collectif pour l‟évaluation. – Notation souple : La notation souple permet aux différents acteurs d‟évaluer le critère à partir de son expérience et de son expertise. – Comparaison inter-logiciels : Etant donné le peu de projets Open Source dans le domaine, la comparaison s‟avère intéressante pour l‟aide aux choix. Lors de la réunion il est apparu que seules les méthodes OSMM de Cap Gémini et QSOS d‟Atos Origin permettent de comparer aisément les logiciels entre eux, cette condition jugé comme « déterminante » par le comité de pilotage qui partait du principe que chaque logiciels a des points forts et des points faibles qui sont plus ou moins compatibles avec nos besoins. Après étude au moyen d‟une analyse des supports à disposition, la méthode d‟Atos Origin est apparue comme trop difficile à appréhender avec nos contraintes, notamment car elle nécessite de nombreuses itérations pour établir une évaluation conforme. La méthode telle que définit par Cap Gémini étant vraisemblablement la plus en adéquation avec notre capacité à réaliser des études.