Les BALI
Les Bali est un peuple installé généralement en Province de la Tshopo en Territoire de Bafwasende. Leur activité principale est l’agriculture. Ils sont organisés autour d’un chef coutumier « Mekundji ». Leur agriculture est axée sur les cultures suivantes : les ignames, le riz, le manioc, les bananiers spécialement les gros Michelet. L’agriculture sur brûlis est la plus courante. L’appauvrissement du sol pousse à une transhumance agricole d’où un vaste processus de « déforestation-reforestation ». L’élevage est considéré comme une activité dont le but est d’avoir des moyens de résolution des problèmes. La plupart des grandes activités de champ ou de construction sont facilité par une solidarité au village. La tenue du conseil au village n’est pas régulière. La terre est répartie entre les clans Bali. Chaque clan partage sa portion entre les différentes lignées qui le constituent. Les membres de ces lignées sont alors les ayant-droit. Pour qu’une personne extérieure accède à la terre, il négocie avec un ayant droit qui peut accepter céder une partie de ses terres. La récompense est constituée des vivres selon la culture que l’acquérant a mise dans la plantation. Chez les Bali des forgerons fabriquent des outils de l’agriculture et de la chasse. Les fabricants des outils de la pêche sont peu nombreux. La pêche traditionnelle se fait dans les rivières à l’aide de paniers installés dans les rapides. La féodalité par laquelle est organisé le sol s’applique aussi sur les rivières. Chaque clan à au moins une partie de la rivière, sur laquelle les membres sont autorisés à pratiquer la pêche à toute liberté.
L’intronisation du chef
Lors de cette cérémonie, la viande de brousse et les gros Michelet sont utilisés et jamais la viande des animaux domestiques. La cérémonie est accompagnée des danses et se déroule au village et non dans un endroit isolé. D’habitude, le tambour est l’instrument principal dans l’exécution des danses. Cet instrument est fait à partir d’une partie du tronc d’arbre qui devient léger lors qu’il a séché et de la peau soit d’un buffle, soit d’une antilope. Le chef porte des habits constitués de peau de léopard. Son chapeau est issu de la même peau mais avec des plumes de l’aigle qui sont les animaux symbolisant le pouvoir. Même si ces animaux sont le symbole du pouvoir, ils sont consommables. Si un chasseur a capturé un léopard, ou un aigle, il l’amène d’abord chez le chef, c’est ce dernier qui fixe les modalités de la consommation de la chair après prélèvement de la peau. La consommation de cette chair devient tout une cérémonie et une fête car il est prévu des battons traditionnels les « mbaka » pour taper sur la peau de la bête, bruits desquels sont accompagnés des paroles et des danses. A la mort du chef, il est interdit à toute personne de faire le champ. Sa dépouille est enterrée dans un lieu spécifique en dehors de la localité, avec des personnes spécifiques et des cérémonies particulières accompagnées des « mbaka » et de la danse y relative. Le rôle du chef est de gérer ses administrés, bénir les champs quand survient une perturbation des récoltes et assurer le respect de la coutume. Dans la coutume des Bali en général, il est interdit à toute personne de consommer la viande des crocodiles et des boas. On peut reconnaitre le contrevenant par l’éruption cutanée et toute autre maladie de la peau. Le pouvoir traditionnel est aussi détenu par les guérisseurs qui restent souvent aux côtés du chef coutumier. Ces tradi-praticiens sont actuellement appelés à posséder l’autorisation du pouvoir politique classic.
La naissance
A la naissance d’un bébé, la mère et d’ autres femmes présentes font tout pour garder le cordon dans la maison. Il est prévu une cérémonie d’accueil du nouveauté suivi d’une fête préparée par le père de l’enfant. Ce dernier est l’éducateur principal de ses enfants. Une fille est éduquée par la mère alors qu’un garçon est éduqué par le père. Il n’est aucun interdit en rapport avec la naissance du nouveau-né. Une femme enceinte ne consomme pas la viande de brousse car si elle le fait, la personne qui aura capturé le gibier consommé par cette femme ne capturera plus de gibier jusqu’à une certaine période. Raison pour laquelle les hommes sont plus regardant pour savoir qui a mangé quoi après le collecte des produits du piégeage. Il en est de même pour la vente des gibiers. Les premiers produits du piégeage sont considérés comme sacrés et ne sont pas vendus. La sanction contre le contrevenant est naturelle car il ne capture plus d’autres gibiers jusqu’à une certaine période. Dans la zone occupée par les Bali, la chasse commerciale est généralement l’œuvre des allochtones venant des villes ou de grandes agglomérations et non des autochtones.
La dot
La famille de la fille est appelée à dialoguer avec celle du garçon en vue de la détermination des éléments qui constitueront la dot. La fête lors du versement de la dot demande que les invités consomment la viande d’antilope et ou du chevrotain aquatique.
La circoncision
C’est une cérémonie qui peut durer 6 mois en forêt. Les concernés sont les jeunes de l’âge variant entre 10 et un peu plus de 12 ans. Mais les exigences de l’école moderne font que cette période passe de 6 mois à 2 mois. Le site de la cérémonie doit se trouver dans des lieux non fréquentés par les femmes et les plus jeunes non circoncis. Toute la durée du séjour en forêt est caractérisée par les danses et l’usage du « mbaka » comme fouet pour initier les circoncis à endurer. C’est ainsi que les maîtres les demandent de se déshabiller et les fouettent. Quelque soit le nombre des fouets, il est interdit à la personne fouettée de crier ou de pleurer. C’est ce qu’ils appellent apprentissage de l’endurance. Pendant ce temps les circoncis s’abstiennent de consommer la viande du porc, du porc épic et cricetome. L’interdiction de cette viande consiste selon eux à éviter des éruptions cutanées et la non cicatrisation des plaies. C’est après une année que ces jeunes sont autorisés à consommer lesdites viandes. L’autorisation est tout une cérémonie qui se déroule chez le maître de la circoncision. C’est là que la première consommation de ces viandes doit se passer dans une communion des circoncis. Seuls les maîtres de la circoncision ont la maîtrise des plantes utilisées pour guérir les plaies. Ils sont appelés à assurer les secrets de ces plantes.
Les animaux symboliques
Pour les Bali, les perroquets et les mille-pattes sont associés à une bonne ou une mauvaise chance alors que le « kowi » est un oiseau qui annonce un malheur au village. Pour que l’on parle d’une journée pleine des phénomènes de chance il faut apercevoir une paire de perroquets et non des perroquets en nombre impair. La parité des perroquets est synonyme de la fécondité et donc de la production voire de la chance. Le mille-pattes considéré comme symbole de la chance est celui ayant la couleur rougeâtre ou jaunâtre. Celui qui a la couleur noir est associé à une malchance. Néanmoins, même s’il s’agit des mille-pattes associés à la chance, la personne est appelée à les respecter et les laisser libres pour qu’ils ne se replient pas sur eux-mêmes car pour les Bali, le repli sur soi d’un mille-pattes annule la chance qui était pourtant annoncée d’avance. Le respect envers ces animaux a conduit à leur conservation. Une chance peut aussi être annoncée par une braise qui saute du feu et retombe dans ce même feu. La chance dans tous les cas se réfère à des relations sociales (visiteurs, etc.), à des produits du champ, de la pêche et du piégeage. Dans le cas où ces produits deviennent rares, le chef coutumier procède à des cérémonies ayant pour objectif de décanter la situation.