Inventaire des parasites gastro-intestinaux du chimpanzé d’Afrique occidentale, Pan troglodytes verus

Inventaire des parasites gastro-intestinaux du chimpanzé d’Afrique occidentale, Pan troglodytes verus

Biologie et écologie 

 Morphologie 

Le chimpanzé commun (figure 3) est le primate non humain le plus proche de l’Homme avec 98,5% de matériel génétique en commun (Barriel, 1994).Il a une tête arrondie ou aplatie, un petit nez, des dents plus développés que chez l’Homme, les pieds et les mains ont cinq doigts(ou orteils) avec des pouces opposables aux autres doigts (Badji, 2013).Il n’a pas de queue. Son pelage est sombre mais le visage, les oreilles et la face des mains et des pieds sont glabres. 

Habitat et mode de vie

 Le chimpanzé commun est un primate africain vivant en forêt équatoriale et tropicale.Il est dépendant des biotopes forestiers (Humbert, 2006 ; Chauffour, 2015), mais il peut aussi être observé dans des environnements mixtes de savane et de forêt (Krief, 2003).Les chimpanzés sont diurnes et les activités quotidiennes sont composées en grande partie (46 à 60%) de périodes d’alimentation (Musuabao, 2007). Ils sont nomades sur leur territoire et dorment chaque nuit dans un endroit différent. Pour cela, ils construisent des nids qu’ils préparent avec des branches repliées(Thiam, 2016).

Régime alimentaire

 Les Chimpanzés ont longtemps été considérés comme uniquement frugivores (Krief, 2003). En règle général, les fruits charnus constituent la majorité des aliments consommés ; viennent ensuite des graines, feuilles, fleurs, moelle/tiges, écorce. Figure 3: ChimpanzéPan troglodytes verus . Il faut noter que les habitudes alimentaires et la diversité des espèces végétales consommées varient beaucoup en fonction de la région habitée. Des variations notables existent également entre les saisons, en fonction des espèces disponibles (Humbert, 2006). Les aliments non végétaux à savoir, des insectes, miel, sol et résine, de petits mammifères comme le petit pangolin (Manis tricuspis),une espèce de Galago (Galago senegalensis) et le potto de Bosman (Perodictus potto),de jeunes potamochères, des singes de petites tailles comme les colobes ou les cercopithèques, sont aussi consommés mais en quantités beaucoup plus faible(Goodall, 1986 ; Humle, 2003 ; Bogart et Pruetz, 2011). Les chimpanzés, à Fongoli, consomment quatre (4) espèces animales appartenant à deux familles : Dorylus spp et Oecophylla longinoda (Formicidae), Galago spp (Galagidae) et Macrotermes spp (Termicidae) (Badji, 2012). D’après de nombreuses études, les chimpanzés sont également capables, en milieu sauvage, de rechercher et d’utiliser des plantes dotées de propriétés médicinales. Plus particulièrement, certaines plantes permettraient de lutter contre un certain nombre de maladies parasitaires rencontrées chez le chimpanzé (Huffman et al., 1997). 

 LES PARASITES GASTRO-INTESTINAUX 

Un grand nombre de protozoaires et d’helminthes, pouvant entrainer des désordres physiologiques, des pertes nutritionnelles ou occasionner des lésions propices au développement de surinfections secondaires, ont été décrites comme pouvant infester la plupart des groupes de primates (Wanert et vidal, 2006). Du fait de l’étroite proximité phylogénétique existante entre le chimpanzé et l’homme, ungrand nombre des pathologies rencontrées chez le chimpanzé sont transmissibles à l’homme et inversement (Humbert, 2006 ; Ghaï et al., 2014). En effet, il s’agit d’animaux extrêmement sensibles aux infestations par des parasites intestinaux et surtout suite à l’affaiblissement de leur système immunitaire, causée par les pressions environnementales qu’ils subissent de nos jours(Chauffour, 2015). Ainsi, la connaissance des cycles de vie de parasites et des modes de transmission sont essentielles pour comprendre l’impact que les parasites peuvent avoir sur l’hôte (Nunn et Altizar, 2006).D’après Howells et al. (2011),Pan troglodytes verus, peut être infesté par cinq espèces de protozoaires (Entamoeba sp., Iodamoeba buetschlii,Chilomastrix mesnili, Troglodytella abrassarti, Troglodorys cava). Il peut aussi être infesté par six espèces d’helminthes dont cinq (5) nématodes (Physaloptera sp, Ascaris lumbricoïdes, Stronglyloides fuelleborni, Trichuris sp.,Strongylides inconnus) et un cestode(Bertiella sp.). 

Protozoaires

Embranchement des Rhizoflagellés 

Classe des Rhizopodes Entamoeba sp.

 Ce protozoaire est le plus souvent sphérique mais aussi ovale et à paroi épaisse, et le nombre de noyaux varie entre deux et huit. La taille du kyste est de 10 à 30 μm (Kalousovà et al., 2014). Si l’organisme reste dans la lumière intestinale, il n’est pas pathogène, mais il peut créer une dysenterie amibienne s’il envahit la muqueuse (Chauffour, 2015). Son cycle est direct et la transmission a surtout lieu par voie oro-fécale ou par transport d’eau et d’aliments souillés (Humbert, 2006). Iodamoeba buetschlii C’est une amibe non pathogène. Les trophozoïtes d’I. buetschlii mesure 8-20μm de diamètre et sont activement motiles. Ilssont sphériques à ellipsoïdes avec un seul noyau. Les Kystes d’I. buetschlii sont de 9-15μm de diamètre avec un noyau excentré. Le cytoplasme apparaît granuleux contenant des vacuoles contenant de bactéries ingérées et de débris(Kalousovà et al., 2014).Son cycle de vie est similaire à celle d’Entamoeba histolytica mais est non invasif. 

Classe des flagellés Chilomastrix mesnili

 Ce flagellé vit dans le gros intestin en particulier dans le caecum, peut-être aussi dans l’intestin grêle. Il s’y multiplie par division binaire longitudinale. Les kystes sont piriformes de petite taille (6-10µm/4-6µm), incolores comme tous les kystes de flagellés ou d’amibes. La coque externe est lisse et épaisse. Ces kystes résistent pendant 232 jours dans le milieu extérieur et meurent seulement à une température de 72° C. Ils constituent ainsi la forme de résistance et de dissémination du parasite. La contamination se fait par voie digestive comme pour les autres flagellés et amibes (Cavier, 1967).

. Embranchement des ciliés Troglodytella abrassarti

 C’est un cilié entodiniomorphe ellipsoïdal,généralement pointé vers l’extrémité caudale, etqui mesure de 100 à 180m de longueur. Les cils sont organisés en quatre bandes entourant partiellement le corps et une bande de cils adorale autour du cytostome (Kalousovà et al., 2014). Il possède trois régions de membranelles ou cirres, arrangées en cercles incomplets et une ouverture orale qui s’ouvre apicalement (Krief, 2003).Il semble être non pathogène et avoir un rôle de symbiote en favorisant la digestion de la cellulose (Chauffour, 2015). Troglodorys cava Les trophozoïtes de Troglocorys cava sont ovoïdeset possèdent un grand cytostome. Leur taille varie entre 30 et 50μm.Les bandes ciliaires se situent autour de l’extrémité caudale du corps et sur la face supérieure du cytostome (Kalousovà et al., 2014). 

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. ZONE D’ETUDE
II. LE CHIMPANZE COMMUN, Pan troglodytes
1) Position systématique
2) Distribution géographique
3) Biologie et écologie
3.1. Morphologie
3.2. Habitat et mode de vie
3.3 Régime alimentaire
III. LES PARASITES GASTRO-INTESTINAUX
1. Protozoaires
1.1. Embranchement des Rhizoflagellés
1.1.1. Classe des Rhizopodes
Entamoeba sp
Iodamoeba buetschlii
1.1.2 Classe des flagellés
Chilomastrix mesnili
1.2. Embranchement des ciliés
Troglodytella abrassarti
Troglodorys cava
2. Helminthes
2.1. Trématodes
2.2. Cestodes
2.3. Nématodes
2.3.1. Ordre des Strongylida (Strongles)
Famille des Oesophagostomidés
Famille des spiruridés : Physaloptera sp
CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES
II. METHODES
1. Période d’étude
2. Echantillonnage et méthode de suivi
3. Analyses parasitologiques
3.1 Analyse coprologique qualitative
3.2 Analyse coprologique quantitative
3.3 La prévalence parasitaire
4. Analyses statistiques
5. Les limites
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS
I. RESULTATS .
1. Identification des protozoaires et des œufs d’helminthes
2. Diversité et distribution parasitaire en fonction des deux saisons
3. Prévalence parasitaire en fonction des deux saisons
3.1 Prévalence des protozoaires en fonction des saisons
3.2 Prévalence des helminthes en fonction des saisons
4. Prévalence parasitaire en fonction du sexe
5. Degrés d’infestation parasitaire
II. DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

 

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