Inventaire des mouches hématophages dans les
élevages bovins
Classification des glossines
Les Glossines sont des diptères brachycères (avec antennes courtes, sans arista) de la famille des Glossinidae (Pollock 1992 ; Bouyer, 2006). Appartenant au seul genre Glossina (Acapovi, 2001), ce groupe comprend 31 espèces ou sous espèces distribuées en 3 sous genres (Bouyer, 2006).
Cycle de développement des Glossines
L’accouplement a lieu en général peu de temps après l’émergence des adultes : vers le 6ème jour après la mue imaginale chez le mâle et, dès le 3ème jour qui suit l’émergence chez la femelle (Nash, 1955). En général, les femelles ne s’accouplent qu’une fois au cours de leur existence, mais il y a des exceptions ; les mâles peuvent s’accoupler plusieurs fois (Pollock, 1992). L’œuf fécondé séjourne dans l’utérus pendant quatre jours environ, pendant que se développe la larve du premier stade (LI). Il a une taille environ 1,6 mm. La larve du premier stade (LI), celui qui émerge de l’œuf, augmente de taille jusqu’à 1,8mm. Elle subit une mue en se débarrassant de son ancienne enveloppe ; et passe au deuxième stade larvaire (LII). Ce premier stade larvaire dure environ un jour (Pollock, 1992). Au stade larvaire LII, la larve subit une autre mue et passe au stade larvaire LIII (Robert & Pell, 1972). La larve émise est déposée sur le sol avant la fin du stade III (Acapovi, 2001). Et à partir de cet instant le rythme de la larviposition est en général de 10 jours (Challier, 1965). En l’espace d’une heure ou deux, la larve III se transforme en un petit tonnelet, la pupe. Cette dernière évolue normalement en adulte au bout de 4 semaines à 80 jours suivant l’espèce, la saison et la température (Pollock, 1992). 4 Figure 2 : Cycle de développement des Glossines (Cuisance, 2005) I-4 Ecologie des Glossines Chez les glossines, mâle et femelle sont hématophages (Jérémy, 2009) de l’homme et des animaux (Bovin, varans, crocodile, etc.). Mais les différentes espèces ont des préférences alimentaires plus ou moins strictes, certaines étant très liées à la faune sauvage et d’autres plus opportunistes (depuis l’homme et son bétail domestique jusqu’aux crocodiles) (Cuisance & La Rocque, 2005). Elles effectuent tous les deux à quatre jours environ un repas de sang équivalent à leur poids corporel (Cuisance & La Rocque, 2005). Elles se déplacent en permanence pour trouver leurs hôtes (Jérémy, 2006). La durée du vol est très courte. Elle est de 30 à 50 min/j chez les mâles et seulement de 5 minutes chez les femelles (Jérémy, 2009). La hauteur de vol est faible (0,5 m environ) (Jérémy, 2006). La dispersion des glossines est influencée par les facteurs environnementaux tels que la température, l’hygrométrie relative, la lumière, la pluie et le vent. Le repérage de l’hôte fait intervenir à la fois des stimuli olfactifs et visuels. A la différence des Stomoxes, les Glossines présentent une forte réactivité. Elles sont très facilement dérangées pendant leur repas, que ce soit par une réaction de l’hôte, par d’autres insectes hématophages à piqûres douloureuses, ou par des insectes venant lécher la gouttelette de sérum perlant au point de piqûre (Jérémy, 2007). Chez les glossines il existe une différence entre les lieux de repos nocturne et diurne (Laveissière et al., 1979). La nuit, elles se reposent presque exclusivement sur les feuilles ; tandis que le jour, elles se reposent sous les parties ligneuses de la végétation. La durée de vie des différentes espèces de glossines est variable selon les saisons et l’espèce (Acapovi, 2001 ; Jérémy, 2007). Elle est maximale durant la saison des pluies (environ 4 à 5 mois) et peut aller 5 jusqu’à 9 mois, voire un an, chez Glossina palpalis (Acapovi, 2001 ; Jérémy, 2007). Toutefois, pour une espèce de glossine donnée, on observe que les femelles vivent plus longtemps que les mâles (Gouteux, 1984).
Les Stomoxes
Morphologie des Stomoxes
Les stomoxes (Diptera : Muscidae) sont des mouches piqueuses dont les deux sexes sont hématophages ( Mavoungou & al., 2008). Ils sont holométaboles. Au stade adulte les Stomoxes mesurent 3 à 10 mm de long (Najla, 2009). Ils ressemblent beaucoup à la mouche domestique Musca domestica, mis à part l’aspect particulier des pièces buccales de type piqueur comparable à celui des glossines, constitué du Labium, du labre et de l’hypopharynx. (Acapovi, 2001). Figure 3: S. calcitrans (a) M. domestica (Najla, 2009) (b) (Proboscis présent) (Proboscis absent) Source : Contribution à la phylogénie du genre Stomoxys (Diptera, Muscidae) et à la phylogéographie de Stomoxys calcitrans (Najla DSOULI épse AYMES, 2009) II.2 Classification des Stomoxes Ils appartiennent à la classe des insectes. Ils forment le sous ordre des brachycères dans l’ordre des Diptères (Acapovi, 2001) et appartiennent à la sous famille des Stomoxyinae dans la famille des Muscidae (Desquesnes et al., 2005). 6 II.3 Cycle de développement Le cycle de développement larvaire est court, de l’ordre de 5 semaines. Il se déroule sur le sol, dans des débris organiques humides (excréments, litière, ensilage ou déchets agricoles) qui sont à la fois les sites de pontes et de développement larvaire (figure 4). Les œufs sont déposés dans la matière organique en décomposition. Ils éclosent en larves au bout de 12 à 24 heures. La durée de la phase larvaire est de 20 jours chez Stomoxys calcitrans et 40 jours chez Stomoxys niger niger. Les adultes, mâles et femelles, ont besoin d’effectuer un repas sanguin avant la reproduction qui a lieu 3 à 5 jours après leur émergence. Les femelles pondent une centaine d’œufs par petits amas et un nouveau repas de sang est nécessaire pour chaque ponte. La durée de vie des adultes est estimée à 2-4 semaines et la production totale d’œufs de 60 à 800 (Foil & Hogsette, 1994). Figure 4 : Cycle de développement des Stomoxes : (a) œuf, (b) larve (au stade L3), (c) la pupe renfermant la nymphe et (d) imago. (Gilles, 2005) Source : Écologie et rôle vecteur des stomoxes (Diptera : Muscidae) au Gabon. Thèse de Doctorat (Mavoungou, 2007) II.4 Ecologie des Stomoxes Les Stomoxes vivent aussi bien dans les habitations (maisons, granges, poulailler, etc.) qu’à l’extérieur (pâturages, les étables) (Anthony, 2006). Ils sont hématophages de l’homme et des animaux (Bovins, chevaux, porcs ; moutons et ânes) (Dougherty et al., 1995). Ils se nourrissent aussi de nectar de différentes fleurs (Jones et al, 1992) ; mais ce type de repas est insuffisant pour permettre leur reproduction. En fonction de la saison et de l’espèce, les stomoxes adultes effectuent leur repas sanguin, sur leurs hôtes, deux à trois fois par jour et ceci pendant 2 à 30 minutes. Leur activité est permanente bien qu’elle connaisse des pics saisonniers marqués, selon les espèces, pendant les périodes humides ou sèches. Certaines 7 espèces de stomoxes ont une activité journalière, uni ou bimodale suivant l’environnement et l’état physiologique (Mavoungou et al., 2008 ; Najla, 2009). Sur un transect village – forêt primaire, Mavoungou et al., (2007) ont montré que la composition de la communauté d’espèces de stomoxes dépendait du paysage : espèces anthropophiles près des villages, espèces « sauvages » en zones forestières. Les abondances les plus élevées ont été obtenues dans les zones de forêt secondaire, de bords de piste ou d’écotones forêt-savanes incluses
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