Introduction et annonce des grandes parties du développement

Présentation globale de la recherche effectuée sur le terrain

Dans ma pratique, j’ai beaucoup observé les enfants et leurs interactions. J’ai remarqué que de la violence existe au sein de la structure mais aussi sur le trajet, à l’école, etc. Certains enfants nous parlent de ce qu’ils ont vu ou ce qu’ils ont subi. Au sein de la structure dans laquelle je travaille, j’ai eu affaire à des enfants victimes de harcèlement, à des agresseurs et bien entendu également à des témoins. Il me semble donc que la problématique que je traite dans mon sujet est bien réelle et que quelque chose est à mettre en place pour intervenir dans la structure même, mais aussi pour les autres contextes de vie dans lesquels les enfants se trouvent.

Il est vrai qu’en travaillant ce sujet, je pense être beaucoup plus attentive à cette forme de violence et ainsi je la repère plus rapidement. Pour avoir un réel impact sur les enfants et les outiller pour que leur comportement perdure dans les autres lieux qu’ils fréquentent, il me semble qu’un travail de longue durée est nécessaire. Dans la suite de mon travail, c’est ce que je cherche à comprendre. Je cherche aussi à déterminer de quelle manière nous pouvons le mettre en œuvre.

Présentation de la méthodologie d’analyse retenue et annonce
du plan retenu

Pour arriver aux réponses concernant ma question de départ, je présente tout d’abord le contexte et le public ciblé, soit les enfants de 6 à 12 ans. Il est important de comprendre le développement des enfants pour repérer les subtilités et les étapes importantes qui se jouent durant cette période. Je parle ensuite du harcèlement, pour comprendre de manière approfondie cette problématique. Plus mes recherches avancent, plus elles sont dirigées vers notre pratique en abordant par exemple le harcèlement entre pairs et les boucs émissaires. Pour poursuivre, je contextualise cette problématique dans les lieux où nous travaillons, donc l’UAPE. Et finalement j’arrive à mes réponses avec le concept présentant rôle des EDE. Enfin, c’est dans la conclusion que je mène une réflexion personnelle avec des exemples précis et concrets d’intervention.

Présentation des données 

L’enfant de 6 à 12 ans

Pour commencer le développement de mon travail, il me semble important de décrire où en est l’enfant de 6 à 12 ans dans sa globalité. Ce chapitre permet de situer le public que j’ai visé ainsi que de comprendre où se trouve la limite entre le développement de l’enfant qui comprend les conflits, les disputes, l’affirmation de soi, et le harcèlement entre pairs. De 6 à 12 ans, l’enfant entre dans la scolarité obligatoire. De ce fait, il sort de la sécurité familiale pour faire ses propres expériences dans un milieu différent. Cela engendre de nombreux apprentissages liés directement à la matière scolaire, mais aussi au niveau social. L’enfant devient petit à petit plus indépendant de ses parents, même si cette relation reste très importante, pour ensuite se référer à l’enseignant ainsi qu’à ses pairs. Ceux-ci deviennent des modèles pour l’enfant. C’est un besoin de l’enfant d’être en contact avec d’autres pairs, de partager, de s’affirmer, etc. (Ferland, 2014, p. 24) Selon Piaget, l’enfant atteint la pensée opératoire concrète vers les 7 ans. Cette pensée va permettre à l’enfant d’avoir une vision du monde plus logique et ainsi pouvoir acquérir une meilleure compréhension du bien et du mal. Cela développera donc chez lui le sens de la justice. Cette nouvelle pensée va permettre aux enfants de comprendre que dans la société ainsi que dans les jeux, des règles existent et pour que cela fonctionne bien, il faut tendre à les respecter. (Bee & Boyd, 2011, p. 187) .

Développement social
Durant la période scolaire, l’enfant vit un grand nombre de changements au niveau de la croissance, des connaissances scolaires, du développement cognitif et bien entendu au niveau social. Durant cette période, l’enfant va fréquenter des groupes très variés comme l’école, un club de sport, l’UAPE, un cours de créativité, etc. C’est ce qui va lui permettre d’agrandir ses rencontres sociales et de s’affirmer dans ses choix, ses gouts, ses préférences. Les enfants ont leur propre vision du monde et des règles de la société. C’est pourquoi ils n’ont pas les mêmes critères et points de repère que les adultes. (Bee & Boyd, 2011, p. 213) .

À cet âge, les groupes de pairs se créent et des amitiés se forment. Certaines valeurs, telles que l’honnêteté et la confiance apparaissent dans une amitié au fur et à mesure du développement des enfants, notamment grâce au développement cognitif avec son concept de conservation et de réversibilité. (Bee & Boyd, 2011, p. 223) Les amis sont très importants à cet âge-là. Ils permettent d’être en contact, de jouer et de partager, mais ils sont aussi des modèles et des motivateurs. Dans une amitié, on doit négocier, on partage nos préférences, mais parfois des concessions sont nécessaires, on respecte son camarade et ses idées. Toutes ces qualités vont permettre aux enfants de vivre dans une société d’une manière acceptable et positive. (Ferland, 2014, p. 24) Comme dans toute société, dans les groupes d’enfants, des statuts sociaux se font sentir. On parle de 3 catégories : les enfants populaires, qui sont bien appréciés par leurs pairs, les enfants négligés, qui laissent leurs camarades plutôt indifférents et les enfants rejetés, qui sont impopulaires et que l’on semble éviter. (Bee & Boyd, 2011, p. 224) Toutes les personnes sont uniques avec leur propre tempérament. Les expériences que l’on vit, notre degré de sensibilité, notre humeur en général, notre manière d’exprimer nos émotions forment notre personnalité et font de nous ce que nous sommes. C’est de cette manière que l’on va se positionner dans le groupe. (Ferland, 2014, p. 25) .

L’estime de soi
Tout au long de la scolarité, l’enfant va travailler pour atteindre les objectifs que la société lui pose, au niveau de la matière à apprendre mais aussi toutes les règles de la vie en société. Durant cette période, l’enfant va acquérir ou non un sentiment de compétence, en fonction de sa réussite face aux exigences auxquelles il est confronté. Dans le cas contraire, si l’enfant vit des échecs à répétition, il va développer un sentiment d’infériorité par rapport à ses pairs. La compétence de l’enfant durant la scolarité est sans cesse mesurée avec les notes sanctionnant ses travaux ainsi que les nombreux jeux de compétition. (Bee & Boyd, 2011, p. 215) .

Ce sentiment de compétence est un élément important pour l’estime de soi. Comme le dit Danielle Laporte et Lise Sévigny, avoir une bonne estime de soi : « C’est plutôt avoir conscience de ses forces et de ses faiblesses et s’accepter soi-même dans ce qu’on a de plus personnel. Cela signifie prendre ses responsabilités, s’affirmer, savoir répondre à ses besoins, avoir des buts et faire ce qu’il faut pour les atteindre.» (Laporte & Sévigny, 2002, p. 10) .

Il n’y a pas de solution miracle pour qu’un enfant développe une bonne estime de soi. Il semble normal que face à un échec l’enfant se dévalorise. (Laporte & Sévigny, 2002, p. 9) Cependant, certaines attitudes éducatives favorisent le sentiment de compétence et d’estime chez les enfants. Ils construisent leur estime et leur image d’eux-mêmes avec le regard que l’on porte sur eux, d’où l’importance d’avoir un regard bienveillant. Avoir des attentes réalistes, les encourager et insister sur leur réussite, être à l’écoute, s’intéresser à leurs centres d’intérêts, avoir un cadre sécurisant, etc. sont des attitudes qui vont tendre à un bon développement de leur sentiment de compétence. (Bee & Boyd, 2011, p. 215) .

L’agressivité
L’agressivité existe tout au long du processus de développement chez les enfants. Par exemple, déjà tout petits, les enfants ont besoin d’une certaine agressivité pour marcher. Petit à petit, l’enfant entre dans la période d’opposition avec l’adulte avec le « non ». L’agressivité permet de s’affirmer. Avec ses camarades, l’agressivité sera un moyen de communication, avant que la parole n’arrive comme par exemple en lui arrachant un jouet des mains, en le bousculant pour passer, etc. Cependant, plus l’enfant grandit, plus l’agressivité se retrouve sous forme verbale plutôt que physique. Des insultes, du chantage, des remarques désobligeantes remplacent les coups et les atteintes physiques. La notion du bien et du mal apparait chez les enfants vers les 7 ans, ce qui leur permet de choisir des options socialement plus acceptées. Ils apprennent des règles de vie et différentes manières d’exprimer la colère et l’agressivité. (Bee & Boyd, 2011, p. 226) Cela ne les empêche pas d’avoir recours à des violences verbales, ce qui a aussi un effet très néfaste. Il semble donc important de préciser que toute agressivité n’est pas forcément du harcèlement.

Table des matières

1. Introduction 
1.1 Cadre de la recherche
1.1.1 Illustration
1.1.2 Thématique traitée
1.1.3 Intérêt présenté par la recherche
1.2 Problématique
1.2.1 Question de départ
1.2.2 Précisions, limites posées à la recherche
1.2.3 Objectifs de la recherche
1.3 Cadre théorique
1.4 Cadre d’analyse
1.4.1 Terrain de recherche et échantillon retenu
1.4.2 Méthodes de recherche
2. Développement
2.1 Introduction et annonce des grandes parties du développement
2.1.1 Présentation globale de la recherche effectuée sur le terrain
2.1.2 Présentation de la méthodologie d’analyse et annonce du plan retenu
2.2 Présentation des données
2.2.1 L’enfant de 6 à 12 ans
2.2.2 Le harcèlement entre pairs
2.2.3 L’Unité d’Accueil Pour les Ecoliers (UAPE)
2.2.4 Le rôle des EDE
3. Conclusion

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