Introduction au DAO

Introduction au DAO

Ce qu’est le DAO et ce qu’il n’est pas

Une erreur très couramment commise consiste à employer indifféremment le sigle DAO ou CAO pour désigner la même chose. DAO – Dessin assisté par ordinateur DAO signifie « dessin assisté par ordinateur ». Gimp ou PhotoPaint sont aussi des programmes de dessin pour ordinateur ayant pour but d’assister l’utilisateur dans sa création, mais ils n’entrent pas cependant dans la catégorie du DAO. En effet, le DAO concerne le dessin technique exclusivement 2D, c’està-dire en deux dimensions, alors que Gimp ou PhotoPaint sont des programmes de graphisme et de peinture numérique, destinés tant à la création qu’à la retouche d’images, photographiques ou non. En DAO, le résultat obtenu est ce qu’il est convenu d’appeler un « plan », terme qui sera utilisé dans la suite de l’ouvrage pour désigner un dessin technique établi selon les règles du genre. Le langage doit être adapté aux situations en vue d’abolir les confusions possibles : ainsi, Gimp génère des images matricielles ou « bitmap », Inkscape produit des « illustrations » vectorielles, Kivio établit des « diagrammes » et tous les logiciels en -CAD dressent des « plans ». Ainsi, le DAO désigne l’activité consistant à établir des plans, ce qui, autrefois et encore aujourd’hui dans les bureaux d’études où l’on retouche d’anciens « projets » non encore numérisés, se faisait sur une planche à dessin, à l’aide de la règle, du té, de l’équerre, du crayon et du compas. Il s’agit dans ce cas-là de dessin traditionnel, ou de dessin aux instruments, sous-entendu dessin technique. En DAO, le matériel et le programme informatiques ont remplacé les outils habituels et historiques, mais l’objectif et le résultat sont identiques.

Conception assistée par ordinateur

Quant à la CAO, ce sigle signifie « conception assistée par ordinateur ». Il s’agit de l’activité consistant en l’étude et la définition d’un produit à l’aide des mêmes fonctions graphiques que pour le DAO, mais celles-ci sont complétées par des outils d’aide à la conception, appelés « fonctions » (features) : calculs d’efforts, résistance des matériaux, calculs de masse, de ressorts, d’engrenages, optimisation de formes, détection de collision, placement automatique de chaînes de cotes fonctionnelles, proposition de formes optimales pour la fonderie, etc. En outre, un tel programme dispose forcément à la fois d’une base 3D pour EN SAVOIR PLUS CAD En anglais, CAD est l’équivalent du sigle français DAO et signifie Computer-Aided Design (dessin assisté par ordinateur). Le pragmatisme anglo-saxon l’utilise très souvent pour nommer ses logiciels de dessin, à l’instar du modèle absolu AutoCAD. On trouvera donc des VariCAD, SagCAD, FelixCAD, BricsCAD, BobCAD, TurboCAD, IntelliCAD et autre ArchiCAD (liste non exhaustive), dont les noms ne laissent subsister aucun doute quant à leur fonction. Dessiner ses plans avec QCad 4 © Groupe Eyrolles, 2008 concevoir des objets volumiques, et d’une base 2D pour en fournir un plan détaillé, le plus souvent via un processus de « mise en plan » automatique (voir figure1-1). Enfin, les programmes de CAO, qui ont pour objectif d’aider le dessinateur dans l’élaboration d’un produit quel qu’il soit, depuis sa phase de conception jusqu’à celle de sa fabrication, sont souvent dotés d’un module de FAO (fabrication assistée par ordinateur). QCad n’a rien de tout cela. Dans le domaine particulier de l’aide aux calculs, il autorise simplement l’évaluation d’une aire polygonale, parce qu’elle s’établit à partir d’une surface plane, dessinée en 2D, et que QCad ne peut dessiner qu’en 2D. Pour cette raison, QCad est un logiciel de DAO, et non de CAO, selon la définition qui vient d’en être donnée. Il ne modélise pas d’objet en 3D, ne pallie pas les manques du dessinateur, ne lui tient pas la main, ne prend pas de décision à sa place, ne lui suggère rien ou très peu : il dessine simplement à l’écran ce que le dessinateur lui commande de représenter, remplaçant le crayon et la règle traditionnels. Figure 1–1 Modélisation et mise en plan automatique dans SolidWorks REMARQUE CAO sous Linux Il existe des programmes de CAO pour Linux, tels que Medusa4 ou VariCAD. Ce dernier, hélas commercial et non francisé, mais multi-plate-forme et bon marché, permet les calculs de masse, de volume, de moment d’inertie, de centre de gravité, de surface, de chaînes, de courroies, de roulements, d’engrenages, de clavettes, de développement de surface, d’interférences entre objets, etc. En tant que simple outil de DAO, QCad ne propose pas ce genre de performances et de fonctionnalités. 1 – Introduction au DAO © Groupe Eyrolles, 2008 5 Que peut-on faire avec le DAO ? Suite aux restrictions qui viennent d’être évoquées, que peut-on dessiner alors avec QCad ? La réponse tient en quelques mots : tout ce qui peut être manufacturé autrement que par modelage d’une matière molle ou par sculpture au burin. C’est-à-dire, tout objet qui peut être ramené à des formes géométriquement définissables, même complexes, pourvu qu’il soit possible de les décomposer en formes simples, peut être dessiné. La quasi-totalité des objets usuels répondent à cet impératif : ils ont une forme globale qui résulte d’une addition de formes élémentaires telles que l’arc de cercle et le segment de droite, formes faciles à dessiner et à fabriquer ensuite. Avec QCad comme avec tout autre programme similaire, on représente des objets du monde réel, déjà existants ou en projet de matérialisation. Cela implique : • que l’objet soit complètement représenté (on dit alors : complètement défini), sans aucune forme cachée ou sujette à interprétation, ce qui suppose plusieurs vues de l’objet, selon des directions différentes ; • qu’il y ait « correspondance » ou « relation » entre les vues ; • que l’objet soit représenté avec une rigoureuse exactitude. C’est un principe d’exigence qui sera répété à plusieurs reprises. Il n’y a ni fantaisie, ni laisser-aller, ni à-peu-près en DAO : à l’inverse du dessin artistique qui s’accommode très bien de l’extravagance et du débraillé, le dessin technique est rigide et réglementé. Il se plie à des codes internationaux unanimement reconnus, parce qu’il est un moyen de communication entre tous les techniciens du monde. Avec le DAO, le dessinateur s’adresse aussi bien au Patagon, au Japonais, au Français qu’au Mongol pour peu que chacun parle le même langage technique que lui. Un croquis vaut mieux que mille mots, c’est fort connu. Ainsi sera-t-il possible de représenter une maison, une structure de pont métallique, un système vis-écrou, une marmite, une horloge comtoise, un moteur à piston rotatif, un coupe-cigare, une maquette d’aéromodélisme, un logo d’entreprise… tout et n’importe quoi d’existant, parce que tout ce qui nous entoure a déjà été représenté au sortir de l’esprit du concepteur avant d’être transmis au fabricant, artisan ou industriel. Il est donc possible de le représenter de nouveau. C’est le rôle du DAO.

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