Interprétation qualitative de diagraphies par la
méthode du Quick Look
Les grands ensembles géologiques du Gabon
La géologie du Gabon se subdivise en 5 grands ensembles que sont d’une part les domaines Archéen, Protérozoïque inférieur et Panafricain ; la cuvette congolaise et le bassin côtier sédimentaire d’autre part.
Le domaine Archéen
L’archéen couvre les deux tiers de la superficie du territoire gabonais. Mais cette zone est coupée en deux par la bande de protérozoïque inférieur correspondant à l’alignement d’Ouest en Est du système de l’Ogooué et des bassins francevilliens de Booué et de Franceville (Figure 3). Dès lors, deux sous-ensembles sont mis en évidence : au nord, le socle archéen du Nord Gabon ; au sud, le socle archéen du massif du Chaillu. Le socle Nord Gabon est le plus diversifié du point de vue lithologie. En effet, il existe une variation considérable entre les Monts de Cristal à l’Ouest et les structures existantes au Cameroun et au Congo. Ainsi à l’Est, des formations supracrustales épi ou zonales constituent des « sillons ferrifères » assimilées au type « greenstone belt ». Tandis que vers l’Ouest, la lithologie évolue dans ce sens où les granitoïdes sont moins répandus. Par contre, il apparait des formations gneissiques méso ou catazonales constituant l’encaissant des formations ferrifères (Figure 3). Elles sont de deux types différents : Gneiss rubanés bimodaux de composition alternative soit noritique, tonalitique ou calcoalcaline ; Roches plus homogènes peu ou pas foliées, correspondant à des roches chamockitiques ou enderbitiques. Le socle du massif du Chaillu se caractérise par des granitoïdes occupants plus de 90% de la superficie avec seulement quelques « greenstone belts » peu développées (Bassot J-P., 1988).
Le domaine Protérozoïque inférieur
Ce domaine set caractérisé par deux sous-ensembles géostructuraux que sont le supergroupe francevillien et le système de l’Ogooué (Figure 3). Le premier se répartit en deux bassins principaux, celui de Franceville à l’Est et celui de Booué à l’Ouest. Il correspond à des formations continentales ou épicontinentales déposées sur le craton archéen à la faveur d’un système de horst et graben. Le second regroupe des formations de même âge mises en place dans une zone orogéniquement active, marquée des phénomènes tectono-métamorphiques et polyphasés, accompagnés localement par un plutonisme granitique ou tonalitique (Bassot J-P., 1988).
Le domaine Panafricain
Ce domaine groupe des entités géologiques d’âges divers affectées par l’événement tectono-métamorphique panafricain. Ainsi d’Est en Ouest se succèdent les formations sédimentaires du synclinal de la Nyanga, les séries de M’Beïa, de la Banza et de Loukoula et le socle cristallin du Mayombe (Figure 3). Les formations sédimentaires du synclinal de la Nyanga déposées entre 1000 et 600 Ma ; sur le flanc est (le moins tectonisé) du synclinal. Elles comprennent de bas en haut : la série de la Bouenza gréseuse discordante sur le socle archéen ; le schisto-calcaire débutant par la formation glaciaire du Niari ; le schisto-gréseux qui localement comporte à sa base le conglomérat désigné sous le nom de « Brèche du Niari ». Les séries de M’Beïa, de la Banza et de la Loukoula constituent le flanc et de la chaîne du Mayombe et chevauchent le synclinal de la Nyanga (Figure 3) ; Le socle cristallin du Mayombe, d’âge archéen et Protérozoïque inférieur et formant l’essentiel de la chaîne du même nom, correspond à un ensemble de schistes, gneiss et granitoïdes plus ou moins orthogneissifiés (Figure 3). Il est classé dans le système du « Prémayombe » et dans les « plutons mayombiens et prémayombiens » (Bassot J-P., 1988).
La cuvette congolaise
La bordure NW de cette vaste cuvette sédimentaire (une des plus importantes du monde) peut s’observer à l’extrême Est du Gabon où elle est représentée par les formations argilosableuses pliocènes dites des Plateaux Batéké qui reposent sur une formation gréseuse corrélée aux « grès polymorphes » éocènes du zaïre. Il s’agit de formations continentales déposées en milieu endoréique (Bassot J-P., 1988).
Le bassin côtier sédimentaire
Le bassin côtier du Gabon est une zone de dépression à fond peu accidenté, largement évasée (Figure 4). Il se caractérise par un milieu de dépôt essentiellement turbiditiques à flancs en pente douce et de sédimentation très variables. L’histoire de ce bassin démarre au Permo-Carbonifère avec des événements géologiques liés aux processus d’ouverture de l’océan Atlantique durant lesquels s’est produit l’individualisation entre les bassins interne et Atlantique. En outre, elle peut-être divisée en plusieurs phases caractéristiques dont : une phase de rifting durant le Jurassique supérieur à Néocomien (130-115 MA), caractérisée par le dépôt en milieux lacustres des séries gréso-argileuses de N’khom et d’Agoula. Elle fut le précurseur de l’ouverture Atlantique par fracture du Gondwana ; une phase d’ouverture soulignée par le dépôt d’une importante série salifère ou évaporitique (Aptien) déformés ultérieurement par l’action d’une halocinèse intense. Mais aussi, par le dépôt des dolomies du Madiéla inférieur (Aptien-Albien) suivi d’une importante flexure dans le bassin Atlantique (Beyemet Sima, 2010) ; une phase d’accrétion de la marge formée s’accompagnant d’une importante sédimentation carbonatée (Albien à Crétacé terminal). Puis de deux autres étapes, dont la première allant du début Crétacé terminal à la fin de l’Eocène (de 65 à 34 MA) et caractérisée par un taux de sédimentation réduit sur la marge (10 m/MA). Ce dernier s’explique par une érosion continentale négligeable associée à des dépôts sédimentaires sur le continent. La seconde étape, quant à elle, s’étale du début de l’Oligocène à l’actuel (de 34 à 0 MA) et se caractérise par des taux de sédimentation augmentant brutalement et croissant jusqu’à présent (de 40 à plus de 100 m/MA). Cette étape marque une inversion des conditions d’érosion et de dépôt. Ainsi, une érosion continentale beaucoup plus marquée et des dépôts de sédiments se faisant sur la marge, le talus et le début de la plaine abyssale Atlantique sont nettement observés (Lacran, 2010)
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