INTERPRETATION DES RESULTATS EXPERIMENTAUX

INTERPRETATION DES RESULTATS EXPERIMENTAUX

Dans ce chapitre, les distributions en tailles de pores obtenues par YSM sont comparées à celles obtenues par porosimétrie mercure (MIP). Concernant les échantillons de A10, la PSD de la figure 18 disponible dans la base de données du laboratoire (Rodríguez de Castro 2014) sera utilisée pour effectuer la comparaison avec les PSDs provenant de YSM. Quant aux échantillons de Bentheimer, des PSDs provenant de l’entreprise Shell sur des échantillons ayant des propriétés pétrophysiques (φ, K) comparables à nos échantillons seront confrontés aux PSD obtenues par YSM. Ces données de MIP sont présentées sur la figure 80 : Comme cela a été proposé lors de travaux précédents en YSM (Rodríguez de Castro et al. 2016, 2018), il est possible de réaliser une comparaison entre courbes de pression capillaire déduites des PSDs obtenues par MIP, et de celles obtenues par YSM. Pour ce faire, les saturations en mercure sont calculées par l’équation : Comme il a été rappelé dans le chapitre II, les tailles de pores caractérisées par la technique YSM correspondent aux rayons des plus petites constrictions des chemins percolant du milieu. Par contre celles caractérisées par MIP correspondent au plus grand rayon d’accès au pore-body sur un chemin percolant. Par conséquent, on s’attend à ce que les PSDs obtenues par YSM présentent des rayons de pore de plus petite taille que celles obtenues par MIP (Rodríguez de Castro et al., 2016 ; 2018). Une application directe de l’équation (5.2) donnerait donc des valeurs de pressions capillaires plus grandes en utilisant les PSDs provenant de YSM, que pour celles provenant de MIP. Il est donc nécessaire d’effectuer une transformation préliminaire avant l’obtention des courbes de pression capillaires à partir d’une PSD provenant de YSM (Rodríguez de Castro et al., 2016 ; 2018). Pour des raisons de comparaison, au cours de ce travail, cette transformation sera faite en adoptant les mêmes considérations.

Dans cette étude, en plus des capillaires de section droite circulaire, les données obtenues seront également interprétées en se basant sur des faisceaux de capillaires de sections droites carrées et triangulaires. Pour ces deux formes de sections droites des pores, en faisant les mêmes hypothèses 1), 2) et 3) précédentes, il est possible d’exprimer des rayons équivalents des pore- bodies par les équations : De la même façon, pour chaque classe de pores caractérisée en adoptant ces deux modèles de milieu poreux (faisceaux de capillaires à sections droites carrées et triangulaires), il est possible de définir des rayons de pores équivalents par les équations : intervenant dans les équations 5.7 et 5.8 représentent en réalité les rayons des cercles inscrits dans la section droite des capillaires. Par ailleurs, il est nécessaire de rappeler cette approche permettant d’obtenir des courbes de pressions capillaires a été proposée par Rodríguez de Castro (2014) avec des pores de section droite circulaire, et que le premier objectif de la technique YSM est de déterminer des distributions en tailles de pores (PSDs), et non des courbes de pression capillaire. Ces dernières sont en effet directement obtenues par MIP. Dans cette section, toutes les données présentées au chapitre IV sont traitées en tenant compte du glissement (méthode d’inversion « YSM_G »), et sans tenir compte du glissement (méthode d’inversion « YSM »). De plus, dans chaque cas, la recherche de la PSD optimale est faite en explorant 20 valeurs du coefficient seuil d’écoulement α régulièrement espacées dans l’intervalle.

Dans un premier temps, les données obtenues sur les échantillons de A10 (tableau 12) sont traitées, et les résultats en terme de PSDs et de courbes de pression capillaire sont présentés et commentées en s’appuyant sur les chapitres II, III et IV. Les figures 82 et 83 présentent respectivement les PSDs et les courbes de pression capillaire obtenues sur l’échantillon caractérisé avec la solution de xanthane de concentration 7000 ppm. Sur la figure 82, on remarque premièrement que les PSDs obtenues avec ou sans glissement ont une forme globale proche d’une distribution gaussienne, tout comme la PSD obtenue par MIP. Il est important de souligner que pour des milieux synthétisés comme le A10, en s’attend à ce que la PSD soit effectivement centrée autour d’une valeur moyenne. Deuxièmement sur cette figure 82, on constate que les PSDs obtenues en prenant en compte le glissement du fluide présentent des tailles de pores légèrement plus petites que celles obtenues sans glissement. Ce résultat est dû au fait que la prise en compte du glissement conduit à une diminution de la viscosité apparente du fluide dans le milieu poreux, comme il a été rappelé au chapitre III. Ainsi, dans une certaine mesure, la PSD déterminée en intégrant le glissement peut être vue comme celle qu’on aurait obtenu avec une solution de xanthane de plus faible concentration (dans ce cas, inférieure à 7000 ppm). Cette interprétation est en accord avec les travaux les plus récents en YSM, qui ont montré qu’en augmentant la concentration en xanthane, les PSD obtenues par YSM se rapprochaient progressivement de celles obtenues par MIP (Rodríguez de Castro et al. 2016, 2018).

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