INTERPRETATION DES CHIFFRES, MOYENNES ET TENDANCES
Comparaison des situations « extrêmes »
Quels facteurs caractérisent les différentes situations de notre échantillon dans l’évolution des parcours. Nous voulons examiner les indicateurs les plus saillants chez les désistants et chez les multiréitérants(1), et pour les condamnés en récidives légales de notre base(2). 1)- Comparaison entre « disparus » et « revenants », dans la base informatique APPI. Cette comparaison est faites des deux situations extrêmes : la plus favorable, la disparition des fichiers d’enregistrement du logiciel d’application des peines, et celle de ceux qui ont connu, à partir des dates de références de constitution de notre échantillon, connu plusieurs incarcération, et qui sont encore détenus au moment de la date de vérification (juin 2010). Cet examen tente de découvrir là encore les déterminants sociaux ou pénaux qui pourraient caractériser l’un ou l’autre des parcours. Pour rappel, une nouvelle fois, 296 personnes n’avaient pas connu de nouvelles condamnations enregistrées informatiquement (toujours par le logiciel d’application des peines, commun au judiciaire et à l’administration pénitentiaire, APPI) ; tandis que 47 personnes (représentant 110 nouvelles fiches) étaient toujours l’objet d’une mesure en cours. Surnommés « revenants » du nom qu’on leur donne parfois en détention, et « disparus », puisque apparemment264 sortis du système pénal, les deux groupes sont d’un volume déséquilibré, mais leurs caractéristiques propres (sociales et pénales) pourraient, là encore, s’avérer éclairantes sur ce qui pourrait augurer de la « récidive ».
Etude comparée de la situation des récidivistes
Environ 20% des condamnés de notre échantillon étaient déjà condamnés en état de récidive légale stricto sensu265. Il faut souligner qu’il s’agit ici de la compilation des chiffres de deux types d’établissement, un établissement pour peine (le centre de détention de Châteaudun), et d’une maison d’arrêt (la maison d’arrêt de Chartres). La proportion des détenus condamnés en récidive n’est pas la même266 On constate qu’une importante proportion des condamnés libérés de l’échantillon ont été condamnés de nouveau depuis leur sortie. Partie d’entre eux est toujours dans le cadre d’un suivi judiciaire (en milieu ouvert ou incarcéré) au printemps 2012. Si l’on considère que la partie des récidivistes, dans la base globale, pondère déjà les résultats, on comprend le poids d’une petite frange de l’ensemble : l’écart dans les taux de recondamnation, après libération de l’ensemble des situations de la base et la part de la base de détenus récidivistes, serait encore plus important. 57% des situations de la base ont connu une nouvelle condamnation après la libération ; le chiffre est de 71,5% pour la partie des récidivistes légaux de la base de données ; si ces derniers étaient soustraient du résultat de la base globale, le taux de recondamnation chuterait nettement. Les récidivistes de notre base sont un plus âgés que l’ensemble de la population considérée, 65% de 18-35 ans, présents à 68% dans la base. L’état de récidive légale implique un passé pénal et le temps nécessaire à sa réalisation. Plus largement de nationalité française (à 85,5% des cas, contre 76% dans la base), les récidivistes sont aussi très largement en situation administrative régulière (dans 90% des cas) ; il y a donc peu d’étrangers parmi ce groupe de récidivistes. Principalement nés en France (80%, pour 76% de la base), le nom de famille est majoritairement à « consonance française » (55,5% des cas, contre 45% dans la base). Moins souvent célibataire (49% contre les 52% de la base), ils sont plus fréquemment sans enfant (53,5, contre 51,5%267). Les mêmes proportions de détenus ont un domicile (45% pour les récidivistes, même taux dans la base), mais connaissent sensiblement plus de situations de vie autonome (26% en couple avec ou sans enfant, contre 24% dans la base). Les récidivistes proviennent moins des zones urbaines (76,5%, contre 81% dans la base) ; les nomades sont davantage présents dans cette catégorie que dans l’ensemble du panel. Le niveau scolaire est notablement plus bas pour les récidivistes (72,5% de niveau V-bis) que pour l’ensemble de la base (58,5%). De même l’expérience professionnelle est en tendance plus faible pour les récidivistes (88,5% contre 92% dans l’ensemble). La part des « sans profession » est plus importante chez les premiers (45%) que pour l’ensemble (environ 41%).