Intérêt de la rééducation périnéale postpartum dans la prise en charge de l’incontinence urinaire
Le système urinaire féminin
Le système urinaire a un rôle majeur dans notre survie car il est permet la création et l’expulsion d’urine qui contient les déchets de notre organisme et participe à l’homéostasie. Il se compose des reins (droit et gauche), des uretères (droit et gauche), de la vessie et de l’urètre. Les reins ont pour rôle la fabrication de l’urine, une fois celle-ci fabriquée elle est transportée dans la vessie par les uretères. La vessie, qui est une structure musculaire, est un réservoir capable de se dilater en fonction de la quantité d’urine qu’elle contient. Lors de la miction l’urine s’écoule par l’urètre jusqu’au méat urétral, situé au niveau de la vulve, afin d’être excrétée. Pour la suite de la revue il est important de comprendre le cycle mictionnel. Ce dernier est sous le contrôle du Système Nerveux Neurovégétatif. On peut le décrire en 4 phases : – La phase de remplissage durant laquelle la vessie est remplie par l’arrivée d’urine produite par les reins. Durant cette phase la vessie se dilate et le muscle sphincter strié de l’urètre, qui entoure le col vésical, reste contracté maintenant la continence vésicale. – La phase de stockage durant laquelle des mécanismes neurologiques vont déclencher l’envie d’uriner à partir d’une certaine quantité d’urine dans la vessie. Cependant le sphincter strié de l’urètre résiste toujours à la pression exercée par cette quantité d’urine maintenant la continence vésicale. – La phase de vidange durant laquelle la musculature de la vessie va se contracter et le sphincter de l’urètre va lui se relâcher. Ces deux phénomènes associés vont entrainer l’expulsion de l’urine vers le méat urétral par le biais de l’urètre. – La phase finale durant laquelle le sphincter strié de l’urètre va alors se refermer expulsant les dernières gouttes d’urine et permettre ainsi à la vessie de se remplir de nouveau.
L’incontinence urinaire
L’incontinence urinaire peut être définie comme une perte d’urine involontaire par l’urètre en dehors des mictions (d’après l’Association Française d’Urologie)[8]. Au niveau épidémiologique, 40% des femmes présentent une incontinence urinaire pendant la grossesse mais dans 85% des cas ce phénomène disparait 3 mois après l’accouchement [9]. Lorsque cette pathologie persiste il est nécessaire d’envisager la rééducation périnéale. Cette incontinence entraine une gêne sociale importante chez les femmes. En effet ce trouble génère des situations embarrassantes, gênantes et stressantes dans tous les moments de leur vie personnelle privée et de leur vie professionnelle. Elle est source d’angoisse car elle peut survenir à tout moment. L’incontinence urinaire postpartum est, la plupart du temps, due à une perte du tonus du périnée (ou périnéale) suite à l’accouchement. Cette pathologie existe depuis toujours chez les femmes après l’accouchement mais l’intérêt qu’on lui porte n’a débuté que dans les années 1950. Cependant il est à noter qu’elle commence depuis peu à se démocratiser et à se vulgariser. En effet le traitement du sujet de l’incontinence par de la publicité n’est pas nouveau mais il se fait maintenant en dehors de revues spécialisées. On le voit à la télévision et à des heures de grande écoute. Pour être honnête il est plutôt question de l’incontinence chez les femmes ménopausées mais son message peut être étendu à l’incontinence dans sa globalité et donc aussi postpartum. Ces messages tiennent compte de l’aspect social, en expliquant que toutes les activités de la vie peuvent être maintenues grâce à des moyens simples de protection. Il y est fait mention aussi de la notion de discrétion. En fait cela représente un bon sujet pour les différentes marques de fabrication de ces protections. Par contre il n’est jamais fait notion, et ce n’est pas le lieu, de rééducation périnéale pour lutter contre l’incontinence urinaire et c’est pourquoi ma revue de littérature porte sur ce sujet. Dans les études sélectionnées, plusieurs outils de mesure sont utilisés afin de mesurer notre critère de jugement principal qui est l’incontinence urinaire. On retrouve donc le padtest qui mesure, en gramme, la quantité d’urine perdue lors des fuites urinaires [Annexe 2]. Dans ces études plusieurs questionnaires sont utilisés afin d’apprécier le niveau d’incontinence urinaire des patientes. On liste ainsi les questionnaires retrouvés dans nos différentes études : The Incontinence Impact Questionnaire (QII). Questionnaire de 26 items sur la vie quotidienne, les interactions sociales, la vie sexuelle et la perception de soi. [Questionnaire payant] short form [Annexe 7] Australian Pelvic Floor questionnaire (APF). Questionnaire de 42 items sur la fonction vésicale, la fonction intestinale, la fonction sexuelle et les symptômes du prolapsus. [Annexe 9] The International Consultation on Incontinence Questionnaire Urinary Incontinence (ICIQUI short form). Questionnaire de 4 items portant sur la fréquence et la sévérité de l’incontinence urinaire ainsi que son impact sur la qualité de vie. [Annexe 10] Bristol Female Lower Urinary Tract Symptoms (BFLUTS). Questionnaire de 34 items sur les symptômes urinaires, l’incontinence, la vie sexuelle et la qualité de vie. [Annexe 4] Female Lower Urinary Tract Symptoms (FLUTS Short form). Questionnaire de 13 items relatifs au volume et à la fréquence des fuites urinaires ainsi qu’à l’incontinence. [Annexe 11] Urogenital Distress Inventory (UDI). Questionnaire de 19 items sur les symptômes des voies urinaires basses. [Annexe 8] Visual Analog Scale (VAS). Echelle d’auto-évaluation, utilisée ici pour mesurer le niveau de gêne qu’entraine l’IU.
L’incontinence urinaire d’effort (ou de stress)
On parle de l’incontinence urinaire (IU) d’effort lorsque la fuite urinaire n’est pas précédée d’un besoin d’uriner. Ce type d’incontinence, comme son nom l’indique, apparait au moment d’un effort de plus ou moins grande intensité tel qu’un saut, le port de charge lourde, la toux mais également le rire. Dans ces cas-là le sphincter de l’urètre n’est pas en mesure de réaliser son rôle. La pression exercée sur la vessie et la diminution de l‘efficacité de ce sphincter entrainent la fuite urinaire. C’est l’IU la plus fréquente, en effet elle représente 50% des cas. (AFU)
L’incontinence urinaire par hyperactivité de la vessie
. A la différence de l’UI d’effort, ce type d’incontinence est précédé d’un « besoin urgent et incontrôlable d’uriner ». Elle peut survenir à n’importe quel moment (jour, nuit…) sans nécessairement de facteur déclenchant tel qu’un effort ou autre. Elle se caractérise par des contractions anormales des muscles de la vessie. Cette IU Représente 10 à 20% des cas.
L’incontinence urinaire mixte
Cette dernière est l’association des deux précédentes. Elle représente 30 à 40% des cas. De nombreux facteurs peuvent être à l’origine de l’IU mais ce que nous retiendrons le plus est que la grossesse entraine fréquemment une UI d’effort qui, le plus souvent, s’arrête spontanément après l’accouchement.[3] C’est donc la rééducation de cette IU d’effort persistante qui nous intéresse dans cette revue de littérature
1 Introduction |