INTERACTION RAYONNEMENTS IONISANTS-MATIERE BIOLOGIQUE

INTERACTION RAYONNEMENTS IONISANTS-MATIERE BIOLOGIQUE

Effets Thomson –Rayleigh

Il s’agit de la modification de la direction du photon, sans perte d’énergie. Ces effets résultent de l’interaction du photon X avec le noyau ou l’électron (effet Thomson), ou de l’interaction avec l’électron seul (effet Rayleigh). Ils ne concernent que les hautes énergies. Tous ces effets microscopiques ont pour résultat l’extinction progressive du flux de rayons X incident, c’est le phénomène global d’atténuation. L’atténuation est due à la diffusion et à l’absorption, donc au transfert d’énergie. Seule l’énergie absorbée est responsable des effets biologiques des rayonnements ionisants (radiobiologie). L’énergie diffusée est par contre un élément important de la qualité des images radiologiques. V Propriétés des rayonnements ionisants Parmi les nombreuses propriétés connues, nous retiendrons l’absorption (qui entraîne des effets biologiques sur la cellule) et l’émission d’un rayonnement secondaire. Les effets tératogènes (sur le fœtus). Il existe plusieurs sortes d’effets biologiques : – les effets déterministes : la gravité de ces effets dépend de la dose reçue, du temps d’irradiation et du volume irradié. Ces effets déterministes sont également appelés « effets à seuil » et sont irréversibles. Par exemple, une radiodermite est un effet à seuil secondaire à une irradiation excessive (peau nécrosée). -les effets stochastiques ou aléatoires : la probabilité d’apparition est proportionnelle à la dose reçue, mais la gravité est indépendante de celle-ci. Autrement dit, de façon caricaturale, on peut 19 être exposé toute sa vie professionnelle aux rayonnements ionisants et ne jamais développer de cancer radio-induit, alors qu’une simple radiographie peut engendrer quelques années plus tard un cancer radioinduit. C’est pourquoi ces effets sont également appelés effets aléatoires : c’est la loi du tout ou rien. Cependant, lorsqu’une cellule a été irradiée, il existe trois possibilités de réparation : – la cellule se répare toute seule : l’effet de l’irradiation est nul ; – la cellule est morte : on parle alors d’effets déterministes (irréversibles) ; – la cellule mute. Toutefois, lorsque la cellule est en phase de mutation, il existe encore trois autres possibilités avant qu’elle ne dégénère en cancer : – la cellule arrive à survivre, mais elle ne peut plus se diviser : l’effet de l’irradiation est nul ; – la cellule devient complètement immune : l’effet de l’irradiation reste nul ; – la cellule peut dégénérer en cancer ou avoir des conséquences génétiques : effets différés et aléatoires. Les organes les plus sensibles aux rayonnements ionisants sont ceux qui sont en pleine division cellulaire (fœtus, jeune enfant). D’autres organes sont également très sensibles : les gonades, la thyroïde, les seins et le cristallin

Expositions aux radiations ionisants

Une matière radioactive émet des rayons: des particules alpha pratiquement dépourvues de pouvoir pénétrant, des particules bêta à faible pouvoir pénétrant, les rayons X et gamma a forte pénétration. Lors de l’exposition à une source radioactive extérieure, un individu ne court pas de grands risques d’irradiation par rayons alpha. Le risque d’irradiation par particules bêta est limité à la peau. Les rayons X et gamma représentent, en revanche, un danger pour toutes les parties du corps. Tels sont les risques d’une irradiation externe. Dans le cas d’une incorporation par l’intermédiaire de l’appareil digestif ou de l’inhalation de substances radioactives, on court le risque que les radionucléides, provenant de certains éléments, restent dans le corps pendant une période plus ou moins longue. Il s’agit alors d’une irradiation interne, ou plutôt, d’une contamination interne. L’individu porte la source radioactive en lui. L’irradiation aura donc lieu de façon continue. Lors d’une contamination interne, le degré de gravité des différentes sortes des rayonnements sera accru. Une particule alpha peut, dans le cas d’une contamination interne, transmettre toute son énergie à des tissus très sensibles situés à l’intérieur du corps humain. Une particule bêta, retenue par la peau, lors d’une irradiation externe est incapable d’atteindre des tissus et des organes internes. Nous connaissons déjà le pouvoir pénétrant des rayons X et gamma. Le risque ne fait qu’augmenter lorsque la source de rayonnement se trouve à proximité des organes sensibles. Elle induit alors une irradiation continue puisqu’elle ne peut être éliminée .

La dose d’irradiation

Les rayons radioactifs (particules alpha, bêta, rayons X et gamma) sont des particules d’énergie. Cette énergie est transmise à la matière, tissus du corps humain par ionisation. Le risque, dû à une irradiation, augmente dans la mesure où la quantité d’énergie transmise par unité de masse du tissu, devient plus importante. Cette dernière valeur, l’énergie par unité de masse, est la dose ; définie par : dE D dm (I.10) L’unité de la dose est le gray (Gy), du nom du physicien anglais Harold Gray. 1Gy = 1 J/kg. L’unité autrefois utilisée était le rad (radiation absorbed dose) : 1Gy = 100 rad L’effet biologique n’est pas uniquement fonction de la quantité d’énergie transmise, mais également du type de rayonnement. Lorsqu’une particule alpha entre en contact avec des cellules du corps humain, elle y occasionne plus de dégâts, en raison de ses dimensions, qu’une particule bêta. La notion d’équivalent de dose a été introduite pour tenir compte de cette différence ; définie par : HT = WR .DT,R ; HT = R WR .DT,R (I.11) DT, R= moyenne de la dose absorbée dans le tissu ou l’organe T par le rayonnement R ; WR= facteur de pondération radiologique. Elle s’explique aussi par le fait que la même unité peut être utilisée pour quantifier les effets de la radioactivité, quelle que soit la source de rayonnement. En fait on obtient cette unité en multipliant la dose par le facteur de qualité du rayonnement. Ce facteur sera de 20 pour une particule alpha et de 1 pour une particule bêta ou pour des rayons X ou gamma. Il en résulte que l’effet provoqué par une dose de rayonnement alpha (lésion cellulaire) est donc 20 fois plus important que celui d’une dose de rayonnement gamma. On peut aussi définir la dose efficace qui permet d’inclure des doses partielles reçues par certains organes comme s’il s’agissait d’une irradiation uniforme. C’est la somme des doses équivalentes pondérées pour le tissu ou l’organe T. [8] E = T WT . HT ; avec HT = R WR .DT, R (I.12) WT= facteur de pondération pour le tissu ou l’organe T WT=0,2 pour les gonades ; 0,12 pour la moelle osseuse rouge ; 0,05 pour la vessie ; 0,01 pour la thyroïde et 0,05 pour les autres. Dans le cas d’une contamination interne, les radionucléides peuvent se concentrer par exemple dans la glande thyroïde. Si bien que la thyroïde devient en fait la principale source d’irradiation interne. Elle  s’irradie alors elle-même ainsi que d’autres organes tels que les poumons et les gonades (organes reproducteurs). Prenons l’exemple de l’iode 131 qui émet des rayons bêta et gamma. Toute l’énergie du rayonnement bêta et seulement une petite partie du rayonnement gamma sont absorbées par la thyroïde. Le reste du rayonnement gamma atteint les poumons et d’autres organes qui absorbent chacun une partie de cette énergie On constate, que lors d’une contamination interne, contrairement à ce qui est généralement le cas lors d’une irradiation externe, le corps n’est pas irradié de façon uniforme. En ce qui concerne les effets biologiques dus à une dose identique, les risques varient d’un organe à l’autre. Autrement dit, le risque d’un cancer mortel est différent pour chaque unité d’équivalent de dose et varie en fonction de l’organe irradié

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Effets Biologiques

Lorsque le tissu vivant est exposé à des rayonnements ionisants quelle que soit leur source, il se produit un transfert d’énergie du rayonnement aux molécules de la cellule, ce qui peut déclencher une altération des fonctions normales. Si la quantité d’énergie est suffisante, il peut y avoir destruction de la cellule et nécrose du tissu. Cette action des fortes doses de rayonnement sur les tissus humains est bien connue par son utilisation en radiothérapie, ou la destruction des cellules est utilisée comme une arme contre les tumeurs malignes, souvent plus radiosensibles que les tissus normaux. La radiosenbilité peut varier selon les organes et les tissus de l’organisme. L’exposition de l’organisme entier à des dose de rayonnement trop faibles pour provoquer une destruction visible de la peau peut, par action directe et indirecte sur des organes plus sensibles, déclencher un effet combiné, néanmoins létal pour l’ensemble de l’organisme. Des doses encore plus faibles peuvent ne provoquer aucun effet observables pendant une période qui serait suffisamment brève pour rendre manifeste la corrélation entre l’effet et l’irradiation .

Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre I : Physiques des rayonnements
I l’atome et ses constituants
I-1 l’atome
I-2 la radioactivité
II Classification des rayonnements
II-1 la nature des rayonnements
II-2 les rayonnements chargés électriquement
II-3 les rayonnements non chargés électriquement
III Interaction des rayonnements ionisants avec la matière
III-1 Interaction des particules chargées lourdes (ions) avec la matière
III-2 Nature de l’interaction
III- 2-1 Interaction des particules chargées légères avec la matière
III- 2-1-1 Electrons
III- 2-1-2 Diffusion élastique sur les noyaux
III- 2-1-3 Diffusion inélastique sur les noyaux : Bremsstrahlung
III- 2-1-4 Positons
III-3 Interaction des neutrons avec la matière
IV Interaction des rayonnements électromagnétiques avec la matière
IV-1 Les quatre interactions élémentaires
IV- 1-1 Effet photoélectrique
IV- 1-2 Effet Compton
IV- 1-3 Création de paires ou matérialisation
IV- 1-4 Effet Thomson-Rayleigh
V Propriétés des rayonnements ionisants
V-1 Expositions aux radiations ionisantes
V-2 la dose d’irradiation
V-3 Effets biologiques
Chapitre II : Généralités sur Les Rayons X
Introduction
I Nature des rayons X
II le générateur de rayons x
III tube de rayons X
III-1 Bases physiques
III-2 Principe
III-3 La gaine
III-4 la cathode
III-5 l’anode
III-5-1 Evolution de l’anode fixe en anode tournante
III-5-2 Anode en molybdène
III-5-3 l’ampoule
IV le fonctionnement du tube
IV-1 le courant de chauffage
IV-2 le courant de haute tension
IV-3 le circuit de refroidissement
V les caractéristiques thermiques
V-1 la puissance absorbée et puissance d’émission
V-2 l’usure d’un tube radiogéne
VI Spectre des rayons X
VI-1 Mise en évidence
VI-2 Rayonnement du spectre continu
VI-3 Le spectre de raies caractérisques
VII Les rayons X et la matière
VII-1 Variation de l’absorption en fonction de la longueur d’onde λ
VII-2 Variation de l’absorption en fonction de la mesure de l’élément
VII-3 Les risques liés aux rayons X
VIII Les types de radiations
IX Principe de base de la radioprotection
IX-1 le principe de justification des activités
IX-2 le principe de l’optimisation de la radioprotection
IX-3 le principe des limites de doses individuelles
Chapitre III: La formation de l’image radiologique
I Le film et son traitement
I-1 la composition
I-2 Les Caractérisques
I-3 La définition
I-4 la sensibilité
II L’image radiologique
II-1 la qualité d’image
II-2 Netteté de l’image : Flou
II-2-1 flou géométrique
II-2-2 flou de mouvement
II-2-3 flou de récepteur
II-2-4 flou de forme
II-2-5 solution du flou
III la grille antidiffusante
IV Les cassettes
IV -1 les écrans renforçateurs
IV-2 l’effet photographique
IV-3 formation de l’image latente
IV-4 Chambre Noire et Le développement
IV-4-1 le révélateur
IV-4-2 le fixateur
IV-4-3 le lavage
IV-4-4 le séchage
Chapitre IV : La mammographie
Introduction
I Les éléments d’une chaine de mammographie
II Réduction de dose en mammographie
II-1 l’impact du tube à rayons X sur la performance de la qualité image du système
II-2 l’impact du tube rayons X et de la filtration sur la dose
III les principaux paramètres qui décrivent les systèmes de mammographie
III-1 le champ d’exploration
III-2 contrôle de qualité en mammographie
IV l’image radiologique
IV-1 La technique
IV-2 Résultats
V Etude Expérimentale
Conclusion Générale

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