INTEGRATION REGIONALE ET MONDIALISATION

INTEGRATION REGIONALE ET MONDIALISATION

La mondialisation a pour caractéristiques l’effacement des frontières entre les pays et les régions tandis que l’intégration régionale traduit au contraire la volonté de dessiner de nouvelles frontières. Bien qu’en apparence, les deux phénomènes sont contradictoires, leur coexistence est en elle un paradoxe apparent1. Beaucoup voient dans la propagation des accords régionaux une démarche libérale, c’est-à-dire une simple modalité du processus de mondialisation. D’autres au contraire, perçoivent le renforcement des liens régionaux comme étant une alternative à l’hégémonie des Etats Unis.

L’intégration régionale: étape vers la mondialisation

D’un point de vue libéral, l’intégration régionale peut être considérée comme une étape vers la mondialisation. Dans ce cas de figure, ce processus serait perçu selon Nicolas2 comme une forme de « mesomondialisation ».

Le régionalisme ouvert1 tel que définit par Reynolds et al2. et Garnaut3, en est un bon exemple dans la mesure où le principal moteur de cette forme d’intégration est la recherche de l’efficacité économique ou de la croissance économique et ce par le biais des activités qui sont susceptibles de créer de la richesse à un niveau global4.

Ainsi, une coopération au niveau régional peut être considérée comme étant une voie vers la libéralisation des échanges multilatéraux. Ceci aura pour conséquence une meilleure insertion dans l’économie mondiale. Pour les PED, l’intégration régionale peut être perçue comme un moyen pour faciliter leur présence dans l’économie mondiale. Les raisons pour lesquelles les pays optent pour l’intégration régionale malgré qu’elle soit un second best ne sont pas encore bien déterminées.

Sur ce point plusieurs tentatives de réponses ont été proposées. Pour certains, il parait plus évident d’obtenir plus facilement une coopération d’un pays voisin que celle d’’un partenaire éloigné. En outre, l’échelon régional peut offrir un meilleur cadre de coopération et de promotion des échanges transfrontalières, aussi bien des biens que des capitaux.

L’intégration régionale regroupe parfois des pays inégalement développés, alors une ouverture progressive de leurs économies respectives donnera aux petites et moyennes entreprises d’avoir le temps de s’adapter à la nouvelle donne et de devenir ainsi plus compétitives. Il va sans dire que l’intégration régionale accentue les échanges commerciaux industriels et financiers lorsqu’il se trouve un pays leader5 dans le groupe constitué ; celui-ci jouera un rôle de garant et permettra de donner une certaine crédibilité à l’accord régional6, et ainsi une meilleure insertion dans l’économie mondiale.

 L’intégration régionale : composante de la mondialisation

L’un des principaux avantages de la mondialisation est l’ouverture à de nouveaux marchés et de favoriser la spécialisation ; toutefois elle engendre un accroissement de la concurrence en terme de produits échangés ou en termes de flux des investissements directs étrangers (IDE)1. L’accentuation de la compétitivité peut inciter à la formation des groupes régionaux. En effet, dans un environnement caractérisé par une concurrence accrue, il est primordial d’atteindre une taille critique pour pouvoir réaliser des économies d’échelle ;

l’intégration régionale peut être un moyen indéniable pour aboutir à cette fin. Pour les pays en développement, bien concevoir une intégration régionale présente de multiples avantages. Premièrement, elle intensifie les flux commerciaux entre ces pays, ce qui leur permettra d’avoir une place dans le commerce mondial. L’intégration régionale, par l’élargissement des marchés crée de nouvelles débouchées pour les produits difficiles à écouler sur les marchés nationaux.

Par ailleurs, l’harmonisation du cadre légal et réglementaire des différents volets de l’économie aussi bien économiques, financiers que sociaux permet à ces pays de mieux gérer les exigences internationales et de s’approcher le plus des normes standards. Par conséquence, faciliter l’insertion dans l’économie mondiale tout en ayant une certaine marge de manœuvre dans la scène internationale .

D’un autre point de vue, chaque bloc régional a un objectif qui est explicitement déclaré. A titre d’illustration, l’un des objectifs de l’intégration des pays de l’ASEAN est de favoriser les entrées d’IDE, et donc de faciliter l’intégration de ces pays dans la mondialisation. Le Mercosur quant à lui a pour objectif principal l’amélioration de la compétitivité des entreprises et la crédibilité des réformes et le maintien de la dynamique, tout cela dans un objectif final qui de mieux tirer profit de la mondialisation3