Intégration des minéralisations des Beni Bou Ifrour : du Rif oriental à la Méditerranée occidentale
Ce chapitre est consacré à l’intégration du massif des Beni Bou Ifrour et de ses miné ations à l’échelle régionale. Le modèle d’évolution tectono- sédimentaire et magmatique proposé dans le Chapitre 12 y est ainsi confronté occidentale, principalement associées à un magmatisme qui se met en place dans un contexte géodynamique contrôlé par le retrait de panneaux plongeants. La deuxième partie de ce chapitre sera consacrée à l’apport du magmatisme et des minéralisations associées dans la caractérisation d’un évènement de déchirure du panneau plongeant. 13.1 Intégration régionale du massif des Beni Bou Ifrour discuter l’intégration régionale du massif des Beni Bou Ifrour (Figure 13.1). Cette coupe a été construite à partir d’informations recueillies dans la littérature : (1) pour l’anticlinal de Tarjat, NEGRO (2005) et MICHARD et al. (2008), (2) pour la plateforme carbonatée, les différents travaux de CORNEE et al., (2002, 2006). Le style tectonique est inspiré des travaux de CRESPO-BLANC & FRIZON DE LAMOTTE (2006), du profil Transmed I (FRIZON DE LAMOTTE et al., 2004), de MICHARD et al., 2008… Cette coupe interprétative montre que le modèle de type pli sur chevauchement d’avant-pays que nous proposons pour le massif des Beni Bou Ifrour s’intègre particulièrement bien dans l’histoire régionale du Rif oriental. Il montre qu’à l’échelle régionale, la compression est le processus majeur en œuvre à partir de 8 Ma, malgré les modèles régionaux qui font intervenir des phases individualisées d’extension après la mise en place des nappes rifaines (GUILLEMIN & HOUZAY, 1982 ; MOREL, 1989). FRIZON DE LAMOTTE (1982) estimait déjà que la subsidence des bassins post-nappes n’est pas liée à des phases extensives mais plutôt la conséquence de mouvements verticaux amorcés par la réactivation des accidents qui bordent les bassins lors de phases compressives. Nous sommes en accord avec cela, et proposons donc que les failles normales identifiées dans notre étude au sein du
Par ailleurs, le mode d’exhumation du massif mésozoïque des Beni Bou Ifrour semble fondamentalement différent de celui du massif paléozoïque des Trois Fourches, qui est a priori accommodé par le jeu de la faille normale de Dchar-Rana dont le jeu premier est tortonien. (1) Notre modèle étant restreint dans le temps (entre 8 et 6 Ma environ), il serait intéressant de savoir ce qu’il se produit en amont à l’échelle régionale. Plus spécifiquement, la réalité des mouvements vers l’Est que nous n’avons pas retrouvé au sein du massif : si la limite entre le Domaine Nord et le Domaine Sud était le vestige d’une limite latérale (et non frontale) d’un système de chevauchement initié plus tôt au Miocène, voire à l’Oligocène, cela s’accorderait avec les stades ultimes du scénario de NEGRO (2005) et NEGRO et al. (2007) en ce qui concerne l’exhumation des Temsamane. La réponse pourrait résider au NE du massif, au niveau de Afra.
(2) Le poids de l’édifice volcanique du Gourougou a-t-il une incidence sur la sédimentation et la localisation des accidents tectoniques ? EL BAKKALI et al. (2001) identifie la dépression d’Oumassine, située entre le stratovolcan et le massif des Beni Bou Ifrour, à une cuvette qui serait symptomatique d’une caldeira (§ 3.1.4.c). Les coupes de MOREL (1985, 1987 ; Figure 13.2) ne montrent cependant pas d’aspect incurvé des dépôts volcano- sédimentaires, mais plutôt un infléchissement vers le Gourougou. Par ailleurs, les failles normales méridiennes sont particulièrement concentrées dans le massif des Beni Bou Ifrour, immédiatement au Sud de l’édifice, tandis qu’elles sont peu cartographiées ailleurs. Or, il est démontré que la charge des édifices volcaniques à un effet sur la propagation des structures régionales lorsqu’elles sont compressives (BRANQUET & VAN WYK DE VRIES, 2001). Cet article en cours de rédaction représente le stade final de ce travail de thèse. En effet, son objectif est de retracer les processus géodynamiques de la Méditerranée occidentale au travers du magmatisme et des minéralisations qui y sont associées. En particulier ici, les âges du magmatisme de la mer d’Alboran et de la Marge Maghrébine – près de 450 datations compilées en une base de données (Annexe VIII) et géolocalisées sous SIG – sont replacés dans de nouvelles reconstitutions paléogéographiques (en collaboration avec la thèse de Damien Do Couto, 2014).