Informations générales sur le pays
Le Cameroun est un pays d’Afrique Centrale situé au fond du Golfe de Guinée. Le pays s’étend sur une superficie de 475 650 kilomètres carrés. Il présente une forme triangulaire qui s’étire du sud jusqu’au lac Tchad sur près de 1 200 km tandis que la base s’étale d’ouest en est sur 800 km. Il possède au sud-ouest une frontière maritime de 420 km le long de l’océan Atlantique. Il est limité à l’ouest par le Nigéria, au sud par le Congo, le Gabon et la Guinée Équatoriale, à l’est par la République Centrafricaine, et au nord-est par le Tchad. Enfin, au sommet du triangle, au nord, il est coiffé par le Lac Tchad. Le Bureau central des recensements et des études de population (BUCREP) du Cameroun a estimé la population à 23.248.044 habitants en 2017. En outre, le Cameroun est caractérisé par un taux de croissance démographique de 2,5% (2015), une espérance de vie de 55 ans (2014) et un indice de développement humain de 0,51 (2014) qui le situe au 153e rang sur 188 pays.
Le Cameroun est membre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Son appartenance à la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale l’astreint au respect de critères de convergence macroéconomique instaurés par cette institution à savoir : i) un solde budgétaire de base rapporté au PIB nominal positif ; ii) un encours de la dette intérieure et extérieure rapporté au PIB nominal inférieur ou égal à 70 % ; iii) une non- accumulation des arrières intérieurs et extérieurs; et iv) un maintien de l’inflation en dessous de 3 %.
L’économie camerounaise est la première et la plus diversifiée de la zone CEMAC avec un PIB qui représente le tiers du PIB de la sous-région. Elle reste toutefois très dépendante de productions non transformées. L’activité économique a enregistré une croissance de 5,8% en 2015, en recul de 0,1 point par rapport à 2014. Elle est portée par le secteur tertiaire qui a contribué pour 2,3 points à la croissance contre 2,1 points pour le secondaire et 1,1 point pour le primaire. Le Cameroun est considéré comme le grenier de l’Afrique centrale, compte tenu de l’importance de son secteur agricole qui, selon l’Institut national de la statistique (2014), représente 22 % de ses exportations. Le secteur primaire En 2015, le PIB du secteur primaire a représenté, suivant les estimations, 21,0% du PIB et a contribué pour 1,1 point à la croissance contre 1 point en 2014. Le secteur primaire est dominé par l’agriculture qui porte sur des cultures d’exportation très variées (cacao, café, banane, coton, palmier à huile, canne à sucre, caoutchouc) et des cultures vivrières (banane plantain, maïs, manioc…). La production de l’agriculture industrielle et d’exportation a progressé de 9,3% en 2015 contre 2,9% en 2014. De même, la production vivrière a crû de 4,6% en 2015 contre 4,2% en 2014, malgré les inondations dévastatrices et l’insécurité transfrontalière dans certaines régions.
Le secteur secondaire
En 2015, le taux de croissance du secteur secondaire s’est établi à 8,6%, contre 6,8% en 2014. Sa contribution à la croissance réelle est de 2,1 points contre 1,6 point en 2014, et il a représenté 20,2% du PIB. Cette croissance est essentiellement soutenue par les « industries extractives » qui ont contribué à hauteur de 4,5 points à la croissance du secteur. L’extraction d’hydrocarbures demeure une ressource importante (5,2% du PIB et 44% des exportations en 2015). La production pétrolière, après avoir atteint un maximum de 180.000 barils / jour en 1985, a décru à 61.000 barils / jour en 2011, puis est repartie à la hausse pour approcher 100.000 barils / jour en 2015. L’exploitation du gaz est aujourd’hui limitée à l’approvisionnement du marché local. Le sous-secteur bâtiments et travaux publics (BTP) connaît une croissance maximale ; il bénéficie d’une demande publique importante (routes, barrages, port de Kribi) et de nombreux projets privés (logements, hôtels). En 2015, le sous- secteur BTP a crû de 10,4% et a contribué pour 1,4 point à la croissance du secteur.
L’industrie reste limitée à des sous-secteurs traditionnels (raffinage pétrolier, boissons, sucrerie, huile, savon, farine, aluminium, ciment, métallurgie, transformation du bois) et est peu compétitive, handicapée notamment par des coûts élevés, l’insuffisance de l’investissement et l’accès médiocre à l’offre électrique. Le secteur tertiaire En 2015, le secteur tertiaire a crû au rythme de 4,9% contre 5,6% (soit un repli de 0,7 point de croissance) et contribue de 2,3points à la croissance du PIB. Ce léger repli est imputable essentiellement à l’activité dans les branches «banques et organismes financiers» et «transports, entrepôts, communications ».
Ce secteur est dominé par les transports, le commerce, la téléphonie mobile et les services financiers. La relative diversification de l’économie camerounaise ne se reflète pas dans ses échanges ; l’essentiel des exportations (environ 80%) est le fait de produits pas ou peu transformés. Les exportations FOB du Cameroun devraient avoir atteint 2400 Mrd FCFA en 2015 selon les douanes camerounaises, soit une baisse de 6,2% par rapport à 2014, notamment à cause de la baisse des prix du pétrole. Les principaux postes en 2015 sont les huiles brutes de pétrole et produits hydrocarbures (44%), le cacao (19%), le bois (12%), le coton (4%) et l’aluminium (3%). Quant aux importations FOB elles devraient avoir atteint 3575 Mrd FCFA en 2015 soit une baisse de 4,5% par rapport à 2014. Les principaux postes en 2015 sont les huiles brutes de pétrole et produits hydrocarbures (20%), les poissons, crustacés et poissons de la mer congelés (9%), les céréales (riz, farines et froments) (8%), et le sel, le souffre, les terres et les ciments (3%). La balance commerciale est structurellement déficitaire.
La croissance de l’économie camerounaise s’est accélérée progressivement sur la période récente, mais amorce une décélération depuis 2016 : elle est passée d’environ 2% en 2009 à 5,9% en 2015 et devrait s’établir à 4,9% en 2016 selon le FMI. Une part importante de cette croissance est imputable aux investissements publics qui se sont accrus avec les grands projets structurants au cours de cette période. Depuis 2010, l’inflation en valeur moyenne est restée inférieure à 3%. Elle est passée sous la barre des 2% (1,9%) en 2014 malgré la baisse des subventions aux carburants ayant conduit à une hausse moyenne du prix à la pompe de 15% en juillet 2014, compensée en partie par la baisse des taxes sur les transports. La hausse du prix des carburants et la taxation des boissons alcoolisées ont toutefois entraîné, avec un certain délai, une légère accélération de l’inflation, qui a atteint 2,7% en 2015.