Historique
En 1980 au Centre Hospitalier universitaire (CHU) de Los Angeles, un médecin, Michael Gottlieb découvre trois malades homosexuels qui présentant des signes cliniques tels que l’amaigrissement, la mycose, la fièvre, la candidose buccale et la pneumonie. Tous les trois présentaient une quantité anormalement basse des lymphocytes T4 dans leurs formules sanguines. La nouvelle de cette découverte diffusée par le CDC (Center of Desease Control) des Etats Unis d’Amérique permit en 1981 de recenser en moins de 15 jours 31 nouveaux cas. Consécutivement une origine infectieuse est rapidement soupçonnée. Devant la propagation rapide de l’infection au sein du groupe homosexuel, la contamination sexuelle homosexuelle est d’abord mise en cause. Le mode de contamination s’est ensuite diversifié pour inclure la transmission hétérosexuelle, sanguine (hémophilies, toxicomanes puis transfusés) et verticale. En 1982, un nouveau syndrome est alors défini : le syndrome d’immunodéficience humaine acquise avec SIDA comme acronyme.
En 1983, le virus responsable de ce syndrome est isolé pour la première fois à Paris à l’institut Pasteur par l’équipe du Docteur Luc Montagnier, à partir d’un prélèvement de ganglion lymphatique. Il est alors baptisé LAV (Lymphadenopathy Associated Virus), puis HTLV-3 (Human T-Cell Leukemia Virus), aux Etats- Unis en 1984. En 1985 les premiers tests de dépistage sont mis sur le marché pendant que les Etats Unis d’Amérique réalisent les premiers essais thérapeutiques par l’AZT. Au cours de cette même année la première conférence mondiale sur le Sida vit le jour à Atlanta aux Etats Unis. Elle sera suivie d’une série de conférences mondiales qui auront lieu plus tard une fois par an puis tous les deux ans. En 1986 la communauté scientifique adopte l’appellation « Human Immunodeficiency Virus (HIV) » ou « Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) » pour remplacer LAV et HTLV 3. Le Dr Montagnier et son équipe de l’Institut Pasteur isolent un deuxième virus, le VIH 2, en collaboration avec les chercheurs et médecins de l’Hôpital Claude Bernard de Paris et l’Hôpital Ega Moniz de Lisbonne en 1984. En mai 1987, l’OMS crée le Programme Mondial de Lutte contre le Sida et lance la mobilisation mondiale avec la création dans presque tous les pays membres de l’OMS d’un Programme National de Lutte contre le VIH/Sida [5, 6,7]. En 1988, la date du 1er décembre est déclarée par l’OMS, « Journée mondiale de lutte contre le Sida ». [8] Le 11 juillet 1994 le conseil d’administration de la fondation Francoaméricaine pour le sida (FAAF) reconnaît la paternité de l’équipe française quant à la découverte du virus du sida. En 1996, le Programme commun des Nations Unies contre le VIH/Sida, ONUSIDA est créé. Sous l’impulsion de l’ONUSIDA, le monde s’est engagé dans une mobilisation sans précédent. Ainsi en juin 2001, les chefs d’Etats et du Gouvernement du monde entier adoptent la déclaration d’engagement sur le Sida, appelée Déclaration de l’UNGASS [8]. Cet engagement sur le Sida s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre des objectifs du millénaire, notamment l’objectif du millénaire 6. Grâce à la solidarité mondiale, un progrès considérable a été accompli dans la lutte contre le la pandémie du VIH et Sida.
Ampleur de l’épidémie
Dans le monde : L’OMS estimait en 1995, le nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA à 20 millions dans le monde. Ce nombre s’accroît en 2000 et se chiffre à 34,3 millions de personnes [9]. Depuis 2002, le pourcentage mondial des personnes vivant avec le VIH s’est stabilisé mais toutefois le nombre total des personnes infectées s’est accru du fait du nombre actuel de nouvelles infections chaque année et des effets bénéfiques des thérapies antirétrovirales qui sont plus largement disponible. Ainsi en 2008, l’ONUSIDA estime que environ 2 millions de personnes ont contracté le VIH et l’épidémie du Sida a causé environ 2 millions de décès dans le monde ; ce qui porte à 33,4 millions le nombre total des personnes vivant avec le VIH [2]. La plupart des personnes séropositives vivent en Afrique Subsaharienne (22,4 millions) et en Asie (4 ,7 millions) [2]. Cependant, l’épidémie n’épargne aucune région du monde : on observe une progression inquiétante de l’épidémie en Europe de l’Est principalement chez les usagers de drogues (UD), et dans une moindre mesure ; dans les pays d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord où les homosexuels restent très touchés [9]. Selon le sexe la proportion des femmes infectées par rapport aux hommes infectés est approximativement de 50% depuis la fin des années 1990 [1].
En Afrique Subsaharienne : Bien que des progrès aient été réalisés en matière de prévention et de soins, on a compté 21,1 millions de personnes vivant avec le VIH en Afrique Subsaharienne avec quelques 3,5 millions de nouvelles infections en 2002 [10]. En 2007, plus des trois quarts des décès dus au Sida dans le monde se sont produits en Afrique Subsaharienne [1]. En 2008 de nets progrès ont été observés dans cette même région d’Afrique : on estime que 2,9 millions de patients ont suivi un traitement antirétroviral alors qu’ils étaient environ 2,1 millions en 2007 [11]. La prévalence du VIH chez les adultes de 15 à 49 ans a reculé de 5,8 % en 2001 à 5,2 % en 2008 [2]. Le nombre annuel de nouvelles infections a baissé de 2,7 millions en 2007 à 2 millions en 2008. Depuis le début de l’épidémie le Sida a fait quelques 14.1 millions d’orphelins en Afrique Subsaharienne sur un total mondial de 16 millions d’orphelins du Sida [1]. A l’échelle de la région toute entière, les femmes représentent 60 % des infections à VIH en 2008 [2]. Les taux moyens de l’infection chez les adolescentes sont plus de cinq fois supérieurs aux taux chez les jeunes garçons. Parmi les jeunes au début de la vingtaine, les taux sont trois fois plus élevés chez les femmes. [12] L’Afrique Australe est la région la plus gravement touchée par l’épidémie du VIH. En 2007 elle comptait presque un tiers (32%) de toutes les nouvelles infections à VIH et de tous les décès dus au Sida. La prévalence nationale du VIH de huit pays de l’Afrique Australe (Afrique du Sud, Botswana, Lesotho, Mozambique, Namibie, Swaziland, Zambie et Zimbabwe) était supérieure à 15% au cours l’année 2007. [12]
Diagnostic biologique
On distingue deux types de méthode de diagnostic de l’infection à VIH : le diagnostic sérologique direct et indirect. La mise en évidence du virus par méthode directe se fait par multiplication en culture cellulaire, par détection immunologique ou le plus souvent moléculaire. Elle est indiquée dans les situations d’échec du diagnostic indirect en particulier pendant la période sérologique de la primo-infection. Le diagnostic par méthode sérologique indirecte c’est-à-dire par détection des anticorps reste dans la majorité des cas l’approche diagnostique la plus pertinente et la plus accessible. Les méthodes de référence pour la visualisation de la réaction antigène-anticorps sont actuellement les méthodes immunoenzymatiques de type Elisa. Elle demande seulement quelques heures et donne des résultats reproductibles. Chez l’adulte, le diagnostic nécessite la pratique, sur le sérum du sujet de deux tests de dépistage de type ELISA (ou un test ELISA et un test rapide), détectant les anticorps anti-VIH1 et VIH2, puis un test de confirmation, le Western blot qui est la technique de référence où les protéines virales sont séparées par électrophorèse avant d’être transférées sur une membrane de nitrocellulose. En cas de résultat positif, le sujet est dit séropositif. Il est à noter que l’infection n’est pas décelable par cette méthode lors de la primo-infection. On propose donc de réaliser généralement 2 tests à deux mois d’intervalle (sauf s’il n’y a pas eu de pratique à risque depuis deux mois). Toutefois, on peut déceler une primo-infection en recherchant la présence d’antigène p24 (capside interne) dans le sérum. Chez les enfants nés de mère séropositive, les anticorps maternels transmis persistent pendant une grande partie de la première année de vie, rendant ainsi le diagnostic sérologique d’une éventuelle infection chez l’enfant très difficile pendant cette période. Le diagnostic direct de détection du virus est, dans ce cas, l’approche la plus adaptée [21].
1 INTRODUCTION |