L’énergie constitue un des éléments indispensables aux activités humaines, domestiques et industrielles. Les gouvernements sont de plus en plus nombreux à accorder une place de choix à la promotion de développement et à la lutte contre le changement climatique dans l’élaboration de leurs politiques énergétiques. Cela sous-entend une utilisation efficace du système énergétique en contribuant à la fois à la protection de l’environnement et au développement. En effet, en raison de la croissance de la consommation d’énergie, les émissions de gaz à effet de serre se sont intensifiées. Leur concentration dans l’atmosphère s’est accrue. Pour réduire ces émissions, une solution consiste à remplacer les combustibles fossiles tels que le pétrole, le charbon de bois, le gaz naturel par des énergies renouvelables. De plus, l’augmentation du prix de pétrole de ces dernières années pousse à s’interroger de plus en plus sur la nécessité de s’intéresser à ces types d’énergie. Les énergies renouvelables regroupent les modes de production d’énergie utilisant des forces ou des ressources dont les stocks sont illimités. Il s’agit des énergies inépuisables. Cette politique énergétique vise à la fois à la consommation d’énergie propre.
Importance de l’énergie solaire en milieu rural
Les problèmes énergétiques du MRA
Le milieu rural africain dépend de la biomasse traditionnelle et surtout des combustibles traditionnels pour satisfaire leurs besoins énergétiques.
La dépendance vis à vis de la biomasse
La biomasse désigne toutes les matières organiques végétales, issues de la photosynthèse. Elle peut être valorisée par combustion en gazéification (voies sèches) ou par fermentation produisant du méthane ou des alcools (voies humides). Certains résidus organiques comme la bagasse de la canne à sucre et les excréments du bétail, peuvent être sèches et durcis au soleil avant d’être utilisés comme carburant, et même liquéfiés ou gazéifiés pour en tirer plus d’énergie. Cependant, l’utilisation de ces excréments comme combustible peut effectuer la fertilité des sols. Le méthane dégagé lors de la décomposition de la biomasse, peut servir au chauffage d’édifice public ou résidentiel. Une grande partie des déchets des ménages et des industries agroalimentaires s’y rattache.
En milieu rural, les services d’énergie utilisés doivent répondre essentiellement aux besoins vitaux : production et cuisson des aliments, chauffage, éclairage. Les bois et ses dérivés, les déchets agricoles constituent les sources d’énergie qu’on y utilise les plus souvent en raison de leur disponibilité. L’absence de droit de propriété sur les ressources forestières explique la surexploitation des bois comme source d’énergie. Cependant, la disponibilité de ces combustibles diminue largement dans certaines zones en raison de leur exploitation obligeant les femmes et les enfants à couvrir des distances plus longues pour la collecte. Cette collecte monopolise un temps pouvant être consacré à des activités plus productives, par exemple dans le domaine de l’éducation et de l’agriculture. En moyenne cette tâche représente 15 heures de travail par semaine avec plusieurs dizaines de kilomètre . La consommation domestique se résume en grande partie à l’utilisation de la biomasse de façon traditionnelle.
Les personnes qui dépendent de combustibles traditionnels doivent faire face à une sorte de pollution domestique du fait des feux à ciel ouvert. Les biomasses contribuent notamment à la pollution intérieure des maisons, sources de maladies respiratoires surtout chez les femmes et les enfants ayant tendance de passer plus de temps à l’intérieur des habitations. La collecte et l’utilisation de la biomasse engendrent aussi des effets néfastes sur l’environnement. Parmi eux sont la déforestation, l’érosion du sol, la pollution de l’eau ou de l’air…
Le problème d’éclairage en milieu rural
Pour satisfaire leurs besoins d’éclairage, les familles rurales utilisent généralement:
● Des lampes à pétrole à mèche, souvent faites à des boîtes de conserve de tomates dans lesquels on insère une mèche à coton ;
● Des torches ;
● Des bougies ;
Dans la pratique, la plupart des familles n’utilisent pas plus d’un point lumineux par pièce au même moment. Doubler le nombre de lumière fait doubler les coûts mais augmente à peine le niveau d’éclairage. L’éclairage sert surtout aux gens pour voir les contours pour ne pas se cogner.
Le problème d’électrification rurale
Le taux d’accès des populations africaines à l’électricité reste parmi le plus faible du monde. Plus de 83% de la population rurale ne dispose pas d’électricité . La population rurale est considérée comme pauvre. La majorité subit une hausse du prix de l’électricité. L’accès limité des ménages s’explique en grande partie par les frais de raccordement et les abonnements prohibitifs. Il s’avère difficile pour des consommateurs à faible revenu de prendre l’habitude, de mettre de l’argent de côté en vue d’une dépense mensuelle. La faible densité de population combinée à une prépondérance de la population rurale reste une contrainte majeure car elle rend le développement des infrastructures de l’électricité trop onéreux. L’étroitesse du réseau et son mauvais état sont des problèmes d’autant difficile à surmonter que les pays africains connaissent des fortes contraintes budgétaires.
Dans son étude, l’IEPF fait sortir que l’éloignement des centres de production d’énergie électrique par rapport aux zones rurales, rend le coût de transport de l’énergie électrique conventionnelle . L’électrification en MRA pose des problèmes aux gouvernements africains. Les longueurs moyennes des lignes moyennes tension à construire un raccordement restent importantes. Les coûts d’un raccordement seraient démesurés pour des zones enclavées parfois peu accessibles et des populations très dispersées. Ensuite la demande d’électricité fait au nom de la consommation domestique. Les besoins correspondent en fait à des quantités faibles d’électricité comme l’éclairage et l’audiovisuel (radio, télévision). Ces deux postes de consommation d’énergie ne représentent pas de sources significatives pour justifier un raccordement au réseau.
Les seules possibilités d’électrification des zones rurales résident donc dans des solutions énergétiques décentralisées, soit des systèmes autonomes qui ne nécessitent pas de raccordement au réseau. L’électrification rurale décentralisée ou ERD a pour objectif d’accorder un réseau électrique à la zone rurale sans dépendre du réseau électrique national. Il permet aux habitants ruraux de se regrouper selon la dispersion de la densité de population pour obtenir le réseau électrique en question.
La faiblesse du système agricole
L’agriculture représente la première et souvent l’unique forme de ressource en milieu rural et isolé des pays d’Afrique. Elle demeure un élément central de l’économie Ouest africaine assurant 30 à 50% du PIB de la plupart des pays . Elle représente la plus grande source de revenus et de moyens d’existence pour 70 à 80% de la population du milieu rural . Ce secteur assure l’approvisionnement alimentaire et de recettes d’exportation issue de la culture des rentes. Dans le milieu rural, l’exploitation agricole se présente sous forme familiale dont les objectifs prioritaires consistent à assurer la consommation, à stocker et à vendre. La taille de l’exploitation est de 5 à 10 ha en moyenne. Les performances du secteur agricole ont été particulièrement faibles car l’Afrique constitue l’un des rares continents où la production agricole par tête continue de chuter ces 40 dernières années. Cette baisse estimée à 0,34% en Afrique Subsaharienne affecte fondamentalement la survie des ménages en raison de l’effritement des revenus et accentue le déficit vivrier.
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