IMPORTANCE DE LA COUVERTURE FORESTIERE

IMPORTANCE DE LA COUVERTURE FORESTIERE

UN MILIEU ECOLOGIQUE PROPICE POUR LA FAUNE ET DE LA FLORE

La forêt possède une diversité écologique importante. Elle offre un point de jaillissement pour les hommes et pour toutes les espèces qui y trouvent refuge. Dans notre zone d’étude, la forêt couvre plus de 33 928 hectares dans le District d’Ambohimahasoa.La Station Forestière d’Ialatsara constitue une partie de cette couverture. Cette station a été mise en place durant l’époque coloniale pour assurer le rôle de centre de recherche, d’expérimentation sylvicole et d’essais de plantation d’espèces autochtones. Par cette vocation, elle doit alors assurer la survie et le développement de la couverture forestière tout au moins du District. Cette station s’étend sur une superficie de 3 157 hectares. 2 500 hectares situés à l’Est de la RN7 ont été gérés par l’IAlatsara Développement Écotourisme (IADE) après désistement de la société CORANIR première locataire-gérante, et 602 hectares de la partie Est de la zone a été mise sous la responsabilité directe de l’AFAFI (Andrin’ny FAmbolena sy FIompiana), une société ayant son siège à Fianarantsoa et un relais dans la commune urbaine d’Ambohimahasoa, suivant la convention de location gérance N°803- 01/MEF/SG/DGEF/DIREF.3. Si aucune description de la constitution de la partie gérée par AFAFI n’a été fournie, celle qui a été gérée par l’IAlatsara Développement Écotourisme (IADE) est répartie en 1 000 hectares de forêt naturelle, 500 hectares d’eucalyptus, 1000 hectares de Pinus. Les deux types de transfert de gestion ont des objectifs communs : la préservation de la forêt, de la faune et de la flore. Ces objectifs sont justifiés par les faits que la flore et la faune y sont riches en espèces endémiques Avant la mise en location gérance de cette forêt, les habitants vivant à proximité de la forêt chassaient et abattaient les arbres qui sont source alimentaire des lémuriens ; l’IADE a essayé de reboiser les espaces dénudés par des plantes autochtones ; celles-ci constituent la principale nourriture des lémuriens. La société a commencé le reboisement par des jeunes plants d’essences endémiques car les lémuriens n’apprécient pas très bien la forêt d’eucalyptus ou de Pinus. Ils préfèrent la forêt naturelle. Les arbres précieux « palissandres » (Papilionacées) sont rares à l’orée de la forêt. Les seuls rescapés poussent dans des endroits difficilement accessibles. Actuellement, ils sont rares et très espacés. Aucun permis d’exploitation n’est plus délivré pour l’abattage de ces arbres ; Cependant, des exploitants illicites y exercent toujours ; ce qui aboutit à leur disparition rapide et progressive. Selon le responsable de la CIREEF d’Ambohimahasoa, ces deux contrats de locationgérance ne sont pas renouvelés. Le corridor forestier de Fianarantsoa est composé de forêts humides de basse altitude, de montagne, de haute montagne, de marais, de petits lacs et de cours d’eau qui sont parmi les plus importantes à Madagascar en termes de diversité biologique et d’endémicité spécifiques. Ces trois derniers forment d’autres types d’habitats au sein du corridor. La forêt de basse altitude a presque disparu à cause de l’exploitation humaine sur le versant Est du corridor. La forêt de montagne est la plus commune dans le corridor. Les forêts de haute montagne sont les plus conservées. Le système d’exploitation est limité aux seules activités agricoles et aux prélèvements. Chez les Betsileo une partie du bois de construction, le matériel de la vannerie, les produits de la pêche comme les anguilles et les écrevisses proviennent des prélèvements forestiers. Les autres produits comme le bois de chauffe, les plantes médicinales sont prélevés dans les plantations d’eucalyptus près du village.

ELEMENT ESSENTIEL POUR LE CYCLE DE L’EAU

La forêt joue un rôle important dans les échanges gazeux dans notre atmosphère. Celui de la réduction du taux de gaz carbonique et émanation d’oxygène atmosphérique, sans la forêt, cet échange n’est pas possible. Les végétaux aussi, en fonction de la lumière solaire effectuent l’assimilation chlorophyllienne. Cela nous mène à dire que la végétation transpire et assure une des étapes du cycle naturel de l’eau. En transpirant, les végétaux à la surface de la terre transforment l’eau liquide en gaz. Et ces gaz s’accumulent en haute altitude pour 40 former les nuages générateurs de pluie. Ce phénomène s’appelle l’évaporation physiologique c’est-à-dire par l’intermédiaire de la plante. Le cas le plus souvent rencontré est qu’en passant par la route nationale sous la forêt d’Ialatsara, l’atmosphère est toujours humide : pluies ou crachins. Dans cette partie, la forêt est encore dense et il existe des endroits où on ne voit presque pas le soleil. La densité de la forêt est donc très importante parce que là où la forêt est serrée, les précipitations sont abondantes et l’humidité est excédentaire. On a le même cas dans la commune rurale d’Ambalakindresy car cette dernière possède une grande superficie de forêt et elle est juxtaposée au Nord-Ouest du parc national de Ranomafana. Pour le cas des communes rurales qui sont à l’Ouest de la commune urbaine, les précipitations ne sont pas régulières. Il ne pleut généralement qu’en été mais le réseau hydrographique est assez dense ; les eaux des cours d’eau sont largement utilisées en riziculture irriguée. Les barrages successifs des affluents de la rivière Matsiatra alimentent en permanence les rizières. Or, pour une période de 30 ans (1961-1990), il a été enregistré dans le District une moyenne de précipitations de 09 jours par mois. Le bilan hydrologique et hydrique ne connaît pas de déficit. Aujourd’hui, la zone d’étude bénéficie encore beaucoup de précipitations mais la répartition saisonnière est irrégulière. Le total du nombre de jours pluvieux par an est relativement moyen ; il existe cependant des mois qui ne comptent qu’un nombre minime de jours de pluies allant jusqu’à 02 jours uniquement. La diminution progressive de la surface couverte par la forêt pourrait avoir des impacts négatifs sur les précipitations ; cela est l’une des causes de la perturbation du cycle naturel de l’eau et la baisse du rendement agricole pour chaque foyer. (Hery A Rakotoarison, Impact des pressions anthropiques sur les paysages forestiers du district d’Ambohimahasoa p 26).

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UNE FORTE POTENTIELLE ECONOMIQUE

Dans notre zone d’étude, la forêt est très exploitable, de bonne qualité et de grande taille : les arbres surtout les bois d’œuvres, sans oublier la fabrication des charbons de bois qui sont très prisés en ce moment. Selon le rapport annuel en 2006 du CEEF ou Cantonnement de l’Écologie et Forêts du District, le nombre de scieries recensées est de cinq (05) mais nous tenons à préciser qu’en ce moment, cet effectif est augmenté largement. Des scieries et des ateliers de menuiserie s’implantent partout. Cette activité rapporte beaucoup aux exploitants. À part cette exploitation de bois d’œuvre, l’activité charbonnière est en pleine évolution car la demande est élevée à l’intérieur et en dehors de la commune. 41 Comme la ville est traversée par une route nationale, les ventes de charbon sont faciles et ces pauvres paysans charbonniers vendent leurs produits à bas prix. Souvent, ces charbonniers n’obtiennent pas l’accord favorable du CEEF mais vivent en exploitant leurs héritages. Un sac de charbon de 250 kg coûte environ 7 000 ariary, il y a des charbonniers qui rejoignent la commune urbaine, parcourant plusieurs kilomètres à pied pour vendre son charbon dans le but de s’approvisionner en produits de première nécessité. L’exploitation forestière est un travail faisant apparaître des catégories d’opérateurs d’amont en aval. En amont, il y a les riches qui ne font qu’utiliser leur argent ; suit la classe moyenne constituée par les transporteurs, les démarcheurs. En aval, on a les bûcherons qui sont attirés par le gain et qui travaillent dans des conditions pénibles ; ils courent le risque de se faire emprisonner mais n’obtiennent qu’un salaire de misère. Ils s’aventurent à couper les arbres. Ces intérêts offerts par la forêt sont la cause de la recrudescence des exploitations illicites perpétrées dans cette zone. L’apiculture n’est pas à négliger car tant qu’il y a encore la forêt, les abeilles ne cessent pas de produire du miel. L’eucalyptus, les mimosacées sont des plantes mellifères qui poussent sur de grandes étendues dans le District. Donc, la cueillette de miel est une activité génératrice de revenu pour la population locale. Le bord de la RN7 juste au Nord de la commune urbaine est le lieu de vente du miel. D’habitude, le miel est cueilli à l’état sauvage. Il est vrai que cette activité est en cours de vulgarisation dans le District mais elle est pratiquée d’une manière traditionnelle. La sensibilisation de masse pour la plantation des plantes mellifères est une lutte contre la déforestation car l’administration commence à aider les apiculteurs à produire puis à trouver des partenaires ou du marché pour écouler le miel. (Hery A Rakotoarison, Impact de la pression anthropique sur les paysages forestiers du district d’Ambohimahasoa p 28).

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