IMPLICATIONS DANS L’ÉPIDÉMIOLOGIE DE LA FIÈVRE DE LA VALLÉE DU RIFT

IMPLICATIONS DANS L’ÉPIDÉMIOLOGIE DE LA FIÈVRE DE LA VALLÉE DU RIFT

La fièvre de la vallée du Rift

La fièvre de la vallée du Rift (FVR) est une zoonose qui peut provoquer une pathologie sévère tant chez l’homme que chez l’animal. Elle est due à un virus appartenant au genre Phlebovirus de la famille des Bunyaviridae et transmis aux animaux, majoritairement, par des moustiques vecteurs. Ce virus, souvent mortel chez l’homme, décime régulièrement les troupeaux de bétail en Afrique. La maladie provoque chez l’homme une fièvre quelquefois accompagnée d’hémorragies, de lésions hépatiques ou oculaires, d’encéphalites.

Chez les animaux, elle cause surtout des avortements et des mortalités chez les ovins, les caprins, les bovins, les buffles et les chameaux. Le virus de la fièvre de la vallée du Rift fait partie des agents utilisables pour la fabrication potentielle d’armes biologiques aux côtés du virus Ebola, de la bactérie responsable de la peste bubonique (Yersinia pestis), de Bacillus anthracis responsable de l’Anthrax etc…(Baumberger, 1997). Mise en évidence depuis 1930, date à laquelle le virus a été isolé pour la première fois lors d’enquêtes sérologiques sur une épidémie touchant les moutons d’une ferme de la vallée du Rift, au Kenya, des flambées ont par la suite été observées en Afrique subsaharienne et en Afrique du Nord.

En septembre 2000, la fièvre de la vallée du Rift a été signalée pour la première fois en dehors du continent africain. En effet, des cas confirmés ont été notés en Arabie Saoudite et au Yémen, pays jusque là exempts de la fièvre de la vallée du Rift. Elle pourrait théoriquement s’étendre à d’autres parties d’Asie et d’Europe.

Importance

Elle est avant tout économique car les pertes animales se sont comptées par milliers lors de certaines épizooties (100 000 moutons en Afrique du Sud en 1951, 20 000 bovins au Zimbabwe en 1978) (Swanepoel et al., 1979 ; Swanepoel, 1981). Le taux d’avortement a atteint 70% en Egypte en 1977 (Meegan et al., 1977). L’importance de l’affection chez l’homme est souvent sous-estimée du fait qu’il est difficile de faire le diagnostic différentiel entre la fièvre de la vallée du Rift et d’autres arboviroses qui présentent la même symptomatologie (la dengue, la fièvre jaune, les fièvres à phlébotomes, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo), voire même le paludisme.

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On pense actuellement que beaucoup de cas de paludisme résistants aux antipaludéens pourraient en fait être des cas d’arboviroses dont la FVR. 5 On sait également que les taux de mortalité et de morbidité peuvent être très élevés lors de la survenue de certaines épizooties. C’est ainsi par exemple qu’un million de personnes ont été atteintes en Egypte en 1977 avec plus de 600 morts (Meegan, 1979).

En Mauritanie, en 1987, il y a eu 500 personnes atteintes dont 224 sont décédées (Jouan et al., 1988). Sur le plan médical, l’affection peut être très meurtrière pour les ruminants domestiques surtout lorsqu’elle apparaît pour la première fois sous forme d’épizootie. La morbidité peut atteindre 100 % chez les petits ruminants avec 90 à 100 % de mortalité chez les jeunes (OIE, 1981 ; Ayoub, 1988). En période d’enzootie, l’importance médicale est moindre et la maladie s’exprime sous forme bénigne.

Évolution et répartition géographique

L’apparition et la diffusion de la fièvre de la vallée du Rift se sont faites géographiquement et chronologiquement en 3 étapes : son émergence au Sud et à l’Est de Afrique, sa diffusion en Afrique du Nord puis en Afrique de l’Ouest, enfin son apparition en dehors des frontières de l’Afrique dans la péninsule arabique. La figure 1 relate l’historique et la répartition géographique des différentes épizooties et épidémies de FVR actuellement connues dans le monde.

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