Impacts socio economiques de la migration interne

Les migrations sont au cœur du processus de développement dans tous les pays du monde. Dans les pays en développement, la crise a sévèrement affecté la contribution de la migration aux objectifs de développement. Le peuplement de Madagascar est issu de migrations successives aux origines diverses. Elles sont définies comme des déplacements effectués par des groupes ethniques ou des groupes d’individus d’un lieu déterminé pour aller vivre dans un autre. Le régime colonial français contribua à effacer certaines anomalies liées à l’histoire du peuplement des diverses régions de Madagascar ; par conséquent au cours du XXème siècle, les migrations intérieures des populations sont réparties dans tout le pays jusqu’à aujourd’hui.

On dit que la migration est interne s’il est intra-pays et externe s’il est inter-pays. En effet, de tous temps, les migrants ont été impliqués de gré ou de force dans la production des biens et services marchands. Et ces mobilisations, nécessaires à l’activité économique, peuvent également favoriser les échanges d’informations, le transfert de technologies et les ressources intellectuelles ; et ces dernières suscitent par ailleurs de l’innovation.

Définitions et différents types de migration interne 

Définitions

Plusieurs notions sont associées au terme de la migration. Donc pour pouvoir cerner la logique de ce travail, il convient de mieux connaître quelques définitions sur la migration, l’émigration, l’immigration et l’exode rural.

A-Migration
Etymologiquement, le terme migration vient du mot latin « migra » qui signifie « se déplacer ». Au sens large du terme, il y a migration lorsqu’un être vivant se déplace cycliquement d’un endroit à un autre. Trois paramètres de fondement méritent d’être examinés pour définir la migration : un changement de résidence, un changement d’emploi et un changement de relations sociales.

En général, la migration est définie essentiellement selon le premier critère, à savoir le changement de résidence .La migration est un phénomène difficile à saisir tant du point de vue théorique que pratique ; en effet, toute définition de ce phénomène prend en compte des dimensions spatio-temporelles ; d’où une diversité de méthodes d’approche. D’une façon générale, la migration ou mouvement migratoire peut être définie comme le changement du lieu de résidence habituelle pour une durée minimale conventionnelle. Pour ce qui est du temps, l’on considère généralement une durée d’au moins six mois effectifs ou avec l’intention de passer au moins six mois hors de sa localité de résidence habituelle. Quant au critère d’espace, il s’agit du franchissement de frontières administratives (villages, communes, départements, pays, etc.).

La présente étude aura pour objet le processus du déplacement d’un individu, d’un entité administrative vers une autre pour un délai d’au moins six mois. Selon Louis Henry (1981 ; 105) la migration est « un ensemble de déplacements ayant pour effet de transférer la résidence des intéressés d’un certain lieu d’origine ou lieu de départ, à un certain lieu de destination ou lieu d’arrivée …».

B- L’émigration 
D’après le sens étymologique du terme : « émigration » vient du mot latin : « émigrare, migrer = hors de » émigration, dérivé du verbe émigrer qui signifie quitter son pays pour s’établir dans un autre. Dans un sens plus large, il s’agit de l’action de quitter son pays pour aller s’installer dans un autre, momentanément ou pour toujours , définitivement. Emigrer se dit de l’action de quitter son pays pour aller s’établir dans un autre. A noter que la personne qui effectue ce mouvement est appelée ≪ émigrée ≫. Le substantif ≪ émigrant ≫ a donc un sens légèrement différent. Il est en effet celui qui quitte l’endroit où il se trouve au moment où il le fait. Dans le langage Antesaka, le mot de mamanga (<< vendre) qui signifie émigrer, et celui de pamanga ou mpamanga (<< ceux qui vendent, sous-entendu leurs services) qui désigne les émigrants. En outre, le fil de l’histoire nous apprend l’existence de plusieurs types d’émigrations.

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D’abord, l’émigration civile des couches populaires qui est à l’époque esclavagiste, une émigration forcée mais il y a aussi un déplacement plutôt volontaire pour différentes causes. Ensuite, l’époque coloniale nous a montré l’importance de l’émigration militaire c’est-à- dire le recrutement de soldat à la solde d’une puissance étrangère (mercenaires). A l’époque actuelle, on voit des émigrés de la noblesse, ceux qui font une émigration de la formation et de l’acquisition de savoir faire, l’émigration des gens d’Eglise ; l’émigration dans le secteur de la construction…

C- L’immigration 
Contrairement à l’émigration, l’immigration désigne l’entrée, dans un pays, de personnes étrangères qui y viennent pour y séjourner et y travailler. L’immigration vient toujours du mot latin ≪immigrare≫ qui signifie ≪ passer dans≫. Elle est une migration vue du côté du pays de destination. Et vue du côté du pays de départ, elle correspond à l’émigration.

Aujourd’hui, les flux migratoires sont orientés aussi bien dans les pays en voie de développement vers les pays développés que dans le sens inverse. Une controverse existe sur le sens à donner au mot immigration : s’agit-il simplement de changer de lieu (une immigration temporaire) ou bien de changer d’histoire (d’où le cas d’une immigration durable, avec un désir d’intégration de ses enfants à la communauté nationale.

➤ Un immigrant (ou migrant) est celui qui est en train d’immigrer ou qui vient d’immigrer.
➤ Un immigré est une personne qui est établie dans un pays par voie d’immigration.
➤ L’immigration est l’action d’immigrer, de séjourner de manière durable ou définitive dans un pays étranger.

L’immigration est aussi le phénomène d’entrée dans un pays d’accueil d’individu ou d’une population d’individus non autochtones, en général pour y trouver un emploi ou avec l’intention de s’y établir dans la perspective d’une meilleure qualité de vie.

L’immigration brute est le nombre total des immigrés. L’immigration nette est l’immigration brute diminuée du nombre des émigrés

L’immigration interne ou régionale est le déplacement de la population à l’intérieur d’un même pays.

D- L’exode rural 
Le terme exode rural « Rural Exodus » est apparu en 1892 par l’anglais Graham. Parler d’exode rural, c’est donner une charge dramatique à la mobilité des populations rurales. En fait, si les contemporains_ notamment les milieux conservateurs ont déploré, dans le second XIXème siècle, l’abandon des campagnes par les paysans, la notion elle-même, est apparue tardivement. Mobilité locale ou régionale des ruraux (à l’occasion d’un changement d’exploitation, de la recherche d’une nouvelle place pour les salariés agricoles) qui n’explique pas du tout une rupture avec le milieu rural ou agricole, et départ définitif à la ville, le seul mouvement visé par ceux qui usent et abusent de la notion d’exode rural. La relation qui conduit au milieu rural vers le milieu urbain est le mouvement de personnes quittant les campagnes pour s’installer en ville.

A Vangaindrano, l’exode rural est le principal facteur d’accélération de cette Urbanisation de la population. La population urbaine croît à un rythme tellement rapide que, d’une proportion de 7% par rapport à la population totale en 2009, et un doublement de proportion en 4ans, elle représente en 2013 près de 14%.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : GENERALITES SUR LA MIGRATION INTERNE ET LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES DE LA MIGRATION ET DE LA MONOGRAPHIE DE LA ZONE D’ETUDE
Section I : Définition et différents types de migration interne
Section II : Présentation de la zone d’étude
CHAPITRE II : MOTIF DE LA MIGRATION INTERNE
Section I : Raisons économiques
Section II : Raisons sociales
Section III : Raisons politiques
PARTIE II : IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA MIGRATION INTERNE
CHAPITRE I : IMPACTS ECONOMIQUES
Section I : Répartition du revenu et du transfert d’argent
Section II : Le niveau de vie et l’emploi
CHAPITRE II : IMPACTS SOCIAUX
Section I : Stabilité et instabilité sociale
Section II : Répartition du peuple
CONCLUSION

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