IMPACTS DES POLLUTIONS DES SACHETS PLASTIQUES
Les sachets sont des polluants capables de dégrader l’état de l’air car une fois mélangés aux déchets organiques et à de l’eau, cela provoque une fermentation qui est à l’origine de production de méthane (CH4). Cet hydrocarbure, après une combustion ou incinération en contact avec de l’air (O2), va libérer du dioxyde de carbone(CO2)et de l’eau (H2O) alors que nous savons très bien que ces derniers sont des gaz toxiques à effet de serre, néfastes pour l’atmosphère. Les dioxines font partie des molécules organiques libérées quand on brûle du sachet plastique. En effet, ce sont des composés organiques chlorés qui appartiennent à la famille des organochlorés appelés autrement POP au même titre que les pesticides et les PolyChloroBi- phényles (PCB).Elles regroupent 02 catégories: les dioxines ou PolyChloroDibenzoDioxines (PCDD) et les furanes ou PolyChloroDibenzoFuranes (PCDF). Selon les médecins, ce sont des substances très dangereuses.
La contamination du sol par les fragments de sachets plastiques peuvent entrainer l’infertilité du sol car les sachets plastiques disséminés proches des champs empêchent l’eau de pénétrer dans le sol et perturbent les échanges en air avec les plantes. L’imperméabilisation des sols par les sachets plastiques peuvent entraîner une insuffisance de la recharge de la nappe d’où une diminution des ressources en eau. Cela peut engendrer la réduction du rendement ainsi menacer l’agriculture. Sur la photo 18, on localise quelques mosaïques de culture et la culture de cressons dans le bas-fond d’Antanimora alors qu’on retrouve non loin de ces quartiers des zones de dé- charges sauvages constituées visiblement de sachets plastiques. Cette culture cressonnière en pleine ville d’Antananarivo est liée aux risques sanitaires dus aux contaminations des eaux d’irrigation réceptacles d’effluents urbains par les sachets plastiques ou les déchets. Quelques ménages de la ville d’Antananarivo procèdent également au jardinage ou la culture au potager. Cas du maïs dans le quartier d’Andraisoro (Cf. photo 19).
Impacts sanitaires.
En effet, les médecins du BMH ont affirmé que l’exposition aux dioxines peut empêcher la reproduction chez l’homme. Elle peut nuire au système immunitaire comme au niveau des thymus qui jouent un rôle très important dans la mise en place du système immunitaire de l’enfant. De nombreuses études épidémiologiques affirment que les expositions chroniques ou accidentelles à la PCDD entrainent le cancer chez l’homme, notamment le cancer du poumon, le Lymphome Non Hodgkinien (LNH) et le Sarcome des Tissus Mous (STM). Les médecins enquêtés affirment qu’elles entrainent le cancer du sein et celui du poumon chez la femme. Dans certains cas, elles peuvent engendrer du cancer gastro-intestinal et celui du foie. D’autres effets peuvent aussi se présenter après exposition à la PCDD : malformation congénitale, toxicité fœtale, altération du développement corporel de l’enfant, perturbation des enzymes hépatiques, effets sur le système cardiovasculaire, infections pulmonaires comme la toux, la bronchite et la pneumopathie, des maladies dermatologiques aigues comme le chloracné ou acné chlorique montré par la photo 24. Selon les enquêtes à Andralanitra, les maladies se manifestent surtout chez les habitants se trouvant à moins de 50m de la décharge. Les cas qui se manifestent le plus sont les mal- formations physiques chez les nouveaux nés, les problèmes respiratoires, les maladies pulmonaires telles que la tuberculose ; l’intoxication alimentaire et autres. Quelques personnes enquêtées ont affirmé que les enfants de l’association AKAMASOA sont les plus vulnérables car en plus de leur jeune âge, ils vivent trop près du dépotoir de la CUA.
Pour prévenir les tananariviens de toutes maladies liées aux pollutions pouvant être engendrées par les sachets plastiques, les médecins du BMH conseillent fortement le tri de déchets, le rejet d’ordures et de sachets plastiques présentant des signes d’usure ou de dégradation dans les poubelles ou dans les bacs à ordure. Ils recommandent la conservation d’aliments dans des matières inertes comme le verre, l’inox et la porcelaine pour prévoir l’intoxication alimentaire par ces emballages. Selon eux, le bannissement des sachets non dégradables sur le territoire malgache est vraiment nécessaire pour la préservation de la santé sociale.