La leishmaniose
Les leishmanioses sont des parasitoses communes à l’homme et à l’animal (anthropozoonose), dues à des protozoaires flagellés appelés Leishmanies, transmises par la piqûre de la femelle hématophage d’un insecte diptère dénommé phlébotome. Les réservoirs de parasite sont des rongeurs sauvages, l’homme, le chien. (Richard, M.L.,1995).
Les leishmanioses correspondent à un groupe de maladies humaines comprenant différentes formes cliniques : la leishmaniose viscérale, les leishmanioses cutanées et la leishmaniose cutanéo-muqueuse. Cette variabilité dans l’expression clinique résulte à la fois de la grande diversité d’espèces de Leishmania, mais aussi des modalités de la réponse immune de l’hôte. (Dedet, J.P., 2008).
Les Leishmanioses Viscérales : appelée également kala azar, est la forme la plus grave de la maladie, avec une mortalité de presque 100% en l’absence de traitement. Elle se caractérise par des poussées de fièvre irrégulières, une perte de poids importante, une hépatosplénomégalie (augmentation du volume de la rate et du foie) et de l’anémie. (OMS., 2002).
La leishmaniose viscérale (LV) en Algérie est une affection de type rural affectant principalement le jeune enfant. Elle sévit à l’état endémique au nord du pays à l’étage bioclimatique sub-humide et semi-aride. Le nombre annuel de nouveaux cas est estimé à 400. (Harrat, Z. & al., 1995). Leishmania infantum zymodème MON-1 est l’agent pathogène le plus fréquemment isolé chez les enfants atteints de leishmaniose viscérale; il a pour réservoir le chien (Belazzoug, S., 1986) et comme vecteur principal Phlebotomus perniciosus (Izri, M.A & al., 1990).
Leishmanioses cutanées : elle peut provoquer l’apparition de plaies qui ne cicatrisent pas sur la peau –jusqu’à 200 dans certains cas – sur les parties exposées du corps, comme le visage, les bras ou les jambes, ce qui entraîne un grave handicap et laisse au malade des cicatrices indélébiles.
La leishmaniose cutanée diffuse (LCD) ne guérit jamais spontanément et il existe une tendance aux rechutes après le traitement. Les formes cutanées de la leishmaniose sont les plus courantes et représentent 50-75 % de tous les nouveaux cas. L’urbanisation est l’un des principaux facteurs de risques. (OMS., 2002).
Les parasites : les leishmanies
Les parasites sont des protozoaires dimorphes du genre Leishmania. Ils se présentent sous deux formes :
La forme promastigote, libre forme Leptomonas. Elles sont retrouvées dans le tube digestif de l’hôte intermédiaire (insecte) et dans les cultures. Elles sont allongées et très mobiles grâce à un flagelle antérieur.
La forme amastigote dite Leishmania se trouve chez les mammifères. Ces formes parasitent les cellules histiomonocytaires. Chaque histiocyte peut en contenir une centaine. Elle est ovoïde et mesure 2 à 6 microns après coloration au May Grünwald- Giemsa son cytoplasme bleu contient un noyau teinté en rouge violacé et pourvu d’un gros caryosome central. Un appareil rudimentaire qui se compose d’un blépharoplaste bacilliforme d’où se détache une racine flagellaire. (Aubry, P., 2007). L’OMS distingue sept espèces : Leieshmania donovania, Leishmania major, Leishmania aethiopica, Leishmania mexicana, Leismania braziliensis, Leishmania perviana, Leishmania tropica, et deux sous espèces (Leishmania donovania infantum, Leishmania mexicana pifanoi) parfois considérées comme des espèces à part entière). Les efforts actuels tendent vers une «taxonomie biochimique» grâce à des méthodes d’anticorps monoclonaux, d’hybridation moléculaire. La caractérisation des isoenzymes est la plus courante. (OMS., 2000).
L’agent vecteur : le phlébotome
Les phlébotomes sont de petits insectes velus de 2-3mm (millimètres) de long, abondante toute l’année en zone intertropicale . Ils n’apparaissent qu’à la belle saison dans les régions tempérées. Classification : Les insectes de la sous famille Phlébotominae et du genre Phlébotomus appartiennent à l’ancien monde. Exemple : Phlébotomus papatasi, Phlébotomus perniciosus, Phlétobomus ariasis dans le bassin méditerranéen. Dans le nouveau monde, ils appartiennent au genre lutzomia (lutzomia sahélien en inde, lutzomia longipalpis en Amérique du nord, lutzomia wellcomei au Brésil et lutzomia chinensis en chine. Biologie : L’intérêt qu’ils ont depuis longtemps suscité vient du fait que tous les vecteurs de leishmaniose sont des phlébotomes. Ils présentent un cycle de vie holométabole, le stimulus qui provoque l’oviposition est le contact avec une surface humide, leurs œufs se développeront ensuite en larves sur le sol, dans les terriers, les nids, la poussière des anfractuosités de rochers ou de vieux murs, les tas de débris végétaux, puis on pourra observer une pupe et enfin un imago.
Les réservoirs de parasites
Ce sont les animaux sauvages et domestiques, dont les chiens errants ; les commensaux (rats) ; les hommes. Il y a deux entités :
la forme zoonotique, avec le chien comme principal réservoir de parasites :(Bassin méditerranéen, Moyen Orient, Brésil). Leishmanie en cause : L. infantum,
la forme anthroponotique, où l’homme est la seule source d’infection pour le vecteur (Inde, Soudan). Leishmanie en cause : L. donovani. (Aubry, P., 2007).
Le réservoir de Leishmania infantum est connu, depuis la découverte princeps de Nicolle & Comte à Tunis en 1908, comme étant essentiellement canin. Dans toute la région Méditerranéenne, le réservoir principal semble être constitué par les chiens domestiques (Bettini & Gradoni., 1986), bien qu’un réservoir selvatique soit également présent avec une prévalence de 55% chez les renards (Rioux, J. A. & al., 1969). En Algérie le réservoir principal du parasite est constitué par le rat des sables le Psammomys Obesus, rongeur diurne, peuplant le voisinage des lacs salés dans les régions steppiques (Chott Echergui à Saïda, Chott El Hodna à Msila). Le Psammomys Obesus est une gerbille originaire des milieux désertiques secs et semi désertiques du Nord de l’Afrique. Cette gerbille est adaptée à un biotope ou l’eau et la nourriture sont rares. Elle possède un habitat restreint, son terrier est moins étendu et sa reproduction est régie par la photopériode. Elle se nourrit exclusivement de plantes salées de la famille des chénopodiacées. (Houti, L., 2008). Le deuxième réservoir est péri domestique, et représenté par le rat des champs ou Mérion (Merion Shawi) rencontré au Nord du pays.
Définition du changement climatique
Le réchauffement climatique est un phénomène d’élévation de la température moyenne à la surface du globe (air et océans) qui a commencé il y a plusieurs décennies et se poursuit actuellement. (Epstein, P., 2000). La température moyenne de l’air à la surface de la Terre a augmenté de 0,6 à 1 °C au cours des 100 dernières années. Selon le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC ou IPCC pour Intergouvernemental Panel on Climate Change), «l’essentiel de l’accroissement de la température moyenne du globe au cours de la deuxième moitié du XXe siècle est très probablement dû à l’augmentation observée des concentrations de gaz à effet de serre d’origine anthropique».
L’effet de serre est souvent hâtivement désigné comme responsable du réchauffement climatique. En réalité, l’effet de serre est un phénomène naturel lié à la présence de gaz atmosphériques, tels que le dioxyde de carbone, le méthane, qui piègent le rayonnement infrarouge émis par la Terre. Cet effet de serre permet à l’atmosphère de se maintenir à une température moyenne de 15°C et sans lui, la température moyenne de la Terre serait de l’ordre de – 18°. (GIEC., 2007). Ce qui inquiète actuellement la communauté scientifique est le constat d’une augmentation continue de la concentration des gaz à effet de serre, et le fait que cet accroissement résulte des activités humaines. En effet, le dioxyde de carbone est produit en très grande quantité lors de la combustion des hydrocarbures qui constituent l’essentiel des carburants utilisés dans les centrales thermiques, pour les transports routiers, aériens et maritimes. C’est cet effet de serre additionnel induit par les activités humaines qui est responsable du réchauffement climatique observé depuis quelques années. Ceci a conduit les scientifiques à estimer qu’il y a « une influence perceptible de l’homme sur le climat global ».
Table des matières
1. Introduction
2. Matériel et méthodes
2.1 Leishmaniose
2.1.1 Définition
Les Leishmanioses Viscérales
2.1.1.2 Leishmanioses cutanées
2.1.1.3 Leishmaniose cutanéo-muqueuse (LCM)
2.1.2 Rappel historique
2.1.3 Rappel épidémiologique
2.1.3.1 Les parasites : les leishmanies
2.1.3.1.1 Généralités
2.1.3.1.2 Biologie
2.1.3.2 L’agent vecteur : le phlébotome
2.1.3.2.1 Généralité
2.1.3.2.2 Classification
2.1.3.2.3 Biologie
2.1.3.2.4 Les espèces de phlébotome les plus fréquentes en Algérie
2.1.3.2.4.1 Phlebotomus papatasi (Scopoli, 1786)
Réparation géographique
Ecologie
Rôle pathogène
2.1.3.2.4.2 Phlébotomus (Larroussius) perniciosus (Newstead, 1911)
Réparation géographique
Ecologie
Rôle pathogène
2.1.3.3 Le cycle
2.1.3.4 Les réservoirs de parasites
2.2 Changement climatique
2.2.1 Définition du changement climatique
2.2.2 Les conséquences du réchauffement climatique
2.3 Méthodologie
2.3.1. Collecte des données
2.3.1.1 Enquête épidémiologique
2.3.1.2 Paramètres climatiques
2.3.1.2.1 Caractéristiques des répartitions des pluies en Algérie
Répartition spatiale et temporelle des précipitations mensuelles
2.3.1.2.2 Les températures
2.3.1.2.3 Le Vent
2.3.1.2.4 Humidité
2.3.1.2.5 Insolation
2.3.1.3 Végétation
2.3.2. Analyses statistiques
3. Résultats
3.1 Evolution spatio-temporel de la leishmaniose
3.1.1 En Algérie
3.1.2 Par wilaya
3.1.2.1 Alger
3.1.2.2 Médéa
3.1.2.3 Tizi ouzou
3.1.2.4 Bejaia
3.1.2.5 Oum El Bouaghi
3.1.2.6 Sétif
3.1.2.7 Tiaret
3.1.2.8 El Bayadh
3.1.2.9 M’sila
3.1.2.10 Batna
3.1.2.11 Bechar
3.1.2.12 Tébessa
3.1.2.13 Tamanrasset
3.1.2.14 Jijel
3.1.2.15 Djelfa
3.1.2.16 Oran
3.1.2.17 Naama
3.1.2.18 Bouira
3.1.2.19 Mostaganem
3.1.2.20 Constantine
3.1.2.21 Biskra
3.1.2.22 El Oued
3.1.2.23 Ghardaïa
3.2 Les étages climatiques
3.3 Evolution spatio-temporel des facteurs climatiques
3.3.1 Étage humide
3.3.1.1 Température
3.3.1.2 Précipitations
3.3.1.3 Humidité
3.3.1.4 Vents
3.3.2 Etages semi-aride
3.3.2.1 Température
3.3.2.2 Précipitations
3.3.2.3 Humidité
3.3.2.4 Vents
3.3.3 Étage aride
3.3.3.1 Température
3.3.3.2 Précipitations
3.3.3.3 Humidité
3.3.3.4. Vents
3.4 Impact des facteurs climatiques sur la leishmaniose
3.4.1 Alger
3.4.2 Médéa
3.4.3 Tizi Ouzou
3.4.4 Bejaia
3.4.5 Oum El Bouaghi
3.4.6 Sétif
3.4.7 Tiaret
3.4.8 El Bayadh
3.4.9 M’sila
3.4.10 Batna
3.4.11 Bechar
3.4.12 Tébessa
3.4.13 Tamanrasset
3.4.14 Jijel
3.4.15 Djelfa
3.4.16 Oran
3.4.17 Naama
3.4.18 Bouira
3.4.19 Mostaganem
3.4.20 Constantine
3.4.21 Biskra
3.4.22 El Oued
3.4.23 Ghardaïa
4. Discussion
5. Conclusion
6. Références bibliographiques
Annexes