IMPACTS DE L’EROSION ET LES STRATEGIES DE LUTTE

IMPACTS DE L’EROSION ET LES STRATEGIES DE LUTTE

L’attaque du sol par l’érosion n’est pas uniforme sur toute la surface, certaines parties d’un champ sont décapées soit avec des rigoles ou pas et d’autres sont préservées. Les parties à faible stabilité structurale et meubles sont les premières à être mobilisée au détriment des autres. Ainsi les travaux d’aménagements et de mises en valeur du sol deviennent plus difficiles. C’est pourquoi 27% des chefs de ménage interrogés dans le village de Khounakh affirment avoir perdu entre zéro et 1 ha de terre au niveau du plateau soit prés de 5 ha. Contrairement à NDodj ou seulement 8% considèrent que leurs champs ont été affecté par le ravinement sur des surfaces variant entre 1 à 2 ha. Ces formes sont très fréquentes dans les secteurs de Mbabanéme, sur les versants de la vallée ou l’importance de la pente topographique et le substratum latéritique empêchent l’eau de s’infiltrer. Au niveau du versant de Darou Mbané sur une longueur de plus de 2 km l’érosion se développe par de petites rigoles distantes entre eux de 2 à 3 m rendant pratiquement incultivable le glacis. Il en est de même à Wandé et l’Est et le Sud de Sorokogne.

L’ensablement des bas-fonds

Les fines particules et les sables mobilisés par le vent sont déposés dans les parties basses de la vallée ou aux pieds des obstacles sous forme d’accumulation relative ou absolu. Ces matériaux accumulés par le vent ensevelissent la couche superficielle du sol et forment de micro- buttes au niveau des obstacles. Ce phénomène est très visible au niveau des champs d’arachide du glacis sableux de Diaglé, l’Est de Kahi, au Nord-Est de Dianké souf et Selly etc. Ainsi pendant l’hivernage, ces éléments déposés par le vent vont être remobilisés, ajoutés à ceux arrachés par les eaux de ruissellements sur les plateaux et les glacis, avant d’être accumulés au niveau des bas-fonds ou la faiblesse des pentes ne permet plus le transport des ces particules. Ce phénomène est très répandu le long de la vallée et se manifeste particulièrement par comblement des mares comme Aniagne , Sanou et Bantang dans le secteur de Paffa. Selon Ablaye Diop, notable à Paffa et vice president de la CR de Ndiobene « les superficies occupées par les eaux des mares ont augmenté de 5 à 10m au dépend des profondeurs qui ont diminué de 1 à 2m ces 20 dernières années » (photo5) Ainsi les sables, les éléments minéraux et organiques qui viennent des bas plateaux et du glacis du nord est de Paffa s’accumulent au niveau des « céanes » entre Paffa et Gadiaga. Ce phénomène se développe de plus en plus dans les secteurs de Darou Mbané, Ndioté seane , l’Ouest de Dianké Souf ; le Nord de Wandé le Sud de khendé et à l’Est de Sorokogne.

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Le lessivage des sols

Quand l’eau ruisselle à la surface du sol, sous forme de nappe, elle emporte avec elle les particules fines de l’horizon superficiel du sol dont la taille varie entre 20 et 50 microns (Roose 1981). Il s’agit principalement des argiles et des limons de la matière organique (C et N, surtout les acides fulviques), les bases échangeables ainsi que le phosphore total assimilable, le fer, la silice et l’alumine. En plus de ce lessivage horizontal, s’ajoute le transfert des éléments nutritifs de la surface vers les horizons profonds par les eaux d’infiltration notamment dans les sols « dior » du secteur allant de Khendé en passant par le Nord de Wandé, de Ndodj , Gueoul Saloum et l’Est de Selly jusqu’à Ndiobene Samba Lama. L’érosion entraine la déstructuration de la texture et structure du sol, ce qui réduit considérablement l’infiltration et la capacité de rétention du sol, par conséquent diminue la disponibilité en eau pour les plantes. Les plantes sont ainsi frappées par un déficit hydrique parfois très sévère et leur cycle végétatif est profondément affecté.

Les eaux qui se déplacent à la surface du sol sont parfois contaminées par les pesticides et les engrais chimiques. L’intensification de l’agriculture dans le milieu est à l’origine de l’utilisation de plus en plus d’engrais chimique dans les surfaces agricoles. Afin d’augmenter leurs rendements agricoles, 77% de la population interrogée utilisent des engrais chimiques. Mais ces quantités importantes de produits chimiques, qui n’ont pas été assimilé par les plantes se retrouvent dans les eaux courantes après leurs lessivages. Cette pollution des eaux de surface peut être à l’origine de leur eutrophisation à cause des résidus d’engrais phosphatés et azotés.

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