IMPACTS DE LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE SUR LE MARAICHAGE

IMPACTS DE LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE SUR LE MARAICHAGE

HISTOIRE DU PEUPLEMENT AU TOUR DU LAC TANMA 

Pour certains, les premiers habitants du terroir étaient des haoussas chassés du Niger. Ils lui auraient donné le nom de leur localité d’origine à savoir Zinder12. Ces haoussas qui étaient au nombre de trois, avaient pour nom de famille Nohine d’où l’origine du nom Ndoye par déformation. Certains les considèrent comme étant les ancêtres d’un certain Birame Yacine. De retour dans le terroir, Ndoye crée le village de Mbidieum (Diop, M., 2008) in (Abdoulaye DIOP, Janvier 2010). Pour ce qui est du processus de peuplement, des Sérères venus de Mboror ou Mborokh prés de Mbour, semblent être les premiers à s’y installer avec comme activité principale l’agriculture. Ces Sérères seraient aussi à l’origine du village de Ndiaret celui de Ndieuguene. Quant aux Wolofs, ils seraient originaires du Cayor et auraient fondé prés du lac Tanma, le village de Keur Matar Guèye qui est à l’origine des villages de Mbissao et de Santhiou Dara…Les principales ethnies représentatives sont : les wolofs, les lébous, les sérères, les peulh. 

 SITUATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE DES CR DE NOTTO GOUYE DIAMA ET DJENDER GUEIDJ

 La Communauté Rurale de Diender Gueidj se situe dans la région administrative de Thiès, dans le département de Thiès et dans l’arrondissement de Keur Moussa. Elle est limitée : 12 C’est peut être d’où est venu le nom de Djender, une des Communautés Rurales de la région de Thiès. 36 – au Nord-Est par la Communauté Rurale de Notto Gouye Diama ; – à l’Est par celle de Mont-Rolland ; – à l’Ouest par l’Océan Atlantique et la Communauté Rurale de Sangalkam et – au Sud par celle de Yenne et Keur Moussa. Elle couvre une superficie de 118 km2 et compte 21 villages pour une population estimée à 22 892 habitants.13 Quant à la CR de Notto Gouye Diama se trouvant dans l’arrondissement de Pambal, département de Tivaouane, région de Thiès, elle compte 44 villages. Elle se situe à 10° 03 de latitude Nord et à 14° 58 de longitude Ouest et s’étend sur une superficie totale de 184 km2, elle est limitée : – à l’Est par la C.R de Chérif Lô ; – à l’Ouest par l’Océan Atlantique ; – au Nord par les C.R de Darou Khoudoss et de Taïba Ndiaye et – au Sud par les C.R de Djender et de Mont Rolland. Ces deux CR font partie de la zone écologique communément appelée « région des Niayes ». Cette zone s’étire sur une longueur de 180 km et sa largeur varie de 5 à 3 km à l’intérieur des terres. Elle est limitée dans sa partie intérieure par la route nationale Dakar – Saint-Louis. 

EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE 

Les données recueillies à l’ANSD ont permis de faire une étude de la dynamique démographique de la zone d’étude. Le tableau 4 est révélateur de cette dynamique.En 1976, à Notto Gouye Diama, la population s’élevait à 14 871 et à 19 994 en 1988, soit un accroissement de 5123. Celle-ci est passée en 2002 à 33 853 habitants, ce qui fait un accroissement de 13859. Pour ce qui concerne la CR de Djender, on note respectivement pour les années 1976 et 1988, 14730 et 24810 habitants, soit un accroissement de 10080 habitants. Ensuite en 2002, la population dénombrée s’élevait à 22892, correspondant à une régression de la population égale à 1918. Cette situation s’explique par l’érection du village de Kayar en commune depuis l’année 2001. En réalité, en raison de sa proximité avec l’océan et les nombreuses activités qui s’y développent, Kayar est devenu l’un des plus grands villages de pêcheurs de la CR. L’analyse de ce tableau révèle un accroissement fulgurant de la population pour les deux CR, surtout dans la période 1988 à 2002. Les phases de sécheresse étant comprises dans cette fourchette de temps, peuvent être un élément explicatif de cette évolution. En effet, le Sénégal, à l’instar des pays sahéliens, n’a pas été épargné par les années de sécheresse qui se sont traduites par une baisse remarquable des précipitations. Ce déficit pluviométrique a fortement affecté l’agriculture sénégalaise, qui déjà, était vulnérable car bénéficiant que de trois mois de pluie. Ainsi, on assiste à une dégradation des conditions d’existence des populations. L’activité maraîchère devient une parade susceptible d’entretenir cette population agricole. C’est ainsi que la zone des Niayes, en considération des multiples potentialités qu’elle offre, devient « l’eldorado » pour beaucoup de paysans en quête de terres. Mais, il en résulte de fortes pressions sur les ressources naturelles telles que l’eau, le sol et la flore qui connaissent une très forte dégradation en qualité et en quantité (NDIAYE, 2008-2009).

ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES

 Les activités économiques gravitent principalement autour de l’agriculture et dans une moindre mesure l’élevage. Les investigations dans les CR de Djender Gueidj et Notto Gouye Diama en général et dans les terroirs villageois de Ndiéguène et Keur Mbire Ndao en particulier, ont permis de déceler une activité commerciale assez dynamique, en l’occurrence, le maraîchage. Le secteur du transport aussi n’est pas en reste, il emploie beaucoup de jeunes et de vieux parfois. 38 Le secteur agricole est le moteur de l’économie dans la zone, malgré les nombreuses contraintes auxquelles il est confronté. Nous pouvons distinguer : – les cultures pluviales : elles connaissent une forte régression du fait de la péjoration climatique et de la concurrence des autres types de culture ; – les cultures maraîchères : elles sont pratiquées en partie par tous les villages, presque pendant toute l’année. Elles sont devenues l’une des activités économiques dominantes aux abords du lac et de ses anciens défluents ; – l’arboriculture : qui occupe l’essentiel des terroirs autour des villages, sur les sols Dior (dunes rouges et jaunes) qui étaient anciennement consacrées aux cultures pluviales ; – l’élevage : ce secteur a payé le plus fort tribut des mutations qui se sont opérées au cours de ces dernières décennies dans les terroirs villageois et dans les environs immédiats du lac ; – la commercialisation des productions : le développement du secteur du commerce se fonde sur la commercialisation des productions locales de fruits et légumes. Les enquêtes ont montré que l’essentiel des productions sont directement acheminées au niveau des marchés de Dakar et Rufisque ; ou bien, elles transitent par les marchés communautaires de Notto et de Keur Abdou Ndoye, à partir desquels elles sont acheminées vers les villes intérieures du pays ; – la pisciculture : l’activité piscicole faisait partie intégrante de l’économie dans les terroirs périphériques du lac Tanma. Tous les villages s’approvisionnaient en poissons à partir du lac ou de ses affluents, aux époques où les plans d’eau étaient permanents. Pendant les hivernages de 2008 et 2009, les populations, dans tous les villages de la périphérie du lac, ont signalé une forte affluence d’alevins de silures et de tilapia qui, en grande partie finissent par pourrir piégés dans les flaques d’eau temporaire (Abdoulaye DIOP, Janvier 2010). Conclusion Notto Gouye Diama et Djender Gueidj ont depuis longtemps accueilli un nombre important de peuples venus d’horizons diverses, notamment durant la période de la grande sécheresse des années 1970. Le lac Tanma et ses abords furent l’un des lieux qui ont attiré beaucoup de migrants, ce qui est le résultat de ce brassage de peuples et d’une forte évolution démographique. Diverses activités économiques rythment la  vie des populations de cette zone et parmi celles-ci, le maraîchage reste l’une des principales. Ce qui justifie que les villages de Ndiéguène et Keur Mbire Ndao, respectivement situés dans les CR de Djender Gueidj et Notto Gouye Diama, soient devenus de grands secteurs de la production maraîchère.

Table des matières

L’INTRODUCTION
LA PROBLEMATIQUE
LA METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I : LE CADRE PHYSIQUE
CHAPITRE II : L’ASPECT HUMAIN
DEUXIEME PARTIE : L’ETUDE DE LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE ET DE SON IMPACTS SUR LE LAC TANMA
CHAPITRE III : ETUDE DE LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE
CHAPITRE IV : COMPORTEMENT DU LAC TANMA FACE A CETTE VARIABILITE
TROISIEME PARTIEEFFETS DE LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE ET STRATEGIE D’ADAPTATION DES ACTEURS MARAICHERS
CHAPITRE V : EFFETS DE LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE SUR LE MARAICHAGE
CHAPITRE VI : STRATEGIES DEVELOPPEES PAR LES MARAICHERS

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