Impact du polymorphisme de loci microsatellites BAT-25 et BAT-26 dans les tumeurs malignes du sein |
Généralité
Dans le monde, le cancer du sein occupe le premier rang des cancers chez les femmes (OMS, 2015).Rare avant 35 ans, dans les trois quarts des cas cette pathologie se développe chez des femmes de plus de 50 ans1. Depuis les dernières estimations pour 2008, l’incidence a augmenté de plus de 20%, et la mortalité de 14% soit 1,7 million de cas de cancer du sein environ 11,9% de la totalité des cancers(GLOBOCAN, 2012).En Afrique, le taux de mortalité par le cancer du sein est beaucoup plus élevé chez les femmes d’Afrique subsaharienne (Fregene & Newman, 2005 ; Li et al., 2011). Des études antérieures ont indiqué que 70 à 90% des africaines présentent cette pathologie au stade III ou IV de la classification TNM de l’OMS (Urwenya et al., 2008 ; Wang et al., 2011). Ce taux peut être attribué à un manque de sensibilisation du public, l’absence de programmes organisés de dépistage, la présentation tardive des résultats et le manque d’options de traitements accessibles et efficaces à la population (Walder etal., 2011).Au Sénégal, selon l’IARC (2012) on dénombre plus de 853 cas de cancer du sein par an dont 472 d’entre elles finissent par mourir soit plus de la moitié des cas répertoriés. Le diagnostic précoce du cancer du sein à évolution locale n’est pas fréquent. Les causes sont souvent liées au fait que non seulement les malades arrivent tardivement dans les structures de référence dont on note une seule pour des milliers de patients mais le taux de prise en charge est quasiment nul. Il y a 4 à 5 oncologues,spécialistes de tumeurs cancéreuses, pour l’ensemble des malades du pays pour environ 14 millions d’habitants dont 54% sont des femmes d’après Diagne 2 (2012). Ces patients ont souvent des formes agressives triples négatives qui ne répondent pas bien aux médicaments couramment utilisés en thérapie (Sambanje et al., 2012). À l’heure actuelle, les causes de l’apparition d’un cancer du sein ne sont pas bien élucidées. Cependant certains facteurs de risques ont néanmoins été retenus d’ après le fond anticancéreux publié en 2013.
Facteurs de risques
Un facteur de risque augmente la probabilité d’apparition du cancer, mais il n’est nécessaire ni suffisant pour le provoquer d’ après le fond anticancéreux. Selon Ménard 3, il existe 3 principales catégories de facteurs.Les facteurs les plus importants sont : l’âge entre 35 et 60 ans, les antécédents de biopsie mammaire pathologiques, la densité mammaire en mammographie multiplie le risque par deux ou six (Boyd et al., 1998), les antécédents familiaux du 1er ou 2e degré (la mère, la sœur, la fille…) multiplie par 4 le risque d’avoir un cancer. Il est estimé que le risque associé aux mutations des 2 gènes BRCA1 et BRCA2 dépasse 80% pour les femmes et 6% pour les hommes, lorsque le sujet porteur de ces gènes atteint l’âge de 70 ans (Ford et al., 1998).Les facteurs quantitativement les moins importants sont : le mode de vie, le poids, le tabac, l’alcool, le manque d’activité physique.Les facteurs hormonaux : une puberté précoce et une ménopause tardive augmentent la susceptibilité d’être touché par un cancer du sein. La maternité précoce, la multiparité, une activité physique régulière, l’allaitement et le maintien de l’équilibre énergétique réduisent ce risque (Nkondjock A Ghadirian, 2005). À noter que l’effet protecteur de l’allaitement sur le risque de cancer du sein semble plus important chez les femmes jeunes que ceux qui sont plus âgés (Key & Verkasalo, 2001).
PHYSIOPATHOLOGIE
Anatomie du Sein
Le sein situé par-dessus du muscle pectoral est composé : d’une glande mammaire (divisée en 15 à 20 sections qu’on appelle lobes, composés de lobules), de fibres de soutien (ligaments de Cooper) et de graisse (tissu adipeux) ; le tout est recouvert par la peau. Les lobules sont reliés à des canaux qui serendent sous le mamelon (situé au centre du sein). On trouve également au niveau du sein des nerfs,des vaisseaux sanguins, lymphatiques et des chaînes de ganglions lymphatiques. Ces derniers filtrent les microbes puis protègent le corps contre l’infection et la maladie (figure 1).
Évolution de la glande mammaire
Au stade embryonnaire, un motif de base de la glande mammaire commun aux deux sexes est mis en place. À la différence d’autres organes, la glande mammaire reste très peu présente jusqu’à la puberté.Durant la première grossesse : les œstrogènes, la progestérone, la prolactine, et les corticoïdes soutenus par les facteurs de croissance tels que neuréguline, activine, FGF et apomorphine,induisent une forte activité proliférative des cellules épithéliales lobaires (développement lobulo-acineux). Ce qui entraîne ainsi l’augmentation du volume des glandes mammaires.Durant la lactation : les cellules épithéliales lobulaires sont gorgées des composants du lait. La sécrétion vers la lumière de l’acinus est provoquée par l’action de la prolactine et soutenue par les corticoïdes. Dans ce processus la partie supérieure (apicale) de la cellule se détache pour former la sécrétion lactée (phénomène d’exocytose).À l’arrêt de la lactation causé par le sevrage, la glande mammaire régresse. Le processus dit«d’involution » implique l’arrêt d’expression des gènes codants les protéines du lait (caséine et lactalbumine et lactoglobuline) et la disparition progressive des cellules épithéliales, remplacées par du tissu adipeux.
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