IMPACT DE L’EXTENSION DES BIDONVILLES SUR LE MODE DE VIE DES HABITANTS DANS LA VILLE DE MANAKARA

IMPACT DE L’EXTENSION DES BIDONVILLES SUR LE MODE DE VIE DES HABITANTS DANS LA VILLE DE MANAKARA

RURALISATION DE LA VILLE

Actuellement, la ville de Manakara se trouvent confronter à des problèmes social, économique et environnemental résultant de la migration rurale, entrainant ainsi la paupérisation du milieu rural et la ruralisation du milieu urbain. Au niveau urbain ces problèmes englobent aussi bien la mode de vie que la modification du paysage urbain compromettant d’avantage le développement urbain. Généralement les bidonvilles sont occupés par des Migrants à la recherche de meilleures conditions de travail et de vie, Cependant, confrontés à de nombreuses difficultés comme l’accès au logement, ces migrants se sont installés dans la ville en conservant leur mode de vie rural, peu soucieux des conditions d’hygiène, sans se soucier de la situation foncière, et sans considération de la promiscuité, ainsi que des zones inconstructibles. Leurs logements sont majoritairement de style traditionnel typique des villages Antemoro, peu décent, de petites tailles, peu spacieuse et sans équipements élémentaires d’hygiènes. Cette situation est surtout très prononcée dans les Fokontany périphériques (bidonvilles suburbains) comme Midongikely, Ambodiapaly, et Vangaindrano kely (quartier des migrants Antesaka), Andranomainty, Ambalafary Gara, Mangarivotra Ouest et Tanakidy (les quartiers des migrants Antemoro, venants de Sasinaka, Ampasimanjeva, Vohimasy et des Communes rurales voisines) et les quartiers des pêcheurs dont 90% de constructions sont entièrement en matière végétale (Ampilao et Andranodaro). En effet l’implantation de ces migrants se fait souvent dans les zones inconstructibles en concurrence avec les zones agricoles et rizicoles ou encore dans les zones marécageuses, comme le cas des 0 Gara. Dans certains Fokontany aussi comme Ambalafary Gara, Andriana et Tanakidy, ils sont localisés le long du chemin de fer sans respect des alignements et des emprises des voies. Pour ces migrants, la cour est un élément extrêmement important qui cumule plusieurs fonctions essentielles. C’est tout d’abord l’espace tampon entre l’extérieur public et l’intérieur privé, mais aussi un espace de stockage et de travail. Toutes les activités qui l’on n’a pas la place de faire dans la maison sont effectuées dans la cour qui devient ainsi un espace de vie très important pour la famille (bricolage, lessive, cuisine, toillette, jeux…). Enfin la cour c’est un lieu à vocation sociale, c’est là où femmes, enfants et jeunes se réunissent pour jouer et discuter. Par ailleurs, l’asservissement à la tradition (comme quoi il leur est interdit d’avoir les latrines dans la maison car c’est de la souillure et qu’on ne vit pas avec) a engendré l’insalubrité de la ville. Ces migrants s’attachent encore aux habitudes de la défécation à l’air libre (rivière d’Andriana, terrain non occupé,…). Outre la modification du paysage urbain, l’exode rural a aussi engendré le développement des activités informelles et les activités agricoles. Il en résulte qu’une part importante des citadins vit actuellement de l’agriculture, pour tout ou partie.

NON-RESPECT DE LA DIGNITE HUMAINE

L’autre face de la croissance de la ville et l’accroissement de sa population sont la prolifération d’une immense tragédie d’appauvrissement. En effet, la population vivant dans les bidonvilles de Manakara doit faire face quotidiennement à des défis quasi insurmontables: absence des services urbains de base et des infrastructures les plus élémentaires telles que l’accès à l’eau et à un assainissement correct ; d’une insécurité foncière et d’une menace d’expulsion ; de moyens d’existence précaires, d’une grande exposition à la maladie et à la violence et, en raison de l’emplacement de bidonvilles, d’une forte vulnérabilité aux effets néfastes du changement climatique et des catastrophes naturelles. Et à tout cela vient s’ajouter le manque cruel d’opportunités professionnelles. Les populations vivants dans les bidonvilles sont donc obligées de vivre dans des logement peu décents qui sont très petits et non adaptés aux nombreuses personnes qui y vivent., dans l’insalubrité, et dans un cadre de vie très précaires. L’accès à l’eau est un élément clé pour la survie de l’homme, mais s’en procurer dans ces bidonvilles est une difficulté quotidienne. Compte tenu du coût d’approvisionnement en eau potable, et le cout élevé dans les bornes fontaines, la population est forcée de s’approvisionner auprès des puits individuels ou publics dont la qualité de l’eau reste à désirer. Ce problème entraîne une mauvaise hygiène corporelle et également une mauvaise hygiène de vie qui provoque de nombreuses infections et 81 maladies. En effet, les habitants des bidonvilles sont généralement contraints de boire et de cuisiner avec de l’eau contaminée. De plus, dans ces bidonvilles, tout est collectif, les cours, les toilettes, les terrains sont des propriétés illégalement collectifs (Les occupants généralement ne sont ni propriétaires ni locataires du terrain, mais plutôt du logement qu’ils habitent) et même les fosses d’aisance sont collectifs. Photos 19: Mauvaise qualité de l’eau dans les puits collectifs Par ailleurs, afin d’assurer le quotidien, les ménages s’organisent comme suite : les hommes travaillent (petits metiers), les femmes sont responsables des tâches ménagères, les personnes âgées pratiquent des petits commerces informels, les petits garçons mendient et les jeunes filles se livrent à la prostitution. En effet, les bidonvillois sont pour la plupart constitués des gens sans métiers provenant des milieux ruraux à la recherche d’un mieux-être. L’arrivée de ces gens ne fait qu’augmenter le nombre de personnes qui se trouvaient déjà au chômage. Etant donné que les migrants ne peuvent pas s’insérer facilement sur le marché de l’emploi, il devient encore plus difficile pour ce groupe de gens de se procurer les biens et services nécessaires pour leur survie. Même s’il existe quelques opportunités, leurs capacités et l’analphabétisme constituent un grand blocage, pour trouver un emploi. Ce qui fait qu’on a un taux de 65% de chômage dans ville, dont 45% des hommes et 55% des femmes. Pour se procurer les ressources nécessaires à la vie quotidienne, tous ceux qui ne disposent pas d’un revenu régulier doivent utiliser des solutions de fortune telles que : —L’économie d’autarcie : c’est-à-dire la pratique de l’agriculture vivrière dans la ville même, en zone périurbaine. Il ne s’agit pas d’une survivance appelée à disparaître, mais d’une nécessité 82 impérative : ressource de base pour des milliers de « paysans-citadins », ressource d’appoint pour beaucoup d’autres. Dans certains quartiers comme Ambalafary Gara, Ampilao, Tanakidy, Mangarivotra Est et Andranomainty, elle est souvent l’activité principale des citadins ; — Micro-commerce et micro-services : c’est la vente et la revente au micro-détail de tous les biens de consommation (vivres, cigarettes, charbon de bois, mini bars,etc.), achetés en semi-gros ou au détail ou produits dans les familles, et l’offre de services répondant à un besoin non satisfait par commerce ou artisanat classiques. En très grande expansion, dans ce domaine, la vente de PPN, de composé/soupe, des petits beignets, dans des installations de fortune sur les places et trottoirs ou simplement la revente de pain acheté dans les boulangeries, ou le riz acheté au marché. Une grande partie de la population des bidonvilles vit de ces petits commerces informels ; —Les activités « illégales » : elles sont malheureusement en progression rapide (vol, vente d’alcool illicite, prostitution), voire généralisées. Selon Le Chef de la région Vatovavy Fitovinany, « 70 à 80 % des jeunes filles de la ville de Manakara sont déjà orientées vers la prostitution. Notamment, en raison du manque, voire de l’inexistence d’emplois stables et décents ». Il convient de remarquer que ces activités n’offrent guère de possibilités de développement, ce sont des palliatifs assurant tant bien que mal la survie de ceux qui les emploient. Par ailleurs, un bon nombre de personnes pratique des activités précaires comme tireur de pousse-pousse, docker, trieuses temporaires dans les sociétés d’exploitation, lessiveuses….. En outre, la situation des bidonvilles engendre aussi la prostitution. A cause du chômage cuisant qui plane sur la population des bidonvilles, les jeunes filles comme les adultes pratiquent la prostitution comme moyen de gagner un revenu en vue de satisfaire leurs besoins. Par conséquences, elles permettent la propagation des maladies sexuellement transmissibles. Le véritable problème est le fait que les gens sont analphabètes, elles ne sont pas qualifiées pour intégrer le marché de l’emploi et professant la prostitution, ils ne peuvent pas se protéger centre les MST. Face à une croissance lente de l’économie et la non maîtrise de l’urbanisation, l’accroissement rapide de la population a engendré la dégradation des conditions de vie des habitants : chômage, habitat précaire et exigu, absence d’hygiène, insalubrité, dégradation/insuffisance des équipements publics, … qui ont favorisé le développement de l’informel.

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