Impact de l’exposition prénatale à la pollution atmosphérique chez le fœtus et le nouveau-né
Chaque jour, ce sont environ 15 000 litres d’air qui circulent dans nos voies respiratoires. Cet air apporte les éléments indispensables à la vie dont l’oxygène et l’azote. Sa constitution, toutefois, a été modifiée au fil du temps, et en particulier par les activités de l’Homme [1]. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la pollution de l’air comme étant ‘’la contamination de l’environnement intérieur ou extérieur par un agent chimique, physique ou biologique qui modifie les caractéristiques naturelles de l’atmosphère’’. Parmi ces agents, il y a notamment les matières particulaires, le monoxyde de carbone, l’ozone, le dioxyde d’azote et le dioxyde de souffre. Ceux-ci sont issus principalement des activités humaines : industries, combustion au sein des foyers, trafic routier, feux de forêts [2]. Dans le monde, la pollution atmosphérique est un véritable problème de santé publique. En effet, il est désormais connu, qu’elle engendre un effet néfaste sur l’incidence de pathologies cardiovasculaires (accidents vasculaires cérébraux, cardiopathies), respiratoires (asthme, cancer du poumon) mais également sur la mortalité puisque, selon l’OMS, 3 millions de décès prématurés dans le monde en 2012 seraient provoqués par la pollution de l’air [3]. Dès 1987, l’OMS publie des lignes directrices relatives à la qualité de l’air, mises à jour régulièrement, afin d’informer les états sur les seuils de pollution à ne pas dépasser. Pourtant, en 2014, 92% de la population mondiale vivait toujours dans des endroits où ces seuils ne sont pas respectés [3]. En France, la dernière étude de Santé Publique France estime à 48 000 le nombre de décès prématurés annuels imputables à la pollution de l’air par les particules fines de diamètre inférieur à 2,5 m (PM2.5). De plus, les conséquences sur la santé engendrent un coût économique majeur, à l’instar des effets causés par ces mêmes particules fines qui coûte à la société entre 20 et 30 milliards d’euros par an [4]. Par ailleurs, la loi sur l’air du 30 décembre 1996 reconnaît à chacun le droit de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé. Ainsi, le Code de l’Environnement prévoit une surveillance de la qualité de l’air par des instances nationales et régionales, et la diffusion d’une information au public, dans un souci de préserver la santé des citoyens notamment les plus vulnérables d’entre eux dont font partie les femmes enceintes [5] En effet, lors de la grossesse, le placenta est un lieu d’échanges incessants entre le fœtus et la mère. S’il constitue une barrière impénétrable pour certains agents pathogènes, il demeure néanmoins une barrière incomplète laissant passer des organismes parfois nuisibles au développement du fœtus. Ces dernières décennies ont, ainsi, vus paraître desétudes qui s’intéressent, de plus en plus, aux effets des facteurs environnementaux sur l’apparition d’anomalies du développement fœtal. Alors que les effets néfastes de la consommation maternelle d’alcool ou de tabac ont largement été démontrés [6], les effets de l’exposition prénatale aux polluants de l’air sont, quant à eux, sujets de nombreuses études depuis trois décennies déjà.
congénitales, sont autant de problèmes de santé publique qui se posent actuellement dans nos sociétés occidentales [42]. C’est pourquoi, ils ont suscités un intérêt croissant dans la communauté scientifique, l’amenant à rechercher des étiologies et des facteurs favorisants, dans l’objectif de réduire cette morbidité et cette mortalité néonatale. S’il est désormais établi que l’environnement influe sur la croissance et le développement du fœtus [43] il demeure toutefois des interrogations sur le rôle de certains facteurs environnementaux, notamment les polluants atmosphériques. L’objectif de cette revue de la littérature était de réaliser une synthèse des différents effets de l’exposition prénatale aux polluants atmosphériques sur le fœtus et le nouveau-né, à partir des articles parus ces 5 dernières années. Pour certaines issues de la grossesse, la définition retrouvée dans les articles est uniforme. Ainsi, la prématurité est définie par une naissance survenue avant 37 SA. Le petit poids de naissance correspond à un poids inférieur à 2500g alors que le très petit poids de naissance équivaut à un poids inférieur à 1500g. Toutefois, d’autres caractéristiques ont été redéfinit au fil du temps. Concernant le retard de croissance intra-utérin, Il est définit dans associée à un infléchissement de la courbe de croissance, dans l’étude plus récente de Vieira et al. [13]. Par ailleurs, les malformations congénitales sont définies de façon homogène. La coarctation de l’aorte est un rétrécissement de l’aorte thoracique descendante. Les anomalies du retour veineux pulmonaire consistent en un abouchement, total ou partiel, des veines pulmonaires dans le secteur droit. Le tronc artériel commun est définit par un seul vaisseau naissant du cœur au-dessus d’une large communication interventriculaire [44]. Concernant les malformations oro-faciales, sont décrites les fentes orofaciales qui correspondent à un défect au niveau de la lèvre et/ou du palais et/ou de l’os maxillaire. Enfin, les anomalies de membres traitées sont la syndactylie qui correspond à un accolement et une fusion de plusieurs doigts ou orteils entre eux et la polydactylie qui est la présence de doigts ou d’orteils surnuméraires.