Impact de l’équipement des ménages sur les apports Internes et leurs évolutions
Comme chacun sait, la consommation électrique en France croît d’année en année. En effet, en 2010, la consommation totale d’électricité est de 490 TWh. En 20 ans, elle a presque été multipliée par 1.5, passant de 345 TWh en 1990 à 490 TWh en 2010. (Bilan de l’énergie électrique en France, RTE juin 2011 – chiffre de production 2010) L’augmentation de la consommation électrique en France, et donc par la même occasion des apports internes (ou apports gratuits) peut être expliquée par plusieurs phénomènes majeurs : Tout d’abord, l’augmentation du nombre d’appareils électroménagers par ménage en est une des causes principales. En effet, 52% de la consommation électrique des ménages concerne aujourd’hui les usages spécifiques (audiovisuel, lavage, éclairage, informatique, etc.). En 2008, la consommation moyenne d’un ménage français hors chauffage et ECS (Eau Chaude Sanitaire) atteint 2700 kWh/an (dont 23,3% pour la production de froid, 20% pour l’audiovisuel, 14,9% pour le lavage, 14,5% pour l’informatique, 12,8% pour l’éclairage et 14,4% pour les autres usages.) (CEREN et REMODECE 2008). quelques années (écolabel1, étiquettes énergie2, etc.), la consommation qui découle de l’utilisation de ces équipements continue quant à elle d’augmenter (multiplié par deux entre 1985 et 2008), en dépit du fait que la consommation énergétique des appareils électroménagers représente aujourd’hui, pour 8 français sur 10, le second critère de choix d’achat. (Enquête SOFRES 2008 pour l’ADEME). appareil (type ordinateur/télévision ou petit électroménager) en le débranchant pour éviter une « veille caché », ou de faire tourner son lave-linge lors des heures creuses afin d’éviter une surconsommation électrique à l’échelle de l’immeuble, du quartier ou même de la ville aux heures de pointes (au moment des pics).
Deuxièmement, le dimensionnement des équipements n’est pas toujours adapté aux besoins des ménages. En effet, à titre d’exemple, il est évident que les besoins en taille d’un réfrigérateur varient d’un ménage à l’autre. Pour une personne célibataire, un volume de 100 à 150l suffira alors qu’il devra faire entre 150 et 250l pour 2 ou 3 personnes, entre 250 et 350l pour 3 ou 4 personnes et plus de 350l pour un ménage dépassant les 4 personnes. (Volumes donnés à titre indicatif par l’ADEME, 2008). Malgré cela, on constate que le volume moyen des réfrigérateurs achetés en France est en constante évolution et souvent mal adapté aux besoins des utilisateurs. Par conséquent on observe une surconsommation. Troisièmement, le nombre d’équipement par ménage augmente de manière significative surtout dans le secteur de l’audiovisuel, de la téléphonie et d’internet. En effet, la quasi-totalité des ménages est équipée d’un réfrigérateur, d’un téléviseur et d’un lave-vaisselle et près de 9 ménages sur 10 d’un téléphone fixe. A côté de ça, en 2009, 66,6% des ménages possédaient un ordinateur contre 58,9% en 2007, 60,4% une connexion à internet contre 48,5% en 2007 et 80% un téléphone portable contre 76,9% en 2007. Pris séparément, les équipements de type multimédia sont souvent moins énergivores que les équipements électroménagers. Mais, leur multiplication dans chaque logement et le nombre croissant de ménages équipés expliquent la forte croissance de ces postes de consommation. Aujourd’hui, ce sont les Home cinéma, les écrans plasma, les lecteurs DVD, les décodeurs, les paraboles, les chaînes hi-fi, les ordinateurs, l’ADSL et les jeux électroniques qui représentent la part de la consommation à la croissance la plus rapide. (Insee, SRCV-SILC 2009 et 2007, ADEME.)
Enfin, la durée d’utilisation de certains équipements a largement augmenté au cours de ces dernières années. C’est le cas notamment du temps passé devant les écrans. En moyenne, les français passeraient 17 minutes de plus sur internet pour leurs loisirs en 2010 qu’en 1999. La deuxième cause principale à l’augmentation de la consommation électrique en France est la décohabitation des ménages. Selon des statistiques menées par l’Insee, le nombre de ménages tend à croître plus vite que la population, +1,24% par an en moyenne pour le nombre de ménages entre 1975 et 2005 contre +0,48% pour la population. Alors que le nombre moyen de personnes par ménage était de 2,9 en 1975, il n’est plus que de 2,4 en 1999 et de 2,3 en 2005. Cette décohabitation est principalement due à deux facteurs.