IMPACT DE LA STRATE ARBOREE SUR LA DYNAMIQUE DE LA FAUNE ENTOMOLOGIQUE

IMPACT DE LA STRATE ARBOREE SUR LA DYNAMIQUE DE LA FAUNE ENTOMOLOGIQUE

 Plutella xylostella principal ravageur du chou

Systématique Avant d’acquérir son nom actuel, Plutella xylostella (Linné, 1758) a subi plusieurs changements de nom : Plutella maculipennis (Curtis), Plutella cruciferarum (Zeller) mais a longtemps était appelé Plutella maculipennis selon Moriuti (1986). Position systématique actuelle : Embranchement : Arthropoda Classe : Insecta Ordre : Lepidoptera Famille : Yponomeutidae Genre : Plutella Espèce : xylostella

Origine et répartition géographique 

Rencontré en Afrique pour la première fois en Gambie et en Afrique du Sud en 1880 (NGOUEMBE ; 1990), elle est devenue aujourd’hui cosmopolite (FOUILHE ; 1996), bien qu’originaire de l’Est du bassin de la méditerranéen (HARDY ; 1938). Il est le lépidoptère ayant la répartition la plus universelle (TALEKAR & SHELTON ; 1993), avec l’importation de plants de crucifères infestés dans les différentes régions du globe (BALACHOWSKY, 1966) et de leur développement à travers le monde. Outre le développement des Brassicacées, P. xylostella doit son universalité à une capacité de migration sur de grandes distances, aidé par les vents dominants (BRETHERTON ; 1982). Il peut aller jusqu’à 1000km /jours (OOI ; 1986). Il vit sous une grande variété de climats auxquels doivent s’adapter ses parasitoïdes (GUILLOUX ; 2000). Une multitude d’adaptations locales a pu se développer afin de supporter au mieux les contraintes régionales. 

Description et cycle de développement

L’adulte est un papillon de longueur inférieure à 10mm, pour une envergure d’environ 15mm. Il conserve les ailes plaquées contre le corps « en toit » au repos (GUILLOUX, 2000) et les taches blanches de leurs bords postérieurs se confondent en une seule bande commune symétriquement ondulée (PICHON, 1999). Ceci est plus visible chez le mâle à couleurs plus contrastées. C’est le seul dimorphisme sexuel visible. Les antennes sont dirigées parallèlement vers l’avant (BALACHOWSKY, 1966). L’adulte est attiré par les glucosinates, qui servent à la recherche de la plante hôte pour la femelle, guident les males vers les sites de reproduction, stimulent l’oviposition et l’alimentation des larves (REED & al, 1989 ; JUSTUS & MITCHEL, 1996 ; THORSTEINSON, 1953 ; GUPTA & THORSTEINSON, 1960). Les femelles attirent les males à l’aide d’une phéromone sexuelle (CHOW, 1974 ; MAA, 1986) et l’accouplement se fait dos à dos (BALACHOWSKY (1966), au coucher du soleil dans les heures qui suivent l’émergence (POELKING, 1990). La femelle ne s’accouple qu’une seule fois, le mâle une à trois fois (TALEKAR & SHELTON 1993). La ponte débute immédiatement après l’accouplement (SY, 2005). Les œufs sont difficiles à repérer sur les feuilles car très petits et sont déposés isolément ou souvent par paquets de deux à six le long des nervures des feuilles de choux. Ils sont ovales et allongés de couleur blanche à jaune. Les chenilles se développent en passant par quatre stades larvaires (ROBERTSON, 1939). Elles sont oligophages et se nourrissent presque exclusivement de plantes de la famille des Brassicacées. Les chenilles de stade L1 sont endophylles, creusant des « virgules » dans le parenchyme (GUILLOUX, 2000). Les galeries creusées par ces jeunes larves sont allongées et mesurant 3 à 4 mm de long (SY, 2005). La capsule céphalique noire permet de reconnaitre la larve de stade L2. A ce stade elle est déjà sortie de sa cache sous la face inférieure des feuilles moins exposées. Elle dévore cellesci ne laissant que l’épiderme de la face. Les chenilles de stade L3 sont souvent jaunes brunes, à pilosité plus dense. Leur capsule céphalique est de couleur beige, elles provoquent d’importants dégâts à ce stade. 5 Les chenilles L4 sont de couleur vert vif, et font plus de 8mm de taille. A ce stade, elles présentent un dimorphisme sexuel visible par transparence (LIU & TABASHNIK, 1997) sur le dos sous forme de taches blanches à jaunes : ce sont les futurs testicules sur celles qui donneront des mâles. Au terme du quatrième stade, la chenille tisse un cocon de soie sèche et grossière et se nymphose. La nymphe de longueur 5 à 7 mm est généralement blanche à rose claire et devient de plus en plus sombre au cours du développement. Cette étape dure 4 à 15 jours suivant la température (TALEKAR & SHELTON, 1993) La période de vie larvaire de P. xylostella varie de 9 à 30 jours principalement à cause de la température (WATERHOUSE, NORRIS, 1987). A l’émergence il y a une sortie du jeune papillon dont les ailes sont encore fripées. Il reste immobile à l’instant, juste le temps de sécher ses ailes en les étalant. A peine séchées, il les place dans leur position habituelle le long de son abdomen « en toit ». Il est alors prêt à l’envol (GUILLOUX, 2000). Figure 1 : Biologie et cycle de développement de Plutella xylostella (Photo: Dominique Bordat) 6 Le nombre de générations par an varie de 2 dans les pays à climat tempéré à plus de 20 dans les pays à climat tropical (BONNEMAISON, 1965). Il présente des caractères écologiques exceptionnels qui lui permettent de vivre sous des conditions climatiques différentes. Les papillons supportent bien un taux d’humidité relative de 90% (POELKING, 1990) 

Symptômes et dégâts

Le ravageur P .xylostella est attiré par les plantes renfermant l’huile de moutarde et les glucides. Les Brassicacées renferment ces substances mais à des concentrations beaucoup plus fortes dans les jeunes plantes. De ce fait P. xylostella attaque les pépinières ou les jeunes feuilles situées au cœur de la plante hôte. Les dégâts sur les jeunes plantes sont parfois plus accentués du fait de la consommation entière des feuilles, alors que sur les plantes plus âgées elles dévorent surtout la face inférieure des feuilles en laissant le côté opposé intact, ce qui fait apparaître des taches translucides ou fenêtres (SOW, 2007). Le limbe est parfois consommé ce qui laisse apparaître des trous au niveau des feuilles. Une forte pullulation du ravageur donne aux plantes l’aspect d’un squelette entrainant un changement de couleur des choux (aspect grisâtre), (GRAF & al, 2000). Les ravages sont nettement moins graves en saison chaude et humide où pendant l’hivernage (BOURDOUXHE, 1982). Le seuil économique est atteint dès qu’il y a une chenille de stade L4 par chou, car les trous créés par celle-ci suffisent à altérer l’aspect de la plante et à la rendre invendable (SHELTON & al, 1983; MALTAIS & al, 1998). Ce phénomène pousse aux producteurs dans les Niayes d’abandonner cette spéculation (SOW, 2007). Le contrôle des populations de ce ravageur est donc essentiel pour pouvoir produire des plants commercialisables et consommables.

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1 Plutella xylostella principal ravageur du chou
I.1.1. Systématique
I.1.2. Origine et répartition géographique
I.1.3. Description et cycle de développement
I.1.4. Symptômes et dégâts
I.1.5. Lutte contre P. xylostella
I.1.6. Autres ravageurs du chou dans la zone des Niayes
I.2. Généralités sur les parasitoïdes étudiés de P. xylostella
I.2.1. Apanteles litae (Nixon)
I.2.2. Cotesia plutellae (Kurdjumov)
I.2.3. Oomyzus sokolowskii (Kurdjumov)
CHAPITRE II: MATERIELS ET METHODES
II.1. Structure d’encadrement
II.2. Cadre géographique de l’étude
II. 3. Le matériel
II.3.1. Matériel d’échantillonnage sur le terrain
II.3.2. Matériel de dissection
II.3.3. Matériel d’identification des espèces
II.3.4. Matériel biologique
II.4. Protocole et méthodes employées
II.4.1. Protocole et champ expérimental
II.4.2. Echantillonnage et identification
CHAPITRE III: RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. RESULTATS
III.1.1. Résultats agro-climatiques
III.1.2. Résultats agronomiques
III.1.2.1.Nombre de feuilles de choux
III.1.2.2. Le diamètre des choux
III.1.3. Résultats entomologiques des ravageurs
III.1.3.1. Plutella xylostella
III.1.3.2. Aphis gossypii
III.1.3.3. Bemisia trifolii
III.1.3.4. Autres ravageurs présents dans les parcelles de choux
III.1.4. Résultats entomologiques des auxiliaires
III.1.4.1. Les parasitoïdes
III.1.4.2. Les prédateurs
III.1.5. Résultats sur la biodiversité
III.2. DISCUSSION
III.2.1. L’impact de la strate arborée sur les plants de choux
III.2.2. La dynamique des ravageurs sur les plants de choux suivants les paramètres agroclimatiques
III.2.3. Interaction entre ravageurs et auxiliaires associés aux parcelles de choux

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