Identification et localisation géographique
La ME 4 092 correspond grosso modo à la partie affleurante du système aquifère du calcaire de Beauce. Elle s’étend du Loing et de la Seine à l’est et au nord, jusqu’à la Loire au sud, couvrant une superficie de plus de 8000 km². Ce système aquifère détermine notamment la région naturelle du plateau de Beauce. 2.1.1.2 CARACTERISTIQUES GEOLOGIQUES ET GEOMETRIQUES DES RESERVOIRS SOUTERRAINS N.B.: La masse d’eau correspond aux appellations suivantes : – dans AQE : Système aquifère de la Beauce, – dans le rapport de suivi de la qualité par le réseau de bassin –RES 2001 : Masse d’eau de la Beauce. Lithologies rencontrées : Sables et argiles Mio-Pliocène – calcaire, molasse et marne de l’Aquitanien – calcaire, marnes et sables du Stampien – calcaire et marnes de l’Éocène – argile Post-Crétacé – craie Lithostratigraphie (de l’affleurante au plus profond) : * sables et argiles du Mio-Pliocène * calcaires, molasses et marnes de l’Aquitanien («calcaire de Beauce» au sens strict) : – calcaire de Pithiviers (bancs calcaires siliceux fissurés formant l’ossature de la surface structurale de la Beauce) – molasse du Gâtinais (assise semi-perméable) – calcaire d’Etampes (calcaire crayeux fissuré) * calcaires, marnes et sables du Stampien (Oligocène) : – sables de Fontainebleau qui se substituent latéralement aux calcaires d’Etampes, depuis la ville d’Etampes, en direction du nord-est (sables fins à très fins, gréseux au sommet, parfois argileux à la base), – molasse d’Etréchy (région d’Etampes).
calcaire de Brie (calcaires siliceux et meulières, calcaires francs donc imperméables par eux-mêmes mais susceptibles de présenter une forte fracturation, rôle aquifère secondaire) – marnes vertes de Romainville et marnes supra-gypseuses * calcaires et marnes de l’Eocène : – calcaire de Champigny – marnes infragypseuses – sables de Monceau – calcaire de Saint-Ouen (marno-calcaire) – sables de Beauchamp – Lutétien-Yprésien * argile Post-Crétacé («argile à silex»), craie Epaisseurs des couches aquifères : * sables et argiles du Mio-Pliocène : couverture discontinue de 0,5-1 m * Aquitanien (calcaires de Beauce s.s.), épaisseur générale de 50 m : – calcaire de Pithiviers : 4-20 m (18 m en moyenne, absent au nord et à l’est de la Beauce) – molasse du Gâtinais : 0-20 m, d’extension limitée au sud de la Beauce – calcaire d’Etampes : 20-50 m (24 m en moyenne) * Stampien (Oligocène), épaisseur générale de 0-40 m : – sables de Fontainebleau : 0-50 m (70 m dans la fosse de Pithiviers, 30 m en moyenne) – molasse d’Etréchy (région d’Étampes uniquement) : 2-3 m (jusqu’à 8 m) – calcaire de Brie : 8-12 m (10 m en moyenne) – marnes vertes de Romainville et marnes supragypseuses : les marnes supragypseuses ne sont présentes que dans l’extrême nord, avec une épaisseur de 5-15 m ; les argiles vertes les recouvrent en débordant plus au sud et sud-est. La fosse de sédimentation est centrée sous Pithiviers où le multicouche des calcaires de Beauce dépassent 100 m (il atteint 190 m au centre du bassin sous Pithiviers).
calcaires et marnes de l’Eocène, épaisseur générale de 0-50 : – calcaire de Champigny : 20-70 m – marnes infragypseuses : 0-1 m – sables de Monceau : 0-1 m – calcaire de Saint Ouen (marno-calcaire) : 10 m – sables de Beauchamp : 0-4 m – Lutétien-Yprésien : 0-60 m * Craie > 150 m Recouvrement : affleurement / toit / aquifères sus-jacents Sur toute son étendue, la ME 4 092 est libre, sauf localement dans les vallées, où le recouvrement alluvial tourbeux semble relativement imperméable, pouvant provoquer une mise en charge locale (la partie orientale où les formations éocènes sont recouvertes par les argiles vertes et les marnes supragypseuses constitue la ME 4 135, captive). Sous les plateaux, l’aquifère de la Beauce est couvert sur toute son étendue par des limons, plus ou moins épais, peu protecteurs (couverture fertile). Dans le Gâtinais, au sud du Fusain, la molasse dite du Gâtinais recouvre les calcaires de Beauce (calcaire de Pithiviers, présent sous son faciès «marnes de Blamont», calcaire d’Étampes et calcaire de Château-Landon).L’ensemble des formations tertiaires reposent sur la craie dont elles sont séparées par les formations imperméables détritiques de l’Éocène inférieur et par les argiles à silex, issues de la décalcification de la craie. • Structure des terrains + cf. coupe géologique (BRGM, RHFv2, «coupe simplifiée Nord-Sud 2»)
CARACTERISTIQUES GEOMETRIQUES ET HYDRODYNAMIQUES DES LIMITES DE LA MASSE D’EAU
Critères utilisés pour la délimitation de la masse d’eau souterraine : – Géologie du Tertiaire et craie (craie en lambeaux à l’affleurement et entière sous couverture) – Hydrogéologie : comportement hydrodynamique de la craie en liaison avec le tertiaire – Cours d’eau : Rémarde, Eure, Loing, Loir, Seine – Limite Sud : forêt d’Orléans Toutes ces limites correspondent à l’emprise du SAGE Beauce Entités hydrogéologiques BDRHF V1 concernées : – essentiellement et toute la 025A1 – partie de la 025A2, partie de la 025B – toute petite partie de la 032A1 • Relations hydrauliques : – Connexions avec une masse d’eau encadrante : Oui : ME 4 135 et autres ?? – Connexions avec un cours d’eau : Oui : drainage par l’Eure, la Drouette, la Remarde, l’Orge, le Loing, la Seine, le Loir, la Conie, l’Essonne – Relation avec eau de mer : Sans objet Recharges naturelles : – Recharge pluviale : Oui – Recharge par les pertes des cours d’eau : Oui – Contact direct (avec les eaux superficielles, via des bétoires, marnières…) : Non – Drainance (d’autres ME à travers des niveaux semi-perméables) : Par endroits, la craie est en relation hydraulique avec les calcaires tertiaires Figure 3 : Bilan hydrique (Précipitation – infiltration – alimentation), d’après le modèle numérique MODCOU du PIREN-Seine Estimation chiffrée de la recharge naturelle (d’après références bibliographiques) : Pluies efficaces moyennes : 145 mm/an (principalement au cours de mois de décembre, janvier, février) à la station météorologique d’Orléans-Bricy, sur la période de référence 1962-1998. Le module pluviométrique interannuel est estimé à 630 m (moyenne sur la période 1962-94). Le maximum de pluies a été enregistré en 1984 (850 mm), et le minimum en 1990 (413 mm). Mais le climat présente d’importantes variations sur la masse d’eau. Les infiltrations efficaces moyennes, mesurées sur 4 stations en Beauce donnent les résultats suivants : 105 mm à Janville et 118 mm à Orgères (bassin de la Seine), 129 mm à Patay et 152 mm à Beaune (bassin de la Loire).